Affichage des articles dont le libellé est Neuro-Sciences. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Neuro-Sciences. Afficher tous les articles

dimanche 24 décembre 2017

Séquence émotions

"7 émotions", comme le chantait Sheila... ah non, zut, je m'ai trompé...
Cela fait longtemps que je vous parle (qui a dit "je vous bassine" ??) de ces fameuses "7 émotions", mais que je ne développe pas de billet dessus.
C'est chose faite avec cet article qui est à la fois très simple, et très complexe.

Très simple, car vous verrez que les notions abordées sont d'une simplicité vraiment enfantine, et complexes, car cela touche à la nature humaine profonde qui communique toujours à partir de ces 7 émotions de base.
Nous allons voir que quoi qu'il en soit, vous laissez toujours parler vos émotions.


Au commencement était la vidéo

Vous avez tous vu au moins une fois dans votre vie le générique de "Lie to me". Dans ce générique, on voit une succession de plans dans lesquels chacun des acteurs marque une émotion différente et des chiffres cabalistiques apparaissent en surimpression sur l'image, avec des mesures...
Bien que la série soit fictionnelle, elle se base sur la vie et les recherches du Professeur Paul Ekman (Wikipédia est votre pote).

C'est lui qui a découvert et posé les bases des recherches sur les "micro expressions" qui ont été une véritable petite révolution dans le monde de la psychologie.
Il a pu constater que tous les humains sur terre disposent d'un registre émotionnel de base de 7 expressions, quelle que soit leur culture ou leurs caractéristiques ethniques, preuve s'il en était besoin que nous somme tous identiques.
De par son passé personnel, il s'est focalisé sur les techniques de dépistage du mensonge, et c'est cette triste expérience personnelle qui est évoquée dans la série.

A partir donc, de son expérience personnelle, il étudié les différents types de mensonge et a découvert que pas mal d'individus pouvaient relativement bien dissimuler leurs émotions et mentir, le front serein et l'oeil clair (qu'est ce que je m'exprime bien ;-)...).

Mais la véritable avancée est venue du fait qu'il a mis en évidence que, systématiquement,  pendant une micro-seconde, un individu affichait la véritable émotion ressentie avant de la redissimuler derrière son masque.

Donc, nous savons désormais avec certitude que, quelle que soit notre volonté de dissimuler nos ressentis, notre visage affiche systématiquement les micro expressions qui trahissent un court instant les émotions qui nous traversent...
Mais ces émotions affectent également notre langage corporel mais aussi verbal.
Bref, tout notre corps est une immense machine à communiquer et crie la vérité sur notre pensée émotionnelle à qui sait la lire.


Le paradoxe

D'aucuns n'ont pas manqué de faire remarquer que le générique de la série, dès le départ, postule un paradoxe.

La série fait intervenir des acteurs (ben oui), et ces acteurs affichent donc des émotions pour nous faire comprendre le cheminement de la pensée des personnages.
Donc, on peut simuler toutes les expressions. Et de la même façon, les spectateurs "décoderont" la "bonne" expression. On peut donc communiquer nos émotions sans passer par le canal du verbe.

Donc sur une série sensée montrer que l'on peut distinguer les vraies émotions des fausses, on montre des acteurs qui affichent de fausses émotions, tout en nous faisant croire qu'elles sont vraies, puisqu'elles sont mesurées par les spécialistes en micro-expressions qui en déduisent le coupable.

Est ce que quelqu'un a un cachet d'acide acétyl-salicylique sur lui (et un peu d'eau) ?

Ces acteurs affichent donc, sur commande, une émotions plausible, sans trace de micro-expression prouvant qu'ils n'en pensent pas un mot.
Or, selon les travaux du Professeur Ekman, c'est un mensonge convenu, c'est à dire qu'ils n'ont pas besoin de dissimuler, puisque de toutes façons, tout le monde sait qu'ils sont acteurs et donc ils "trichent" sur leur émotions montrées.

Mais par voie de conséquence, logiquement, ils ne mentent pas... et n'ont donc pas de scrupule à le faire...
Car il y a une sorte de convention tacite par laquelle nous acceptons de facto que les acteurs nous mentent car c'est leur "métier" et eux n'ont donc aucun scrupule à le faire, car c'est socialement convenu entre nous...
Ca va ? Vous suivez ou bien .... ???

Ce qui pose le problème des avocats et des commerciaux (entre autres) qui sont dans une situation plus ou moins semblable, car ce sont des "menteurs professionnels" (ce n'est pas péjoratif, j'étais commercial). C'est à dire que leur profession les oblige à interpréter la Vérité.
Et le summum dans ce domaine, c'est l'agent infiltré... qui acquiert carrément une "nouvelle" personnalité, au risque de troubles de la personnalité.

Et ce qui nous ramène au mensonge des MPN (voir ce billet pour en savoir plus sur les MPN) qui n'ont strictement aucun scrupule à mentir.

Comment peut-on donc les dépister "scientifiquement" ?






Le syndrome d'Asperger

J'ai lu tout un tas de choses sur le net, établissant des rapports avec l'autisme, ou autres affections.
On va faire simple : un autiste est une personne qui ressent si violemment les émotions qu'il s'en protège car elles lui font mal. Il évite même le contact oculaire pour se protéger.
Une victime du syndrome d'Asperger ne sait tout simplement pas "décrypter" les comportements émotionnels des autres, et donc n'en tient pas compte.

Un exemple simple : une personne pleure.
Est-elle triste ? Ou pleure-t-elle de joie ? Ou bien est-ce une crise de fou rire ?
Un individu souffrant de ce syndrome est tout simplement incapable de décoder l'émotion qui préside au comportement.
Il va donc négliger le comportement affiché qu'il ne sait pas interpréter et continuer ce qu'il a entrepris, sans tenir compte du ressenti de l'autre.

Ce qui pose, à l'inverse, la question de savoir si certains individus sont plus capables que d'autres de "décoder" les émotions humaines ?

Bien entendu, un entrainement adéquat accroitra votre potentiel. Mais oui, certains individus ont une sensibilité propre à ce décodage.




Les 7 émotions


Depuis le temps qu'on en parle, on va les lister, non ?

Joie
Tristesse
Peur
Colère
Surprise
Mépris
Dégoût



La polémique

Donc le Docteur Ekman travaille sur une sorte de détecteur humain de mensonges, basé sur l'observation des micro expressions.
Si les choses étaient aussi évidentes que cela, nous n'aurions plus de crime impuni, tous seraient élucidés, comme dans Navarro ou NCIS, mais...ce n'est pas le cas.

C'est pour cela que le FBI n'a pas généralisé la méthode des micro-expressions, bien qu'à un moment, il fut question de former tous les agents de terrain à ce type d'analyse.

