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vendredi 11 novembre 2016

Men in Black, nous avons 3 cerveaux

Nous avons 3 cerveaux, comme dans le fameux tabloïd de "Men in Black", et c'est véridiquement vrai, explications ci-dessous...

Bon, j'y vais un peu fort cette fois... mais il est vrai que les humains ont 3 niveaux dans leurs cerveaux, sauf ceux qui défilent au pas de l'oie, en uniforme noir, avec une petite moustache à la noix et une mèche folle (mais y'a pas qu'elle) sur le Front ;-) et qui sont bas de plafond ....

Comme vous l'avez certainement compris, on va de nouveau parler de mentalisme, et pour devenir mentaliste, il faut comprendre comment fonctionne notre propre cerveau. Une fois que l'on aura décortiqué le notre, on pourra s'occuper de celui des autres (s'ils le veulent bien).

Je pourrais vous parler des neurones et de la nourrice découverte récemment qui produit de nouveau neurones au fur et à mesure du temps, contrairement à ce que tout le monde croyait sur le fait que les neurones étaient perdus irrémédiablement.

Mieux, il semblerait que nous ayons une seconde nourrice dans le ventre (oui deux, seppuku, mais hara qui rira bien hara qui rira le dernier), qui va dans le sens de la philosophie orientale qui place le siège de l'âme dans le ventre, d'où le suicide rituel du seppuku qui "libère" l'âme.
Mais dans ce billet, je vais me recentrer sur le fonctionnement utile du cerveau.

Chose amusante, Tony Buzan, le créateur des mind-maps (cartes mentales dites aussi cartes heuristiques) a eu beaucoup de soucis à la fac avant de mettre au point sa technique des mind-maps.
En cours, plus il prenait de notes précises, plus il se plantait lamentablement à chaque examen.

Conscient de sa faiblesse qui le conduisait inexorablement à l'échec (j'aime bien mes phrases "classe" comme celle là), il se rendit un jour à la BU (Bibliothèque Universitaire) pour savoir comment fonctionnait un cerveau humain et de quelle façon il fallait apprendre pour réussir ses études.
Il trouva des dizaines d'ouvrages sur la chirurgie, l'anatomie du cerveau, les bulbes, les cervelets et autres hypothalamus, mais rien sur le fonctionnement réel du bestiau...

Je vous fais le version courte, il trouva (chez les auteurs antiques au départ) comment les cerveau "fonctionnait", par analogies et mots-clés.
Fort de cette trouvaille, il lança sa méthode de mind-mapping, dont s'inspirèrent les neuro-sciences et prépara le terrain à la PNL.



Le cerveau humain organe unique et complexe

Le cerveau est un organe vital de l'être humain, mais il n'est utilisé qu'à (environ) 1% de ses capacités. Il dispose de 100 milliards de neurones (oui, je sais ça en fait un sacré paquet : 100 000 000 000) et si on calcule le nombre de connexions neuronales que cela peut représenter, il y a de quoi avoir mal à la tête...
Bref, tous ces chiffres donnent le tournis (comme le disait René Cotty), mais rien n'indique encore comment il fonctionne.

Déjà, au XIX eme siècle, Paul Broca avait donné une définition du système limbique du cerveau. C'est dire que la découverte du fonctionnement "opérationnel" du cerveau ne date pas d'hier, mais nous avons aujourd'hui un modèle cohérent en 3 niveaux qui sont le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néo-cortex.

Bon, ceci étant posé, on va se prendre une bonne aspirine avant de passer à la suite...
Il semblerait que la théorie actuelle ait été formulée initialement par le Docteur Paul Donald Mac Lean, en 1946, à l'université de Béthesda (USA), où il travaillait sur le fonctionnement réel du cerveau.
Il théorise que le cerveau, organe unique, se compose de 3 étages bien distincts et "superposés".
Ces trois niveaux sont : le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néo-cortex.

Comme de juste, chaque fois qu'une information (récupérée par un de nos 5 sens, voir l'article sur le VAKOG) est transmise au cerveau, elle monte en suivant l'ordre des 3 couches, reptilien, puis limbique et enfin, néo-cortex.
Nous allons voir à quoi servent ces 3 zones. Je précise que je reste dans le cadre de ce billet sur le fonctionnement "réel" du cerveau, c'est à dire, ce qui nous intéresse en mentalisme.
Si vous voulez en savoir plus sur les composantes organiques de chaque zone, je vous invite à aller sur Google et Wikipedia pour avoir des précisions biologiques.



Le cerveau reptilien

A tout seigneur, tout honneur. C'est le premier niveau de filtrage. C'est notre premier cerveau, celui dont nous avons hérité de nos ancêtres qui étaient plus ou moins des reptiles.

Oui, il faut croire à la théorie de l'évolution, autrement dit le Darwinisme (et pas à la théorie du genre, qui, soit dit en passant et entre nous, n'existe pas). Sachez que nous partageons 99% de notre ADN avec le singe Bonobo, mais ce 1% d'écart représente plus de 40 milliards de mutations génétiques qui font de lui un simple cousin et de nous des humains (oui, je sais, parfois on croirait pas...).

Sa seule fonction (mais non la moindre) est d'assurer notre survie coûte que coûte. On le nomme cerveau archaïque car sa structure est vieille de 5 ou 600 millions d'années (bien que le football ne date pas de cette époque).

Pour ceux qui aiment la biologie (et dont je ne fais pas partie, sauf en ce qui concerne la reproduction des mammifères supérieurs), c'est le premier cerveau qui se forme dans le fœtus, entre la conception et le 15eme mois. Pour être le plus protégé possible, il est au centre de la masse cervicale. Il raccorde le cerveau avec la moelle épinière, pour le reste, wikipédia...
Il est identique à lui-même depuis la nuit des temps et nous fait toujours agir de la même façon stéréotypée, car il est incapable de s'adapter à la situation.