De plus, certains facteurs (paralysies faciales, prise de certains médicaments spécifiques, traitements chirurgicaux (botox, lifting, ...), entrainement spécifique,...) pouvaient altérer les résultats de l'observation.

Au final, pour un résultat probant, il faut énormément de moyens, et on revient presque au "mentalisme" classique de Patrick Jane.
D'ailleurs dans un des épisodes de la série "Lie to me", le Dr Cal Lightman, double fictionnel du Dr Paul Ekman apporte un détecteur de mensonge d'une tribu de papous.
Il s'agit d'un oeuf creux dont il ne reste que la coquille. En posant ses questions, Cal Lightman obtient le même résultat que le détecteur de mensonge : victime de son émotion, le suspect écrase la coquille d'oeuf dans sa main, et Lightman ironise sur la différence de coût des deux détecteurs.

Mais il connait les limites de son propre système, car lui-même pose les limites de sa découverte : on sait que l'homme a subi une violente émotion en entendant la question.
Reste à déterminer la véritable cause, et c'est là tout le problème. Il faut un ensemble de technique pour découvrir la vérité.
Et donc, avant toute autre chose identifier le type d'émotion qui a provoqué la réaction...
Vous avez une chance sur sept...

Et rappelez vous du détecteur de mensonges de la Comtesse de Ségur : un simple sac empli de farine...



Un don inné

Comme cela est montré dans la série, il semblerait que certains individus aient une connaissance "naturelle" de l’interprétation du comportement des personnes.
Malheureusement, ce sont les psychopathes... ou les gens entrainés.

Par exemple, une autre série que je cite souvent ici, "Mentalist", montre régulièrement dans les épisodes comment on peut savoir si une personne ment.
Ben sûr, ce n'est qu'une série télévisée. Mais elle se base là encore sur les 7 émotions de base et sur le langage corporel.
Que dit la personne en face ? Est elle triste ? En colère ? Cela justifie-t-il son innocence ? Cela expliquerait-il un passage à l'acte ?

Ceux qui savent jouer sur les émotions et les détourner à leur profit sont les psychopathes.
Prenons par exemple Ted Bundy, tueur sadique et asocial exécuté sur la chaise électrique et qui n'a jamais exprimé ni remords ni compassion envers ses victimes.

Il joue sur les émotions de ses victimes pour parvenir à ses fins, et il s'adapte en permanence à ses victimes.
Sa technique favorite consistait à feindre un handicap pour éveiller la pitié de ses futures proies. Pour endormir ses victimes, il agissait dans un lieu public, afin d'abaisser le plus possible leur seuil de vigilance.
Ensuite, il jouait sur la surprise pour agresser ses victimes et sur la peur pour les contrôler. Preuve de la puissance des émotions regardez sur Wikipédia l'horreur qu'il a fait subir à ses victimes et surtout leur nombre....
Etant lui-même sans émotions, il a pu en générer chez ses victimes pour parvenir à ses fins, preuve de la puissance de nos émotions.




Donc, je ne risque rien ?

Comme le dit Gomez "Caro mio" à propos de son frère Fétide (Fester) : "on n'a jamais rien pu prouver"....
Le système mis au point par Ekman était très prometteur : un détecteur de mensonges infaillible, car basé sur les émotions humaines, dûment enregistrées et répertoriées.

Pourtant, comme nous l'avons vu, l'interprétation est sujette à caution : Un homme passe au détecteur de mensonges pour un vol.
Or, il a peur qu'on découvre quelque chose dans sa vie dont il a honte (par exemple qu'il écoute Sheila en cachette).

La honte est un mépris de soi... et nous trouvons encore une de nos émotions de base.
Mais si nous émotions de base traduisent vers l'extérieur ce qui se passe dans notre for intérieur, l'inverse peut être vrai.
On va générer des émotions pour contrôler un individu.

Suivant ce principe même, Ted Bundy suscitait la peur pour contrôler ses proies. Il prenait le pouvoir.
Un peu comme une dictature en réduction... avec le peuple réduit à une seule personne...
L'émotion Peur est très forte, très violente, très communicative et il est très difficile d'y résister...

Revenons à notre malheureux suspect. Il va donc avoir le comportement d'un dissimulateur, sauf qu'il ne dissimule pas la bonne information, celle que les enquêteurs recherchent, mais le détecteur détectera bien qu'il dissimule quelque chose.
Tout est dans le Quoi ...

De Pinocchio, il faut se rappeler qu'un mensonge en entraine un autre et qu'au final, le mensonge va se voir "comme le nez au milieu de la figure". Et générer une émotion de honte.
Honte dont certains, comme les MPN pourront profiter pour générer de la culpabilité... et mieux vous contrôler.

Le moindre jeu télévisé, la moindre émission de télévision (surtout s'il faut envoyer du pognon) jouent sur vos émotions.
Alors apprenez à les connaitre, apprenez à vous connaitre... et apprenez à résister...

N'hésitez pas  critiquer, à commenter ou à jeter votre ordinateur par la fenêtre, si vous voulez réagir à cet article, surtout si vous êtes en colère.
Mon seul objectif est de vous rendre joyeux... ne l'oubliez pas...



dimanche 15 octobre 2017

Les principes de la PNL

C'est comme le Loup Blanc ou l'Arlésienne : tout le monde en parle, mais personne ne le voit jamais, cet article...

Bon, donc, comme promis, je m'y colle.
En fait, on parle beaucoup de PNL, on y fait énormément référence, mais la PNL est essentiellement protéiforme....
Chacun y voit ce qu'il veut bien y voir et y puiser les outils qui l’intéressent... ou pas.

Une simple recherche sur le net vous montre que le champ d'action de la PNL va des techniques de drague aux techniques d'épanouissement personnel, en passant par le management et le coaching, voire la sophrologie.


C'est quoi la PNL ?


Ben, c'est facile, personne ne sait bien définir ce que c'est... On sait ce que ce n'est pas, mais pour la définir, on utilise le terme de "techniques de changement".
Donc ce sont des techniques de progression et d’épanouissement personnel.
Me voila bien avancé, dis donc...

En gros, on va essayer de copier un modèle pour arriver au même résultat que lui. Lisez les interviews d'hommes célèbres. Tous sans exception vous confieront qu'ils ont eu un "modèle" qui les a inspirés.

Si une jeune fille blonde d'un mètre quatre-vingt aux yeux bleus veut être ma Muse, je me sens déjà inspiré... Mais ce n'est malheureusement pas de cela dont il s'agit...

Certes, ils ont suivi un "modèle", mais ils s'en sont détachés pour suivre leur propre voie, mais leur exemple les a "inspirés". C'est cela la PNL. S'inspirer d'un (ou plusieurs) modèle(s) et de leurs façons de se comporter et d'agir pour avancer vers un objectif "ultime", un Nirvana.

Et cela passe par ... l'étude du fonctionnement du cerveau et de son mode de fonctionnement. On sait reproduire un comportement par imitation et on choisit dans notre "base de données" personnelle un comportement que l'on pense adapté à la situation pour atteindre un but.
Celui qui a dit "on fait du copier / coller" prend la porte, mais n'a pas tout à fait tort...

PNL signifie Programmation Neuro Linguistique. Cela signifie que notre cerveau suit des "programmes" et que nous pouvons les "modifier", les "améliorer" par la rhétorique (Google est votre pote) en vue de satisfaire un objectif pour nous épanouir.

On est donc bien dans l'épanouissement personnel, encore que chacun s'épanouisse différemment. Y'en a certains qui s'éclatent en envoyant des missiles balistiques au dessus du Japon. Cela signifie simplement qu'ils sont pas tous enfermés....

Retenez bien ces mots clefs : programmation du cerveau et rhétorique. Nous les retrouverons tout au long de cet article.


C'est tout nouveau comme technique ?


Pas du tout.... Les premières modélisation datent des 70's. Par contre, ces techniques datent de l'apparition du cerveau humain.

Le mérite de Grindler et Bandler est d'avoir amalgamé l'ensemble de ces techniques et de les avoir codifiées.
J'ai déjà parlé dans ces colonnes du livre "Comment se faire des Amis" de Dale Carnegie (en vente dans toutes les bonnes boucheries). On y trouve déjà des techniques de mentalisme.

En fait, tant Dale Carnegie que d'autres (Napoléon Hill, ou Grindler et Bandler) se sont demandé quels étaient les points communs qui relient des individus qui "réussissent" socialement parlant.
Existe-t-il une "recette" pour sortir du lot ? Par exemple pas besoin d'avoir fait polytechnique pour diriger une société qui fait dans l'informatique ou dans la génétique. Il suffit d'embaucher ceux qui savent.

Idem pour les auteurs qui ont du succès, les comédiens, et tous les artistes.
Et très tôt, l'idée est apparue que certaines personnes maitrisaient totalement les Relations Humaines, ce qui les aidait, mais ne faisait pas tout dans la réussite.
On a fini par se rendre compte des pouvoirs (normaux) du cerveau.

Ces techniques sont désormais regroupées sous le titre de neuro-sciences et étudiées, alors que les magiciens, les enquêteurs, les médiums, les joueurs (de poker ou autre), les hommes d'affaires, les commerciaux, les négociateurs, les voyants, les politiciens, les hypnotiseurs, les mentalistes, les avocats.... font tous appel à ces techniques depuis des siècles et sans le savoir.

Ca laisse rêveur, hein ??? Mais désormais nous avons ces modèles à notre disposition et nous pouvons les utiliser pour progresser nous-mêmes.
Oui, accessoirement aussi pour manipuler, mais nous en reparlerons.

Bref, regardons quelle est la route et quelles sont les recettes du succès.
Regardez "Cours après moi que je t'attrape" du Dieu vivant Steven Spielberg. La technique de la médaille pour séduire : un coup de mentalisme et donc de PNL, mais juste après la Seconde Guerre Mondiale... On n'invente rien.


Bon on commence ?

Ben oui, on y arrive.
Celui qui a dit "Enfin !" est viré.

Un petit exemple pour visualiser les choses. Une voiture roule sur une route et fait une sortie de voie. Elle tape dans un arbre et s'arrête. Pas de blessée.
Les portes s'ouvrent et les quatre passagers descendent. L'un fait une crise de nerf et tremble de tous ses membres. Le second pleure sans pouvoir s'arrêter. Le troisième rit à n'en plus finir. Le quatrième reste immobile et silencieux.

Tous ont vécu les mêmes faits, mais aucun n'a connu la même expérience et chacun a une réaction spécifique, sans que AUCUNE ne soit LA BONNE réaction.
Il y a 4 vécus différents, au travers de 4 prismes différents, d'un même fait.

Pour comprendre un peu mieux ce que chacun a vécu la PNL dispose un ensemble de "préceptes" (ce terme me parait mieux convenir que celui de "règles").

Selon les versions, vous trouverez sans doute un nombre légèrement différent de préceptes, mais globalement, je reste sur les définitions standard qui comportent 11 concepts.



1 « La carte n'est pas le territoire »

C'est celui dont vous entendre parler le plus souvent et c'est toujours celui que l'on cite en premier...
Ce précepte signifie que l'on ne voit JAMAIS LA réalité, mais uniquement SA réalité. Nous voyons le monde au travers de notre prisme personnel.

Nous pouvons faire des efforts pour tendre vers plus d'objectivité, mais nous seront TOUJOURS subjectifs.

Notre perception est faussée à la base : nous n'avons pas tous la même acuité visuelle, le même odorat ou la même sensibilité auditive. De plus, le décodeur (notre cerveau) possède un ensemble de règles de programmation qui sont des présupposées personnelles.

Celui qui croit en la Divinité pourra voir des "miracles" là où un agnostique athée ne verra qu'une "coïncidence", un hasard. Nous donnons un "éclairage" aux fait qui dépend de notre programmation cérébrale personnelle.

Aucune réalité ne l'emporte sur une autre : la votre est aussi valable que la mienne. Par contre votre réaction (et la mienne) dépendra de l'éclairage que vous avez donné à la scène et qui n'est pas le même que le mien.

Donc, pour communiquer réellement et sainement, il faut faire un effort pour accepter la vision de l'autre et surtout le respecter.

Plus les visions des choses sont éloignées, plus l'effort d'acceptation de la réalité de l'autre est important. Et donc lui garder tout son respect est plus difficile, d'autant que cela implique que les réactions seront radicalement différentes...


   

2 « Derrière chaque comportement, il y a une intention positive »

Chacun de nous est animé par des intentions inconscientes qui nous "incitent" à toujours faire les choix qui nous paraissent les meilleurs parmi tous les possibles.
Lorsque vous faites un choix à l'instant t, votre inconscient maximise votre choix en fonction de sa programmation. Ce choix est donc programmé.

Ce qui veut dire qu'à circonstances équivalentes, votre choix sera toujours inconsciemment le même, sauf... à changer de "programmation".

C'est à la fois tout simple et terriblement complexe, mais votre comportement (votre réaction) "trahit" votre pensée et donc votre programmation cérébrale.
C'est pour cela que les mentalistes qui sont en fait peu ou prou des comportementalistes disent que "le corps ne ment jamais"...