Par exemple, si votre voisin a soudainement peur et fuit, vous ferez pareil avant même d'avoir pu vous poser la question.

Ben c'est votre cerveau reptilien qui vous protège, et c'est pour cela que la peur est communicative : si votre voisin a peur, c'est qu'il a vu un danger. S'il y a danger pour lui, il y a danger pour vous. Donc inutile de réfléchir plus loin, l'important c'est de se mettre hors de portée et donc.... COURREZ !!!

C'est d'ailleurs pour cela qu'il ne s'adaptera jamais à aucune situation : sa seule préoccupation, c'est la survie et la reproduction. Ah ! un truc intéressant finalement....

Il déclenche toujours les mêmes processus instinctifs et des actes réflexes, mais se limite à cela, son répertoire comportemental est limité.
Il satisfait donc nos besoins primaires, et n'apprend pas de ses erreurs.

D'ailleurs la blague à deux balles quand vous étudiez ces comportements et que, à la pause, vous lorgnez ostensiblement deux filles qui passent non loin de vous, votre voisin vous demande (à tous les coups, ça ne rate jamais) "Ca y est, c'est ton reptilien qui est aux commandes ?".

Pour votre sauvegarde, il s'occupe de réguler votre respiration, votre rythme cardiaque, et surtout de localiser les sons, signes potentiels de danger ou il va falloir courir (et donc s’essouffler) pour se mettre à l'abri.

D'ailleurs, dès sa naissance, un enfant a peur de 2 choses : les chutes et les bruits sonores (sons à fort volume). Remerciez votre reptilien qui vous protège.

Outre sa mission de survie, respirer, boire, manger et dormir (Merci la pyramide de Maslow), le cerveau reptilien gère la défense du territoire et donc l'agressivité.

Tout individu gère inconsciemment autour de lui des "zones" qui se matérialisent en "bras" (ou plus exactement en longueur de bras).


La théorie des bras

On parle à un inconnu à 2 bras de distance, autrement dit s'il tend son bras et vous le votre les mains sont au contact.
Quand on parle à une personne connue, on se tient à un bras de distance, et quand on parle à des proches, on se tient à 1/2 bras.
En dessous, c'est la distance intime, et donc, on peut aborder la reproduction de l'espèce, chose pour laquelle je me suis tant dévoué....
Tout viol de cette règle des distance entraine une réaction, soit de fuite, soit d'agression.

Souvenez vous à l'école (au bon temps des biplaces) quand votre voisin matérialisait une "frontière" entre les deux places du bureau avec sa règle et sa trousse, assorti de l'interdiction de "transgresser" en passant par dessus...."C'est MA moitié de bureau".
Ou comme on l'entend souvent dans le bus : "c'est MA place"... No comment




Le cerveau limbique

On monte à l'étage au dessus. Il est autour du cerveau reptilien et sous le néo-cortex. sa structure est plus récente... à peine 200 ou 300 millions d'années. Un vrai gamin.
Il se développe entre le 15 eme mois et les 4 ans du sujet. C'est le cerveau des mammifères animaux dits "inférieurs", comme les rats, par exemple.

C'est la que se situe le siège du plaisir et autres émotions (je vous rappelle que nous n'avons que 7 émotions de base en tout et pour tout et que c'est dans le cerveau limbique qu'elles ont leur source... nous y reviendrons).

C'est aussi le siège de l'apprentissage qui, avec le principe du plaisir, mémorise nos acquis avec le système punition / récompense...

C'est donc lui qui se charge de tout ce qui est au dessus de la survie avec les fonctions de mémoire et d'apprentissage, l'un n'allant pas sans l'autre.
C'est le régulateur biologique de l'organisme et il distribue les informations au cerveau supérieur (néo-cortex) que nous verrons après.

Mais parfois, il récupère la main, et il bloque le raisonnement (du cerveau de l'étage du dessus) pour laisser la place aux émotions. C'est le stress ou le trac qui paralyse le raisonnement construit.

C'est (je crois, car je ne suis pas un spécialiste de la biologie) la zone de notre corps la plus alimentée en sang. C'est dire son importance.

Quand je dis régulateur de l'organisme, il gère l'alimentation (la faim, la soif, mais aussi les excès de nourriture par plaisir), le sommeil, nos fonctions motrices, la régulation de température (la transpiration), la physiologie du corps et surtout...l'activité sexuelle.

Comme je vous connais bien, je fais un petit aparté sur l'activité sexuelle. Le reptilien s'occupe de reproduction. Point barre... tout humanoïde féminin susceptible d'être fécondé lui convient. Là, avec le limbique, on parle de copulation pour le plaisir, ce qui est différent, mais vise aussi à la reproduction... entre autres choses...

Il est le siège de nos émotions, et tout s'exprime pour lui en notions de plaisir. Il est totalement irrationnel et n'obéit qu'au principe de plaisir.

D'ailleurs, on parle souvent d'apprentissage par le jeu. L'apprentissage d'une logique fastidieuse et ennuyeuse est remplacé par le jeu et tout ce qui est ludique procure du plaisir.
On apprend donc par plaisir, et non pas par contrainte ou nécessité... Ceci est à rapprocher de ce que nous disions sur l’auto-motivation intrinsèque des hackers...

L'un n'allant pas sans l'autre, il comprend le déplaisir et gère donc aussi l'agressivité consciente, et la colère, lorsque l'agressivité n'est pas instinctive. On sent la colère "monter".