Pour modifier le "programme", on utilise de la rhétorique. Pourquoi modifier le programme me direz-vous ? Tout simplement parce que votre comportement "programmé" est peut être inacceptable pour d'autres et que nous vivons en société...

Il faut bien faire la différence entre compréhensible et acceptable. Par exemple les syndromes post traumatiques pour ceux qui reviennent du combat.

Dans les faits, des réflexes acquis pour survivre au front sont parfaitement compréhensibles, mais totalement inacceptables dans la vie civile "normale". Certes, j'ai grossi le trait, mais cela illustre bien le phénomène.


   

3 « À un moment donné de sa vie, toute personne fait le meilleur choix possible compte tenu du contexte et des ressources dont elle dispose »

En fait, chaque individu s'adapte en permanence à une situation donnée. Chacun "voit" la situation à travers son prisme personnel et sélectionne dans les possibles une réponse qui lui parait (à lui) la mieux adaptée à la situation tel qu'il la perçoit.

La réaction est donc conditionnée par notre vécu, nos valeurs et nous est donc spécifique, que nous ayons une réponse adaptée ou pas à la situation. C'est d'ailleurs une chose parfaitement illustrée par l'exemple de l'accident de voiture que je citais au départ.

Mais pour nous, c'est la meilleure réponse que nous puissions apporter au problème.

Pour faire simple, face à une situation difficile, chacun de nous réagit de son mieux, en fonction de sa "programmation" personnelle.


  

4 « Il n'y a pas d'échec mais que du retour d’expérience (feedback), des apprentissages »

Ah ! Une phrase à faire encadrer et à lire et à relire.
Un problème, c'est l'écart entre une situation théorique idéale que nous voulons atteindre et la situation actuelle.

Le fait de ne pas atteindre ce but est simplement que nous avons atteint un but, mais différent de celui recherché.

Au lieu de jeter le manche après la cognée, il faut se remettre en question pour trouver d'autres pistes pour atteindre le but escompté, en tenant compte de ce qui a provoqué la divergence de but lors du premier essai...
Et hasard ô combien, c'est justement le thème du précédent billet....lol

Dans cette quatrième règle, on parle de "retour d'expérience". On ne valorise pas le résultat. Parler d'échec est malvenu, car cela démotive, alors que, justement, il faut agir encore pour atteindre le "bon" résultat (qui est plutôt le résultat espéré que le "bon" résultat).

Mais pour ce faire, il faut se remettre en cause, "lâcher prise". Nous avons tous droit à l'échec.
Et si nous sommes assez réalistes, cela veut dire que nous devons accepter nous mêmes de nous tromper sans culpabilité mais aussi d'accepter les échecs des autres... Hé oui, eux aussi peuvent se tromper...

La seule règle est de ne JAMAIS laisser se perdre sa motivation pour atteindre le but ... encore une fois lisez le billet précédent...


   

5 « On ne peut pas ne pas communiquer »

Vous vous dites "ça y est, il est reparti dans la provoc...".
Ben non... lol

20% de notre communication est verbale. Ce qui signifie que 80% de la communication est non verbale (oui, mais j'ai fait des études ;-) ). C'est le corps qui parle et "le corps ne ment jamais".
Mieux, même si vous refusez de parler, vous donnez des informations et donc... vous communiquez. Refuser de communiquer... c'est communiquer et il est interdit d'interdire.
Lisez l'article sur la lecture froide (cold reading). Vous verrez que votre corps communique à l'insu de votre plein gré.

Nous communiquons en permanence, et mieux que sur Twitter et consorts (à bon entendeur ... Donald fais un peu le canard...)....

Et si nous émettons, d'autres reçoivent. Dès lors, que devient notre message ? Est-il correctement interprété, et la réponse de l'autre sera t elle correctement décodée par nous ?

Le choix même des mots donne la "coloration" de votre pensée : les forces "rebelles", le gouvernement "légitime" sont des mots que l'on entend souvent aux infos ces temps derniers...
Le présentateur, à l'insu de son plein gré, par le choix de ses mots donne "sa vision" des faits.

Mieux : un Bébé qui pleure communique : soit il a faim, soit il en a plein la couche .... et il veut vous inciter à agir...

Mais ... ne serait-ce pas de la manipulation ? Toute communication est une forme de manipulation. Et nous abordons là le thème central de ce blog... et nous y reviendrons, ne vous en faites pas : est ce que communiquer, c'est manipuler ??


   

6 « Toute personne a en elle les ressources nécessaires pour accomplir son objectif »

Ben oui, et je me tue à le dire. Yes You Can...
A chaque fois, je cite la fameuse phrase de Sénéque "Ce n'est pas parce que les choses nous paraissent difficiles...".

Tant que l'objectif est SMART (Simple, Mesurable, Atteignable, Réalisable, Temporel) vous pouvez l'atteindre. Et rappelez vous qu'il n'existe pas d'échec.
Vous serez surpris de savoir ce qu'une personne motivée peut accomplir.

D'ailleurs, à ce propos, je vous invite à réfléchir sur les Troubles Dissociatifs de l'Identité. Les individus qui ont plusieurs personnalités à l'intérieur d'un même corps.
Pour ne pas vous laisser tout seul à réfléchir, je vous donne une piste : vous connaissez le film "Split" de Night Shyamalan  ?

Ce réalisateur est connu pour partir d'une réalité scientifique et pousser ensuite la réflexion aux limites de son imagination.
Un des sujets qui le passionnent est justement le Trouble Dissociatif de l'Identité.

"Je pars d’un phénomène reconnu, auquel les gens croient, et je développe. Avec le trouble dissociatif de l’identité, chaque personnalité croit en sa propre existence, à 100%. Si l’une d’elles est persuadée d’être diabétique ou d’avoir du cholestérol, son corps peut-il en être affecté ? La question fait débat. Personnellement, je crois que oui. Et si l’une des personnalités croit qu’elle possède des pouvoirs surnaturels ? Qu’en est-il alors ?"

Pour son film "Split", il s'est basé sur le cas de Billy Milligan, un criminel en 1955 aux USA aux personnalités multiples (10 recensées par les psychiatres qui l'ont expertisé, mais il se vantait d'en avoir 24).
Ses personnalités allaient d'un scientifique anglais (Arthur) d'une vingtaine d'années, à une fillette de 3 ans (Christine).

Il fut arrêté mais non emprisonné, car reconnu comme étant non-responsable de ses actes. Par contre, il suivit un traitement psychiatrique et fut déclaré guéri en 1991, n'ayant plus qu'une seule personnalité.

La où la chose est impressionnante, c'est que une personnalité et une seule (à l'exclusion de tous les autres) était fumeur (Allen). Quand on pense aux difficultés qu'ont certains pour arrêter de fumer...
Et il y a d'autres comportements similaires ou une seule des personnalités est impactée, à l'exclusion des autres...

Comme quoi notre esprit peut faire beaucoup de choses... à condition d'y croire... (Google est votre pote).


   

7 « Le sens de la communication est donné par la réponse qu'on en obtient, quels que soient ses intentions et ses sentiments »

Lorsque vous communiquez, vous avez, en tête, une intention (peu importe quelle elle est).
Vous l'exprimez, que ce soit par des paroles, un comportement ou des actes.
Et en retour, vous recevez une réponse. Parfois la réponse ne correspond à rien à ce que vous escomptiez en envoyant le message.
Aucune importance...

Cela veut dire, tout simplement, que vous vous êtes mal exprimé et/ou que votre message initial a été mal interprété et donc la réponse est à des années lumières des retours "classiques" que vous attendiez.

Rappelez vous que l'échec n'existe pas, et donc, vous allez recommencer, en intégrant l'échec pour communiquer efficacement cette fois, en trouvant un modèle qui vous permette de mieux atteindre votre objectif.

Pour ce faire, il convient de "décoder" correctement le retour qui vous est fait pour trouver la cause de l'échec de la communication initiale.
Il faut trouver le bon canal, celui qui convient à votre interlocuteur. A vous de vous adapter.


   

8 « Le comportement d’une personne n’est pas cette personne »

Là, c'est clair...lol
Non ? Bon, c'est pas compliqué. Une personne a une personnalité qui a été façonnée par son vécu et qui donc ne peut pas être changée. Nous verrons dans un futur billet, le process.com et quels sont les facteurs qui peuvent modifier la personne.

Mais la personne a un comportement, qui, lui peut être corrigé. Elle peut apprendre à gérer son comportement pour progresser et s'améliorer.

Rappelez vous l'affiche célèbre du pop-art : "Ceci n'est pas une pipe", phrase illustrant le dessin d'une pipe.
La carte n'est pas le territoire, adapté à l'individu.

Encore une fois, il ne s'agit pas de changer le comportement par "Ukaze", mais bien de proposer des alternatives "acceptables" par la personne et d'enrichir ainsi son registre de réponses.

Si une personne est émotive, vous ne la rendrez jamais calme. Par contre, vous pouvez, parmi des dizaines de techniques, en trouver une qui lui soit adaptée pour apprendre à gérer son stress.

C'est la différence entre l'inné et l'acquis. Il va acquérir d'autres moyens de réponse... acceptables par sa propre nature et à la fois adaptés et acceptables par les autres....


   

9 « Le corps et l'esprit font partie du même système cybernétique »

Si vous faites du bateau, si vous tournez la barre, cela fait tourner le gouvernail. Mais l'inverse est vrai, si vous agissez sur le gouvernail, la barre pivote en conséquences.
Si vous employez souvent la locution "Ca me prend la tête", il y a de fortes chances pour que vous ayez souvent des migraines.

Pareil si vous dites "j'en ai plein le dos", vous aurez des problèmes dorsaux...
Si vous dites "j'en ai plein le... " cela sort du cadre de ce blog ;-)))

Ce qui se passe dans la tête se traduit dans le corps et donc les symptômes du corps traduisent le mal qui est dans la tête.

D'ailleurs, si vous avez bien suivi, c'est le principe même du cold reading. On observe le corps pour "observer" ce qui se passe dans la tête.

C'est purement et simplement du comportementalisme...


   

10 « Le langage est une représentation secondaire de l'expérience »

Bref, on ne traduit JAMAIS complétement sa pensée.

Poser des mots sur les maux aide à guérir, mais une expérience personnelle ne peut jamais être traduite in-extenso à un tiers.
Par exemple, si un femme, après avoir accouché, raconte son expérience à un homme, celui-ci ne peut percevoir qu'une infime partie de l'expérience de la parturiente (oui, hein, je mets des mots compliqués pour faire "classe").

Si elle raconte cette expérience à une fille n'ayant jamais accouché, elle aura déjà plus d'écho que chez le garçon, mais encore une fois, son vécu ne sera jamais transmis.

Avec une femme ayant déjà accouché, l'échange sera bien plus enrichissant, mais chacune ne pourra traduire QUE son expérience personnelle, et comme nous l'avons dit plus haut, les mots ne traduiront jamais la totalité de la réalité.
De fait, chaque expérience est unique et personnelle et ne peut pas être partagée en totalité.

C'est le principe des cérémonies "initiatiques" où l'on transmet une information lors d'un rituel et où chacun le vit de façon personnelle et unique et rend cette transmission, par essence, incommunicable...


   

11 « Plus un système est complexe (ou varié), plus le système qui le pilote doit l'être aussi »

Bon, encore des mots compliqués. Heureusement, c'est la dernière règle.
Imaginons un système simple, une ampoule commandée par un interrupteur. Système simple. La personne qui agit sur l'ampoule n'a qu'une action limitée à accomplir. Jour ! Nuit ! Jour ! Nuit !
Donc la personne qui agit sur ce système et qui donc, pilote le système, n'a pas besoin d'avoir recours à, ni de gérer, des notions complexes.

Mais plus le système à commander peut avoir d'états et de comportements différents, plus celui qui le pilote doit intégrer de complexité pour être réellement "aux commandes".
On illustre souvent cette règle par un paradoxe : "La dialectique du maitre et de l'esclave".

Si, si, vous pouvez chercher sur le net, ça existe, c'est tout public et c'est Hegel qui a développé cette notion.

Pour faire bref.... Les individus sont toujours dans un système d'affrontement. On établit toujours des relations dominant / dominé (Lacan et autres). Donc, toujours, à un moment d'une relation entre deux individus, il y a conflit.

Un des deux individus va "oser" prendre des risques et donc s'imposer et devenir "maitre". Celui qui ne prend pas de risque accepte de facto sa servitude.

Mais ensuite, le "maitre" s'endort sur ses lauriers. Il se la coule douce, tandis que l'autre acquiert de nouvelles compétences.

Et donc si "l'esclave" acquiert des compétences et se complexifie, à un moment, il dépasse par ses compétences et sa complexité le "maitre".
Et donc, il devient "maitre" à la place du "maitre" et ainsi de suite. Celui qui a dit "calife" est vi(zi)ré ;-)

Et ce, jusqu'à l'obtention d'un équilibre.
Pour prendre un exemple concret, regardez ce qui s'est passé avec les délocalisations et comme on en revient...

Et si vous voulez en savoir plus, lisez donc cet article.....


Ouf !