Il peut même, si le besoin s'en fait sentir, rendre le contrôle au cerveau reptilien afin d'assurer la survie instinctive coûte que coûte...

Bref, il distribue la main en fonction des besoins qu'il identifie : néo-cortex ou reptilien.
Dans ce dernier cas, toutes les fonctions supérieures sont annihilées et tout se passe sans réflexion. Lorsque des gens agissent ainsi (en situation de stress), après, ils parlent de "trou noir" dans lequel ils n'avaient plus aucun contrôle et ne se rappellent que très vaguement de ce qu'ils ont fait ou dit.

De fait, il gère aussi notre environnement social, et nous inculque les notions de famille et/ou de clan. Regardez une nouvelle fois l'âge de glace... Pour faire un vrai clan, il suffit d'avoir envie de faire un clan... Morale à retenir, non ?

C'est pour cela que les enfants sont créatifs et laissent toutes leurs émotions s'exprimer : avec le limbique, il n'y a pas de filtre, hormis le plaisir / déplaisir.
D'ailleurs les enfants en bas âge n'ont que 2 notions exprimées : "j'aime" et "j'aime pas"....

Comme je l'ai dit un peu plus haut, il s'occupe aussi de la mémoire, qui va de pair avec l'apprentissage. Rappelez vous toujours que notre cerveau est le muscle ;-) le plus efficace pourvu que l'on continue de lui faire faire de l'exercice.
D'ailleurs, les mentalistes apprennent à mémoriser les choses, notamment en associant des émotions avec les choses à mémoriser.
Plus l'émotion est forte, plus ils mémorisent fortement.

De même, une autre méthode consiste à déformer les objets en les exagérant, en les rendant grotesques, puis à inventer une comptine (ou une histoire) avec...

Bref, comme Rouletabille dans "Le parfum de la Dame en noir", il associe un souvenir, une émotion, une senteur. La mémorisation l'imprègne, elle est très forte et durera toute sa vie.
On retrouve (comme par hasard) les notions développées dans le chapitre sur le VAKOG.

La mémoire nécessiterait un billet (ou plusieurs) à elle toute seule (et il n'y a pas qu'un seul type de mémoire), nous ne ferons donc que l'effleurer ici. Sachez que toute la gestion se fait au niveau du cerveau limbique et qu'elle est associée aux émotions. Rappelez-moi de vous en parler ;-))

Le limbique permet alors la transmission de l'expérience au clan par le plaisir : ne mettez pas vos mains sur la tête, c'est une notion facile : rappelez-vous des contes et légendes de votre enfance... nous y reviendrons dans d'autres billets.

En synthèse, le limbique permet de vivre, de survivre, de se reproduire, en utilisant l'expérience due à l'apprentissage (la mémoire) et le tout est lié au plaisir.



Le néo-cortex

Bon, là on est au dernier étage (encore que d'aucun fixent une sorte de 4eme niveau dans les lobes frontaux, mais je n'en parlerai pas ici).

C'est la partie extérieure du cerveau, celle que l'on "voit" quand on imagine un cerveau et elle représente 85% du volume total du cerveau à elle toute seule.
Il prend la suite du développement cervical à partir de 4 ans et se poursuit jusqu'à l'âge de 9 ans environ.

Il s'occupe de la conceptualisation (il gère les symboles), de l'abstraction, de la réflexion, du langage et de la communication (rien que ça...).

C'est le cerveau dont sont équipés les mammifères dits "supérieurs", comme notre cousin, le Bonobo.
Les lobes frontaux nous différencient des animaux, car le néo-cortex est commun à tous les mammifères supérieurs, sauf ces lobes qui sont propres à l'Homme.

D'aucuns y placent le siège de la conscience (puto ergo sum), plus particulièrement dans le 4eme cerveau cité plus haut, mais comme cette notion dépend uniquement de votre propre système de valeurs, je n'en parlerai pas ici.

Sachez toutefois qu'il semble que l'altruisme prenne naissance justement dans ces lobes frontaux.

Il est composé de 2 lobes, appelés hémisphères. Celui de droite est le créatif, tandis que celui de gauche est celui de la rationalité.
Tony Buzan proposait d'ailleurs de faire travailler les deux hémisphères ensemble pour parvenir au génie.

De fait, le rôle du néo-cortex est de réfléchir et de créer des idées, formuler des réflexions intellectuelles, bref d'organiser tout notre système de pensée.

C'est d'ailleurs ce fameux néo-cortex qui peut nous projeter dans le futur pour réutiliser des outils qui nous différencie de l'animal. Pour une analyse plus fine, je vous invite à regarder "2001 Odyssée de l'Espace".

Ce n'est pas l'outil en lui-même qui fait l'homme, les singes utilisant des feuilles comme cuillères ou des bâtons pour prendre du miel ou des fourmis, mais bel bel et bien la conceptualisation de la notion de l'outil qui le fera conserver pour une utilisation ultérieure. Il raisonne par analogies, mais dans le futur. C'est ce qui différencie l'Homme de l'animal et c'est le Thème central de 2001.

L'Homme sait se projeter dans l'avenir, et c'est là toute la différence. Certes, en corollaire, on le voit bien dans "2001", il conceptualise très bien la notion l'objet en outil (ou en arme) mais en profite pour en foutre un bon coup en travers de la gueule de celui qui lui a fauché son point d'eau... Comme vous vous en doutez, c'est un autre débat.

Par contre, autant le limbique est le siège des émotions, autant le néo-cortex est le siège de la rationalité. Pas de fantaisie.

Comme nous l'avons dit plus haut, le coté gauche traite le calcul, le langage, la logique et il est le siège de l'analyse.

Donc le coté droit traite la beauté (ou l'harmonie), les associations (d'idées), les concepts et/ou modèles, bref, il est le siège de la synthèse.

Ce n'est donc pas pour rien que Tony Buzan invite à utiliser les deux hémisphères à la fois, au lieu d'avoir, un hémisphère privilégié, comme cela se produit dans 99% des cas.

On dit souvent que les individus ont soit un esprit d'analyse, soit un esprit de synthèse (pour être juste, on le disait bien avant Tony Buzan).

Et notre apprentissage de la vie se fera au travers de notre hémisphère privilégié. Alors, pour devenir un Homme plus complet, essayez de re-dynamiser l'autre hémisphère.




Les Strokes

Soyez polis !... Mais c'est quoi un stroke ?
C'est une assertion non demandée envoyée vers l'autre. Par exemple "Tu es très belle".

Il y a des strokes positifs, des strokes négatifs et des strokes conditionnels et non-conditionnels. Ce qui nous donne 4 cas :
  • Stroke Non Conditionnel Positif : "tu es belle !"
  • Strok Conditionnel Positif : "tu es belle avec cette robe"
  • Stroke Non Conditionnel Négatif : "tu es nulle !"
  • Stroke Conditionnel Négatif : "tu es horrible avec ces chaussures"

Pourquoi parler des Strokes en étudiant le fonctionnement du cerveau ?

Tout simplement parce que ces petites phrases qui paraissent anodines peuvent avoir un effet dévastateur, surtout si elles sont combinées avec un effet de répétition.

Les Strokes Non Conditionnels Négatifs ont poussé au suicide un petite fille de 13 ans. Voyez à ce propos, le téléfilm poignant "Marion, 13 ans pour toujours" (Marion Fraisse qui s'est pendue à 13 ans, le 13 février 2013) et vous comprendrez.

Faites toujours très attention aux Strokes, surtout ceux qui sont inconditionnels et nous allons voir pourquoi.

Essayez de n'émettre que des strokes conditionnels Positifs, et si vous en émettez un négatif, conditionnez le pour en atténuer la portée.

Je vous le répète et j'insiste, les Stroke peuvent devenir une arme de destruction phénoménale.



Comment fonctionne le cerveau

Ce n'est pas une question, mais bel et bien un affirmation.
Par l'intermédiaire de ses sens, un individu perçoit une information.

Elle est envoyée vers le cerveau reptilien.

Le processus est simple : cette information menace t elle l'intégrité de l'individu ?
  • Si oui, le reptilien fait son office et réagit d'instinct pour mettre en sécurité.
  • Si non, il fait monter l'info vers le limbique.

Attention : si une fonction vitale doit être remplie (se nourrir), mais qu'elle n'impose pas de condition d'urgence, elle sera quand même traitée en priorité, malgré la transmission vers le limbique.
On réfléchit mal avec le ventre vide... ça vous dit quelque chose ??? 

Simplement l'information transmise sera parasitée par le besoin vital. Si vous êtes déshydraté, quand vous êtes en rendez-vous avec la plus jolie fille du monde, votre besoin de liquide vous fera oublier sa beauté (et tout le reste), croyez moi...

Vous ne penserez plus qu'à votre verre d'eau bien fraiche... avant de revenir à vos amours... si elle est toujours là.

L'info arrive dans le système limbique. Ce qui arrive dans la plupart des cas, car il n'y a plus de tyrannosaure au coin de nos rues.

Et la, le système décide si l'info est plaisante ou pas...
  • Si elle lui parait plaisante, il l'envoie vers le néo-cortex pour y être traitée.
  • Sinon, ben il peut aller jusqu'à la bloquer.... oui, oui, comme ça, sans autre forme de procès.
En réalité il la laisse monter au cortex, mais tellement chargée négativement que c'est quasiment un échec garanti.

Le limbique affecte des poids positifs et négatifs (par rapport au plaisir) à toutes les données du problème, puis ensuite fait la balance entre les deux.

Si le poids positif est assuré, plus la différence à son avantage est importante, plus vous avez de chances de réussir.
Idem avec le poids négatif pour l'échec.

Vous retrouvez cette méthode des poids, dans les schémas de prise de décision, dans les mind-maps.

C'est là que nous retrouvons nos strokes.

Vous avez une petite voix dans votre tête (si elle veut vous persuader d'aller chasser les anglois hors de France, allez directement consulter) qui va vous parler.
Et elle va utiliser des strokes pour qualifier votre pensée.
Imaginons que vous soyez confronté à un problème quelconque comme faire une rédaction ou un rapport.

Si votre petite voix vous dit :
- Tu es nul en français,
- Tu ne sais pas rédiger,
- tu n'as pas assez de temps,
- C'est Alfred qui a le dossier complet et pas toi....
Evitez la proximité des fenêtres et des cordes....

Si votre petite voix vous dit :
- Tu as réussi a rédiger des dizaines de rapports avant celui-là,
- Tu es aussi bon qu'Alfred pour rédiger,
- Tu connais suffisamment le dossier pour en faire une synthèse...
Préparez le champagne.

Votre petite voix vous parle par strokes, et elle emmagasine aussi les strokes extérieurs. C'est pour cela qu'à l'armée ou au sport, on vous fait répéter ad libidum (jusqu'à la nausée) "on est les meilleurs".

C'est pour cela que les sportifs de haut niveau revisionnent en boucle leurs succès pour se dire "je suis très bon et je suis capable de faire mieux, de battre un record".

C'est aussi cette accumulation de strokes négatifs qui s'est frayé un chemin dans le cerveau d'une adolescente de 13 ans et qui a conduit au drame...

Et c'est une notion que nous reverrons en PNL, la projection positive qui construit au lieu de détruire.