Oui, vous pouvez éponger vos petits fronts pleins de sueur. C'est fini et vous allez pouvoir attaquer la sieste...

Cet ensemble de règles est très simple dans la formulation, mais vous allez voir que chacune d'elle est un trésor fourmillant de complexité.

Bien entendu, il ne s'agit là que de la présentation générale de la PNL.
Prenez le temps de réfléchir sur chaque règle car elles sont bien plus profondes que ce qu'elles paraissent au premier abord.

Si vous arrivez à en appliquer quelques principes vous verrez à quelle vitesse vous allez vous même évoluer, car, ne l'oublions pas, et comme je le disais au début de ce (long) billet : ce sont des techniques de progression et d'épanouissement personnel.

Maintenant à vous de jouer.
Vous pouvez laisser un commentaire... si vous en êtes encore capable après avoir lu tout ça... ;-)




vendredi 11 novembre 2016

Men in Black, nous avons 3 cerveaux

Nous avons 3 cerveaux, comme dans le fameux tabloïd de "Men in Black", et c'est véridiquement vrai, explications ci-dessous...

Bon, j'y vais un peu fort cette fois... mais il est vrai que les humains ont 3 niveaux dans leurs cerveaux, sauf ceux qui défilent au pas de l'oie, en uniforme noir, avec une petite moustache à la noix et une mèche folle (mais y'a pas qu'elle) sur le Front ;-) et qui sont bas de plafond ....

Comme vous l'avez certainement compris, on va de nouveau parler de mentalisme, et pour devenir mentaliste, il faut comprendre comment fonctionne notre propre cerveau. Une fois que l'on aura décortiqué le notre, on pourra s'occuper de celui des autres (s'ils le veulent bien).

Je pourrais vous parler des neurones et de la nourrice découverte récemment qui produit de nouveau neurones au fur et à mesure du temps, contrairement à ce que tout le monde croyait sur le fait que les neurones étaient perdus irrémédiablement.

Mieux, il semblerait que nous ayons une seconde nourrice dans le ventre (oui deux, seppuku, mais hara qui rira bien hara qui rira le dernier), qui va dans le sens de la philosophie orientale qui place le siège de l'âme dans le ventre, d'où le suicide rituel du seppuku qui "libère" l'âme.
Mais dans ce billet, je vais me recentrer sur le fonctionnement utile du cerveau.

Chose amusante, Tony Buzan, le créateur des mind-maps (cartes mentales dites aussi cartes heuristiques) a eu beaucoup de soucis à la fac avant de mettre au point sa technique des mind-maps.
En cours, plus il prenait de notes précises, plus il se plantait lamentablement à chaque examen.

Conscient de sa faiblesse qui le conduisait inexorablement à l'échec (j'aime bien mes phrases "classe" comme celle là), il se rendit un jour à la BU (Bibliothèque Universitaire) pour savoir comment fonctionnait un cerveau humain et de quelle façon il fallait apprendre pour réussir ses études.
Il trouva des dizaines d'ouvrages sur la chirurgie, l'anatomie du cerveau, les bulbes, les cervelets et autres hypothalamus, mais rien sur le fonctionnement réel du bestiau...

Je vous fais le version courte, il trouva (chez les auteurs antiques au départ) comment les cerveau "fonctionnait", par analogies et mots-clés.
Fort de cette trouvaille, il lança sa méthode de mind-mapping, dont s'inspirèrent les neuro-sciences et prépara le terrain à la PNL.



Le cerveau humain organe unique et complexe

Le cerveau est un organe vital de l'être humain, mais il n'est utilisé qu'à (environ) 1% de ses capacités. Il dispose de 100 milliards de neurones (oui, je sais ça en fait un sacré paquet : 100 000 000 000) et si on calcule le nombre de connexions neuronales que cela peut représenter, il y a de quoi avoir mal à la tête...
Bref, tous ces chiffres donnent le tournis (comme le disait René Cotty), mais rien n'indique encore comment il fonctionne.

Déjà, au XIX eme siècle, Paul Broca avait donné une définition du système limbique du cerveau. C'est dire que la découverte du fonctionnement "opérationnel" du cerveau ne date pas d'hier, mais nous avons aujourd'hui un modèle cohérent en 3 niveaux qui sont le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néo-cortex.

Bon, ceci étant posé, on va se prendre une bonne aspirine avant de passer à la suite...
Il semblerait que la théorie actuelle ait été formulée initialement par le Docteur Paul Donald Mac Lean, en 1946, à l'université de Béthesda (USA), où il travaillait sur le fonctionnement réel du cerveau.
Il théorise que le cerveau, organe unique, se compose de 3 étages bien distincts et "superposés".
Ces trois niveaux sont : le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néo-cortex.

Comme de juste, chaque fois qu'une information (récupérée par un de nos 5 sens, voir l'article sur le VAKOG) est transmise au cerveau, elle monte en suivant l'ordre des 3 couches, reptilien, puis limbique et enfin, néo-cortex.
Nous allons voir à quoi servent ces 3 zones. Je précise que je reste dans le cadre de ce billet sur le fonctionnement "réel" du cerveau, c'est à dire, ce qui nous intéresse en mentalisme.
Si vous voulez en savoir plus sur les composantes organiques de chaque zone, je vous invite à aller sur Google et Wikipedia pour avoir des précisions biologiques.



Le cerveau reptilien

A tout seigneur, tout honneur. C'est le premier niveau de filtrage. C'est notre premier cerveau, celui dont nous avons hérité de nos ancêtres qui étaient plus ou moins des reptiles.

Oui, il faut croire à la théorie de l'évolution, autrement dit le Darwinisme (et pas à la théorie du genre, qui, soit dit en passant et entre nous, n'existe pas). Sachez que nous partageons 99% de notre ADN avec le singe Bonobo, mais ce 1% d'écart représente plus de 40 milliards de mutations génétiques qui font de lui un simple cousin et de nous des humains (oui, je sais, parfois on croirait pas...).

Sa seule fonction (mais non la moindre) est d'assurer notre survie coûte que coûte. On le nomme cerveau archaïque car sa structure est vieille de 5 ou 600 millions d'années (bien que le football ne date pas de cette époque).

Pour ceux qui aiment la biologie (et dont je ne fais pas partie, sauf en ce qui concerne la reproduction des mammifères supérieurs), c'est le premier cerveau qui se forme dans le fœtus, entre la conception et le 15eme mois. Pour être le plus protégé possible, il est au centre de la masse cervicale. Il raccorde le cerveau avec la moelle épinière, pour le reste, wikipédia...
Il est identique à lui-même depuis la nuit des temps et nous fait toujours agir de la même façon stéréotypée, car il est incapable de s'adapter à la situation.

Par exemple, si votre voisin a soudainement peur et fuit, vous ferez pareil avant même d'avoir pu vous poser la question.

Ben c'est votre cerveau reptilien qui vous protège, et c'est pour cela que la peur est communicative : si votre voisin a peur, c'est qu'il a vu un danger. S'il y a danger pour lui, il y a danger pour vous. Donc inutile de réfléchir plus loin, l'important c'est de se mettre hors de portée et donc.... COURREZ !!!

C'est d'ailleurs pour cela qu'il ne s'adaptera jamais à aucune situation : sa seule préoccupation, c'est la survie et la reproduction. Ah ! un truc intéressant finalement....

Il déclenche toujours les mêmes processus instinctifs et des actes réflexes, mais se limite à cela, son répertoire comportemental est limité.
Il satisfait donc nos besoins primaires, et n'apprend pas de ses erreurs.

D'ailleurs la blague à deux balles quand vous étudiez ces comportements et que, à la pause, vous lorgnez ostensiblement deux filles qui passent non loin de vous, votre voisin vous demande (à tous les coups, ça ne rate jamais) "Ca y est, c'est ton reptilien qui est aux commandes ?".

Pour votre sauvegarde, il s'occupe de réguler votre respiration, votre rythme cardiaque, et surtout de localiser les sons, signes potentiels de danger ou il va falloir courir (et donc s’essouffler) pour se mettre à l'abri.

D'ailleurs, dès sa naissance, un enfant a peur de 2 choses : les chutes et les bruits sonores (sons à fort volume). Remerciez votre reptilien qui vous protège.

Outre sa mission de survie, respirer, boire, manger et dormir (Merci la pyramide de Maslow), le cerveau reptilien gère la défense du territoire et donc l'agressivité.

Tout individu gère inconsciemment autour de lui des "zones" qui se matérialisent en "bras" (ou plus exactement en longueur de bras).


La théorie des bras

On parle à un inconnu à 2 bras de distance, autrement dit s'il tend son bras et vous le votre les mains sont au contact.
Quand on parle à une personne connue, on se tient à un bras de distance, et quand on parle à des proches, on se tient à 1/2 bras.
En dessous, c'est la distance intime, et donc, on peut aborder la reproduction de l'espèce, chose pour laquelle je me suis tant dévoué....
Tout viol de cette règle des distance entraine une réaction, soit de fuite, soit d'agression.

Souvenez vous à l'école (au bon temps des biplaces) quand votre voisin matérialisait une "frontière" entre les deux places du bureau avec sa règle et sa trousse, assorti de l'interdiction de "transgresser" en passant par dessus...."C'est MA moitié de bureau".
Ou comme on l'entend souvent dans le bus : "c'est MA place"... No comment




Le cerveau limbique

On monte à l'étage au dessus. Il est autour du cerveau reptilien et sous le néo-cortex. sa structure est plus récente... à peine 200 ou 300 millions d'années. Un vrai gamin.
Il se développe entre le 15 eme mois et les 4 ans du sujet. C'est le cerveau des mammifères animaux dits "inférieurs", comme les rats, par exemple.

C'est la que se situe le siège du plaisir et autres émotions (je vous rappelle que nous n'avons que 7 émotions de base en tout et pour tout et que c'est dans le cerveau limbique qu'elles ont leur source... nous y reviendrons).

C'est aussi le siège de l'apprentissage qui, avec le principe du plaisir, mémorise nos acquis avec le système punition / récompense...

C'est donc lui qui se charge de tout ce qui est au dessus de la survie avec les fonctions de mémoire et d'apprentissage, l'un n'allant pas sans l'autre.
C'est le régulateur biologique de l'organisme et il distribue les informations au cerveau supérieur (néo-cortex) que nous verrons après.

Mais parfois, il récupère la main, et il bloque le raisonnement (du cerveau de l'étage du dessus) pour laisser la place aux émotions. C'est le stress ou le trac qui paralyse le raisonnement construit.

C'est (je crois, car je ne suis pas un spécialiste de la biologie) la zone de notre corps la plus alimentée en sang. C'est dire son importance.

Quand je dis régulateur de l'organisme, il gère l'alimentation (la faim, la soif, mais aussi les excès de nourriture par plaisir), le sommeil, nos fonctions motrices, la régulation de température (la transpiration), la physiologie du corps et surtout...l'activité sexuelle.

Comme je vous connais bien, je fais un petit aparté sur l'activité sexuelle. Le reptilien s'occupe de reproduction. Point barre... tout humanoïde féminin susceptible d'être fécondé lui convient. Là, avec le limbique, on parle de copulation pour le plaisir, ce qui est différent, mais vise aussi à la reproduction... entre autres choses...

Il est le siège de nos émotions, et tout s'exprime pour lui en notions de plaisir. Il est totalement irrationnel et n'obéit qu'au principe de plaisir.

D'ailleurs, on parle souvent d'apprentissage par le jeu. L'apprentissage d'une logique fastidieuse et ennuyeuse est remplacé par le jeu et tout ce qui est ludique procure du plaisir.
On apprend donc par plaisir, et non pas par contrainte ou nécessité... Ceci est à rapprocher de ce que nous disions sur l’auto-motivation intrinsèque des hackers...

L'un n'allant pas sans l'autre, il comprend le déplaisir et gère donc aussi l'agressivité consciente, et la colère, lorsque l'agressivité n'est pas instinctive. On sent la colère "monter".

Il peut même, si le besoin s'en fait sentir, rendre le contrôle au cerveau reptilien afin d'assurer la survie instinctive coûte que coûte...

Bref, il distribue la main en fonction des besoins qu'il identifie : néo-cortex ou reptilien.
Dans ce dernier cas, toutes les fonctions supérieures sont annihilées et tout se passe sans réflexion. Lorsque des gens agissent ainsi (en situation de stress), après, ils parlent de "trou noir" dans lequel ils n'avaient plus aucun contrôle et ne se rappellent que très vaguement de ce qu'ils ont fait ou dit.

De fait, il gère aussi notre environnement social, et nous inculque les notions de famille et/ou de clan. Regardez une nouvelle fois l'âge de glace... Pour faire un vrai clan, il suffit d'avoir envie de faire un clan... Morale à retenir, non ?

C'est pour cela que les enfants sont créatifs et laissent toutes leurs émotions s'exprimer : avec le limbique, il n'y a pas de filtre, hormis le plaisir / déplaisir.
D'ailleurs les enfants en bas âge n'ont que 2 notions exprimées : "j'aime" et "j'aime pas"....