Si vous aimez le sport, regardez la concentration des sportifs avant l'action. A quoi croyez-vous qu'ils passent leurs temps, avant l'épreuve, les yeux fermés ?
Ils se repassent sans fin le film du succès de l'épreuve qu'ils vont passer.
ils n'envisagent même pas l'échec.... Nous y reviendrons quand nous parlerons de la PNL.

Plus l'information est agréable, plus le limbique la laissera passer volontiers, mais en plus lui affectera une priorité importante, qui la fera traiter en urgence.
Plus on réussit, plus on réussira car tout devient agréable.




Maintenant que la voie est préparée, dans quelques temps, nous parlerons vraiment de PNL....

N'hésitez pas à critiquer ce billet....




mardi 8 septembre 2015

Petit traité de manipulation : comment se faire des amis ou réfléchir pour devenir riche



Un petit retour aux sources. Dans ces colonnes, nous parlons systématiquement de manipulation, de PNL et de mentalisme.

Tout le monde croit que ces inventions sont récentes.

Pas du tout.... Aussi incroyable que cela paraisse, Sénèque faisait déjà du mentalisme ou de la PNL.
On lui attribue souvent cette citation : "Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas les faire, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles".

On ne saurait dire mieux, et nous sommes exactement dans la PNL.


La PNL est une modélisation

Oui, la PNL dont on fait tant de cas, n'est pas une invention récente. C'est juste une démarche contemporaine qui a modélisé les "techniques qui fonctionnent".

De la même façon, les techniques de mentalismes, remises à l'honneur après le feuilleton éponyme, sont des tours des music-hall très anciens.

Certains tours d'hypercalculie étaient encore proposés dans les cirques, du temps où les cirques étaient encore économiquement bénéficiaires.

Mais les techniques étudiées sont assez anciennes, et tout joueur de poker ou de billard professionnel sait que son art commence avec les techniques de mentalisme ou de PNL.

On aurait tort de croire que la PNL est apparue ex-nihilo. Deux auteurs avaient déjà commencé à codifier des techniques de développement personnel : Dale Carnegie et Napoleon Hill.


Dale Carnegie

Est le plus connu des deux. Il est né en 1888, et mort en 1955. Pour ce type de détails, concernant sa vie, Google est votre ami. 

Il a toujours œuvré dans le développement personnel, et son ouvrage le plus connu est "Comment se faire des amis", paru en 1936.

Il a créé des "training" mondialement connus, qui sont suivis par des managers et des commerciaux, avec des thèmes comme la prise de parole en public (limitée à 2 minutes exactement), le développement de la mémoire, et tout ce que l'on peut imaginer pour influencer son prochain.

Qui a dit "traité de manipulation" ?

Sa méthode anticipe de façon empirique celle suivie par les fondateurs de la PNL : examinons comment ceux qui ont réussi ont fait et reproduisons les mêmes schémas pour nous perfectionner et espérer les égaler.
On ne saurait mieux dire.

Le plus amusant de l'histoire, ou l'ironie du sort, selon votre point de vue, c'est que ce manuel fut inscrit au programme des agents secrets (quand c'est ceux des autres on dit "espions", et quand c'est les nôtres, on dit "agents de renseignement") de l'Est, et que son étude était obligatoire dans le cursus et il était considéré comme un ouvrage de référence pour toute mission à l'Ouest.
Belle preuve de reconnaissance, et démarche très pragmatique.

En fait, le livre est axé sur une démarche de "pensée positive", du même style que celle préconisée par le Docteur Coué (la fameuse méthode Coué), et qui fonctionne réellement.

Le livre commence par un exposé de 8 règles qui sont des présupposées de l'apprentissage que vous aurez à faire en lisant le livre, et ensuite, est composé des techniques proprement dites, en 3 parties.
La première partie explique "3 techniques fondamentales pour influencer les autres". La deuxième partie se consacre à "6 moyens de gagner la sympathie des autres".
La troisième partie quant à elle, recense "12 moyens pour amener les autres à votre point de vue".
Les titres des contenus sont édifiants.

Si ce livre a connu plus de 50 ré-éditions, ce n'est pas un hasard, et 40 millions d'exemplaires en ont été écoulés de par le monde.



Napoleon Hill

Beaucoup moins connu que l'auteur précédent. il est contemporain du premier, car il est né en 1883 et décédé en 1970.

Son credo est que "L'homme peut accomplir tout ce que son esprit peut concevoir et croire". Ce qui encore une fois n'est pas très loin des principes de base de la PNL.

Son best seller à lui s'appelle "Réfléchissez et vous deviendrez riche".

Lui aussi, comme Dale Carnegie, sera grandement influencé par la personnalité du magnat Andrew Carnegie (Dale Carnegie modifiera l'orthographe de son patronyme pour faire croire qu'ils sont issus de la même famille alors qu'il n'en est rien) et il créera lui aussi sa méthode de développement personnel.

Aussi incroyable que cela puisse paraitre, il vendit plus de 70 millions d'exemplaires de son livre au niveau mondial. Il en écrivit d'autres, mais qui eurent moins de succès.

Sa démarche à lui se pose en 13 points, plus une petit "appendice", une sorte de 14 eme point,  qui vise à explorer les peurs qui nous empêchent d'entreprendre, et à les éliminer.

Un homme sans peur n'a plus de limites. Un reportage avait d'ailleurs été diffusé sur Arte "L'homme sans peur", qui racontait l'histoire d'un homme qui, à la suite d'un accident au cours duquel le cerveau avait été lésé, n'éprouvait plus la moindre peur.

Sénèque n'est pas si loin que cela. Et encore une fois, on retrouve les freins à l'action et encore une fois, on retombe sur de la ... PNL et / ou du mentalisme.

Il n'avait plus la moindre limite. Mais ceci est une autre histoire.... revenons donc à nos moutons, et en l’occurrence à nos 13 points.

Le premier point concerne le Désir. Il faut avoir une envie irrésistible de faire avant d'entreprendre. Mais il faut aussi avoir la foi. La foi en ce que l'on réalise est le second point.
Le moteur est là. les autres points concernent des techniques, notamment de l'auto-suggestion et des techniques de planification pour atteindre son but, mais aussi du fonctionnement du cerveau, du "subconscient" et de l'imagination.
Le dernier chapitre parle de la révélation d'un 6eme sens, que tous les mentalistes connaissent. On parle souvent d'intuition.

Si mon temps s'y prête, je reviendrai bientôt sur le 6eme sens et la synchronicité....



Des livres pour changer (et se changer)

Voici deux des livres les plus importants (et des plus vendus au monde) qui parlent de développement personnel en termes simples et pragmatiques.

Même si les exemples et les personnes cités datent du siècle dernier (et oui...) les mécanismes sont toujours et plus que jamais d'actualité.

Le développement personnel s'appelle désormais coaching, mais les techniques sont toujours les mêmes depuis l'aube de l'humanité.

Encore une fois, si Sénèque, le Sage a écrit cette maxime, elle n'est pas à prendre à la légère....
Elle recèle un potentiel dont peu de gens ont conscience.

Inutile de vous dire que ces deux livres figurent dans ma bibliothèque et que je les relis régulièrement.
Maintenant à vous de jouer et de critiquer ce billet :  faites vous plaisir... il n'y a aucune modération.


mardi 7 avril 2015

La légende du Trésor de l'Eldorado

Tout le monde connait des expressions avec le mot "Eldorado". Par exemple, la Californie est le nouvel Eldorado des firmes informatiques. Le FOREX, nouvel Eldorado des escrocs...
L'Eldorado serait une cité entièrement réalisée en or.

Ne riez pas, l'oncle Picsou y est allé (si c'est pas une référence, ça ? ;-) ), et les rues sont pavées en or. Les dessins sont du génialissime Carl Barks et c'est désormais devenu un classique.
Oncle Piscou et Donald y retourneront sous la plume de Don Rosa.

Bien que ces histoires soient dessinées pour des enfants, la culture de ces deux hommes est époustouflante et ils mélangent avec brio, réalité et fiction pour produire des œuvres uniques et inoubliables.
Ceci étant, revenons à nos moutons, nous parlions de la contrée de l'Eldorado. Est-ce une contrée, une ville ou un homme ?

De fait, qu'en est il de la réalité ? Faisons le point sur cette légende qui a fait courir des milliers d'aventuriers rêvant de richesses infinies.


Un peu d'histoire

Vous connaissez le principe : avant toute chose, on fait le point et on cherche où se situe la racine de la légende. Ensuite, nous verrons exactement de quoi il retourne.

Au départ, toute l'histoire repose sur une erreur. Marco Polo serait allé en Birmanie et aurait vu des pagodes avec des toits dorés qu'il a naturellement appelées les "pagodes aux toits d'or" dans ses récits.
Lorsque Christophe Colomb trouve le Honduras (et pas exactement les Amériques) il croit être arrivé aux Indes, mais en faisant le tour de l'autre coté de la terre.
Les conquistadores partent donc chercher cette "ville en or", située en Inde (pour eux), abusés par l'erreur de Colomb.

Mais il existe un curieux rite chez les indiens Chibcha (en Colombie) : chaque année (d'autres sources disent une seule fois, au moment de son intronisation), leur chef, revêtu de poudre d'or allait s'immerger dans un lac, dans lequel les habitants jetaient un objet en or ou un bien précieux, en guise d'offrande. Etymologiquement El Dorado = Le Doré....
Un peu comme le doge de Venise fallait alliance avec la lagune en jetant annuellement un anneau d'or dedans...

D'où l'explication de l'homme en or (Hé oui, il y a des hommes en or, à part moi) et de la contrée en or. Cette légende serait à l'origine du mythe de l'Eldorado homme ou contrée.
En effet, la découverte de l'Amérique date de 1492. Les conquistadores cherchent déjà l'Eldorado mais ne trouvent les Chibchas qu'en 1536.
La légende ne peut pas être antérieure à 1536... et les Conquistadores cherchaient bien des cités aux toits d'or, qu'ils pensaient être en inde, ce qui explique leur pénétration dans le pays, car ils pensaient que tôt ou tard, ils arriveraient à ces fameuses cités, mais ils ne trouvèrent que l'Océan Pacifique.
Ce qui est déjà pas mal, il faut bien l'avouer...

Juste a titre d'information, une homme recouvert de poudre d'or, au point d'en faire une sorte de peinture, meurt en quelques minutes.
La respiration n'est pas seulement pulmonaire, mais aussi cutanée. La poudre d'or isole la peau de l'air (pores bouchées sur la totalité du corps) et la personne s'asphyxie très rapidement.
Leur village devait être près du lac et les villageois devaient donc faire attention (si cette légende est vraie) s'ils voulaient garder leur chef plusieurs années consécutives...
D'ailleurs si vous regardez les premières minutes de "Goldfinger", 3eme opus de la série James Bond avec l'irremplaçable Sean Connery, vous verrez une jeune fille assassinée à la peinture d'or pour avoir cédé aux avances de James Bond.
Morte par asphyxie.

Pour en revenir à notre Eldorado, les chroniques d'un missionnaire dominicain, Gaspard de Carvajal, ont grandement contribué à l'élaboration du Mythe. C'est d'ailleurs à partir de ses chroniques que le scénario de "Aguirre ou la colère de Dieu" fût réalisé.

Il nous faut aussi citer un franciscain, Marcos de Niza, qui prétendit avoir trouvé en 1539 (soit 3 ans après la découverte des Chibchas), 7 mystérieuses cités d'or.
La principale serait Cibola (découverte par l'oncle Picsou) et ce nom est devenu une référence et a cristallisé l'image de l'Eldorado.
C'est à partir de son récit que s'ancre définitivement le mythe, et de nos jours encore, certaines personnes continuent à chercher l'Eldorado

Encore une fois, il s'agit d'une "quête" de l'Eldorado. On peut se demander si, au delà de la richesse, cette quête n'est pas (tout simplement) celle du rêve....
Car historiquement parlant... rien ne permet de conclure à l'existence d'une telle cité.


Pourquoi toujours l'or ?

C'est une bonne question. mais on peut remarquer une prédominance du jaune chez les amérindiens. Ils adorent le soleil, ils cultivent le maïs (mais si, regardez aussi Pocahontas), ils ont de l'or... et des pommes de terre.
L'or fait fantasmer les humains. On peut parler de sa rareté, de ses propriétés physiques (ductilité, malléabilité, étirement, ...), mais c'est un métal mou qui sert très peu, à part pour confectionner des bijoux pour lesquels ses qualités mécaniques le rendent irremplaçable.
On utilise surtout des feuilles d'or en jouant sur ses propriétés physiques pour l'étirer jusqu'à ce qu'il devienne transparent. Il est ainsi utilisé pour recouvrir les visières des cosmonautes et préserver leurs yeux.
Il est tolérable (en petites quantités) par un estomac humain (oui, on peut manger du métal), et sur certains desserts au chocolat, vous avec une touche de feuille d'or appliquée au pinceau. La classe...
Il a une grande valeur due à sa rareté, et constitue les réserves économiques des pays (je ne vais pas vous infliger un cours sur l'étalon or, ni sur sa parité ancienne avec le dollar, rassurez vous).
D'autres métaux sont plus rares, et donc théoriquement plus précieux et d'autres produits de synthèse peuvent remplacer, et pour moins cher, l'or.

Alors d'où vient cette fascination ?

C'est dans la psyché humaine qu'il faut chercher cette racine. L'or ne fascine pas en lui même, mais plutôt par l'image ou les images qu'il renvoie.
Tout d'abord, c'est certes, la richesse, mais avant tout l'aventure, le plaisir de la découverte, le fantasme.
La richesse s'obtient par le travail (ou le vol, mais c'est une autre histoire et c'est pas glop, pas glop). mais elle est moins porteuse de fantasme que la Découverte de l'Eldorado.
Nous avons la même fascination pour le fameux "cimetière des éléphants" regorgeant d'ivoire, avec le même fantasme à la clé.

Je ne vous parle pas des mines du roi Salomon, qui sont elles aussi, toujours inconnues à ce jour, bien qu'un certain Allan Quatermain.....
Si certains d'entre vous le souhaitent, on peut aussi évoquer le Trésor des Templier, ou celui des Cathares, ou celui de Cartouche, le fameux brigand....

La richesse (en imagination) de ces fables est infinie. Mais toutes comportent les mêmes éléments.
Vous voulez un contre exemple ? Relisez les aventures de Ali Baba. Là encore, un Trésor est à la clé, mais c'est une histoire merveilleuse. On part à la recherche de l'Eldorado, mais pas à la recherche du trésor d'Ali Baba....
Dans le cas d'Ali Baba, on sait que c'est un conte pour enfants. Dans les autres cas, on veut tellement y croire, que....

Dans tous ces cas là, nous avons affaire au même schéma qui est aussi celui qui pousse les gens à jouer à la loterie : l'enrichissement immédiat, et la possibilité de vivre une vie de rêve.
De rêve ? On peut se poser la question, mais sans souci financier, c'est déjà plus sûr.

Le fantasme réel est celui du Trésor. L'ivresse de la découverte... trouver soi-même ce que tant d'autres ont cherché sans succès.

Le cinéma nous montre des quêtes : Indiana Jones, benjamin Gates pour ne citer que les plus "mainstream". La vraie motivation part de la soif de l'or, mais il y a tant d'autres façons de gagner de l'argent et souvent à moindre effort et surtout à moindre risque...
De fait, l'Eldorado est plus un fantasme auquel on VEUT croire, qu'une réalité.



On va ressortir ce bon vieux Maslow

Oui, et sa pyramide des besoins. ce dont l'Homme a besoin avant tout, c'est de reconnaissance.

Vivre une aventure, ou plutôt, devrais-je dire, une quête, telle que la découverte de l'Eldorado, c'est assumer la part de rêve de l'enfant qui est en chacun de nous, mais c'est surtout et avant toute autre chose satisfaire le besoin de reconnaissance, qui est l'un des derniers niveaux de la fameuse pyramide.
Il peut sans doute permettre aussi de satisfaire le dernier, le besoin d'éternité, en tant que découvreur (oui, je sais, on dit inventeur, ce n'est pas pour rien) d'un Trésor Fabuleux.
Ce n'est pas pour rien, que les alchimistes cherchaient à transmuter le plomb en or. C'est aussi une allégorie qui permet de passer d'un métal vil (courant, commun) à un métal noble (purifié et rare).
C'est une initiation symbolique qui permet à l'individu de devenir une "belle âme".

Que ce soit par l'explication économique ou alchimique ou encore par sa simple humanité et son besoin éperdu de reconnaissance (mis en évidence par Maslow), l'Homme a besoin de ce rêve de l'Eldorado.
Sa quête devient finalement une quête alchimique, où les épreuves subies vont le purifier et où seuls ceux qui en sont dignes trouveront la fabuleuse cité.
Ca ne vous interpelle pas quelque part, ça ? C'est le processus initiatique que l'on retrouve depuis l'antiquité.

Pour les esprits forts qui douteraient de la puissance du besoin de reconnaissance et qui ont un petit sourire en coin, rappelez vous que tout bon manipulateur va jouer sur votre besoin de reconnaissance pour vous faire agir.
C'est une des règles de base de la manipulation des individus. Et c'est un des ressorts les plus puissants de l'action humaine.

Un jour, à l'occasion d'un prochain billet, nous reparlerons des techniques de manipulations, et vous verrez que Maslow et son besoin de reconnaissance arrivent en tête des leviers que l'on actionne pour "manipuler" les individus.
Un exemple ?
Allez acheter une voiture de luxe et demandez le prix du super coupé sport. Il vous le dira, mais il ajoutera toujours une petite phrase assassine (quand on y pense bien) du style " mais personne ne vous regardera de la même façon au volant de ce bijou". Ou diverses variations sur le même thème : "ce n'est pas la voiture de n'importe qui...".
Allez y, faites l'expérience, et vous verrez.

Rappelez vous toujours qu'une personne expérimentée fera appel à votre besoin de reconnaissance, vous vendra du rêve, et que c'est ce même  mécanisme qui vous poussera à croire à l'existence de l'Eldorado.



Donc y'à pas d'or ?

Mais si, il y en a. Des tonnes, même. Mais pas dans l'Eldorado.

Les gisements miniers locaux produisent de l'or et de l'argent en grandes quantités. Ce n'est pas sans raison que l'Espagne envoie des galions (des bateaux ventrus pour ramener en Espagne le plus possible de richesses, mais mal conçus pour la navigation maritime, ce qui explique ne nombre de naufrages et le nombre d'attaques pirates et corsaires) ramener d'immenses richesses de ces terres lointaines.
Encore une fois, l'histoire vient à notre secours (je vous invite à lire la Chasse au Trésor menée par le Commandant Cousteau qui chercha (en vain) l'épave de la "Nuestra Senora de la Concepcion") et nous allons voir que le trésor des Incas n'est pas une légende.

Attention, le terme Inca désigne à la fois le peuple du royaume Inca, mais désigne aussi le souverain. C'est un titre, comme roi ou empereur.

Lorsque l'Inca Huayna Capac meurt, il désigne un de ses fils comme successeur. Or celui meurt d'une maladie contagieuse : la variole.
Deux prétendants (et demi-frères) vont s'affronter pour sa succession et pouvoir monter sur le trône pour régner sur l'empire Inca.

Huascar monte le premier sur le trône, mais sa légitimité est mise en cause par Atahualpa. Leurs partisans s'affrontent et c'est Ataphualpa qui gagne le conflit et monte sur le trône, comme Inca.
Or, les Conquistadores sont là. Ils sont précédés d'une légende (nous en reparlerons) qui décrit des Dieux, barbus (les incas sont glabres), terrifiants (ils ont des chevaux, animal inconnu chez les incas), et brillants (leurs casques et leurs armures les font "briller").
Les Conquistadores décident d'attirer l'Inca dans un piège pour le capturer et mettre un "homme de paille", à leurs ordres sur le trône.

Ils provoquent une réunion pacifique, sans armes, mais rompent la trêve sous un prétexte futile, et capturent l'Inca et massacrent sa suite (20 000 hommes) tous désarmés.
Or Atahualpa commet l'erreur de proposer une rançon en échange de sa liberté.

Dans un premier temps, les espagnols acceptent, et l'Inca leur fait livrer (suivant la légende) 12 tonnes (oui, vous avez bien lu : 12 tonnes... mieux que le Loto, hein ?) d'or et d'argent, en échange de sa liberté.
Mais les espagnols se ravisent : si un homme est capable de faire livrer 12 tonnes d'or sur une simple demande, sa puissance est extraordinaire, et son peuple, totalement dévoué à sa cause et à ses ordres.
Dans ces conditions, si un tel homme décide de reprendre la lutte, ce ne sont pas quelques poignées de Conquistadores qui pourront leur résister...

Ils font donc exécuter l'Inca (qui rappelons-le s'est livré en paix et sans armes) et mettent sur le trône un fantoche qu'ils manipulent.
Le fantoche n'est pas si fantoche que cela puisqu'il se révolte contre ses marionnettistes, mais il n'a aucune légitimité et les divisons internes, les erreurs Inca passées (tous les massacres fratricides et l'exécution de l'élite Inca dans le piège Espagnol) font que la révolte est réprimée, une fois de plus dans le sang....



Que faut il en retenir ?

Tout simplement que le besoin d'appartenance de l'Homme est un des leviers principaux qui le font agir.
C'est ce levier que vont actionner les manipulateurs de tous poils. L'Homme est un animal grégaire : il a besoin de ses semblables pour vivre.
La légende de l'Eldorado fait rêver. En premier lieu par la richesse, mais surtout par la puissance d'évocation qu'elle représente.
Reprenez toute l'histoire de l'Eldorado, vous y verrez que le besoin d'aventure ou de raconter une belle histoire prime sur l'or lui-même.
Car la quête principale de l'Homme n'est pas l'or, ni la richesse. C'est le rêve.
L'or en lui même n'est qu'un instrument (sauf pour l'oncle Picsou) qui permet d'assouvir le rêve.
Et ce type de rêve donne les plus belles légendes.
Celle de l'Eldorado en fait partie.




A vous de vous exprimer et de commenter ce billet.