Comme je l'ai dit un peu plus haut, il s'occupe aussi de la mémoire, qui va de pair avec l'apprentissage. Rappelez vous toujours que notre cerveau est le muscle ;-) le plus efficace pourvu que l'on continue de lui faire faire de l'exercice.
D'ailleurs, les mentalistes apprennent à mémoriser les choses, notamment en associant des émotions avec les choses à mémoriser.
Plus l'émotion est forte, plus ils mémorisent fortement.

De même, une autre méthode consiste à déformer les objets en les exagérant, en les rendant grotesques, puis à inventer une comptine (ou une histoire) avec...

Bref, comme Rouletabille dans "Le parfum de la Dame en noir", il associe un souvenir, une émotion, une senteur. La mémorisation l'imprègne, elle est très forte et durera toute sa vie.
On retrouve (comme par hasard) les notions développées dans le chapitre sur le VAKOG.

La mémoire nécessiterait un billet (ou plusieurs) à elle toute seule (et il n'y a pas qu'un seul type de mémoire), nous ne ferons donc que l'effleurer ici. Sachez que toute la gestion se fait au niveau du cerveau limbique et qu'elle est associée aux émotions. Rappelez-moi de vous en parler ;-))

Le limbique permet alors la transmission de l'expérience au clan par le plaisir : ne mettez pas vos mains sur la tête, c'est une notion facile : rappelez-vous des contes et légendes de votre enfance... nous y reviendrons dans d'autres billets.

En synthèse, le limbique permet de vivre, de survivre, de se reproduire, en utilisant l'expérience due à l'apprentissage (la mémoire) et le tout est lié au plaisir.



Le néo-cortex

Bon, là on est au dernier étage (encore que d'aucun fixent une sorte de 4eme niveau dans les lobes frontaux, mais je n'en parlerai pas ici).

C'est la partie extérieure du cerveau, celle que l'on "voit" quand on imagine un cerveau et elle représente 85% du volume total du cerveau à elle toute seule.
Il prend la suite du développement cervical à partir de 4 ans et se poursuit jusqu'à l'âge de 9 ans environ.

Il s'occupe de la conceptualisation (il gère les symboles), de l'abstraction, de la réflexion, du langage et de la communication (rien que ça...).

C'est le cerveau dont sont équipés les mammifères dits "supérieurs", comme notre cousin, le Bonobo.
Les lobes frontaux nous différencient des animaux, car le néo-cortex est commun à tous les mammifères supérieurs, sauf ces lobes qui sont propres à l'Homme.

D'aucuns y placent le siège de la conscience (puto ergo sum), plus particulièrement dans le 4eme cerveau cité plus haut, mais comme cette notion dépend uniquement de votre propre système de valeurs, je n'en parlerai pas ici.

Sachez toutefois qu'il semble que l'altruisme prenne naissance justement dans ces lobes frontaux.

Il est composé de 2 lobes, appelés hémisphères. Celui de droite est le créatif, tandis que celui de gauche est celui de la rationalité.
Tony Buzan proposait d'ailleurs de faire travailler les deux hémisphères ensemble pour parvenir au génie.

De fait, le rôle du néo-cortex est de réfléchir et de créer des idées, formuler des réflexions intellectuelles, bref d'organiser tout notre système de pensée.

C'est d'ailleurs ce fameux néo-cortex qui peut nous projeter dans le futur pour réutiliser des outils qui nous différencie de l'animal. Pour une analyse plus fine, je vous invite à regarder "2001 Odyssée de l'Espace".

Ce n'est pas l'outil en lui-même qui fait l'homme, les singes utilisant des feuilles comme cuillères ou des bâtons pour prendre du miel ou des fourmis, mais bel bel et bien la conceptualisation de la notion de l'outil qui le fera conserver pour une utilisation ultérieure. Il raisonne par analogies, mais dans le futur. C'est ce qui différencie l'Homme de l'animal et c'est le Thème central de 2001.

L'Homme sait se projeter dans l'avenir, et c'est là toute la différence. Certes, en corollaire, on le voit bien dans "2001", il conceptualise très bien la notion l'objet en outil (ou en arme) mais en profite pour en foutre un bon coup en travers de la gueule de celui qui lui a fauché son point d'eau... Comme vous vous en doutez, c'est un autre débat.

Par contre, autant le limbique est le siège des émotions, autant le néo-cortex est le siège de la rationalité. Pas de fantaisie.

Comme nous l'avons dit plus haut, le coté gauche traite le calcul, le langage, la logique et il est le siège de l'analyse.

Donc le coté droit traite la beauté (ou l'harmonie), les associations (d'idées), les concepts et/ou modèles, bref, il est le siège de la synthèse.

Ce n'est donc pas pour rien que Tony Buzan invite à utiliser les deux hémisphères à la fois, au lieu d'avoir, un hémisphère privilégié, comme cela se produit dans 99% des cas.

On dit souvent que les individus ont soit un esprit d'analyse, soit un esprit de synthèse (pour être juste, on le disait bien avant Tony Buzan).

Et notre apprentissage de la vie se fera au travers de notre hémisphère privilégié. Alors, pour devenir un Homme plus complet, essayez de re-dynamiser l'autre hémisphère.




Les Strokes

Soyez polis !... Mais c'est quoi un stroke ?
C'est une assertion non demandée envoyée vers l'autre. Par exemple "Tu es très belle".

Il y a des strokes positifs, des strokes négatifs et des strokes conditionnels et non-conditionnels. Ce qui nous donne 4 cas :
  • Stroke Non Conditionnel Positif : "tu es belle !"
  • Strok Conditionnel Positif : "tu es belle avec cette robe"
  • Stroke Non Conditionnel Négatif : "tu es nulle !"
  • Stroke Conditionnel Négatif : "tu es horrible avec ces chaussures"

Pourquoi parler des Strokes en étudiant le fonctionnement du cerveau ?

Tout simplement parce que ces petites phrases qui paraissent anodines peuvent avoir un effet dévastateur, surtout si elles sont combinées avec un effet de répétition.

Les Strokes Non Conditionnels Négatifs ont poussé au suicide un petite fille de 13 ans. Voyez à ce propos, le téléfilm poignant "Marion, 13 ans pour toujours" (Marion Fraisse qui s'est pendue à 13 ans, le 13 février 2013) et vous comprendrez.

Faites toujours très attention aux Strokes, surtout ceux qui sont inconditionnels et nous allons voir pourquoi.

Essayez de n'émettre que des strokes conditionnels Positifs, et si vous en émettez un négatif, conditionnez le pour en atténuer la portée.

Je vous le répète et j'insiste, les Stroke peuvent devenir une arme de destruction phénoménale.



Comment fonctionne le cerveau

Ce n'est pas une question, mais bel et bien un affirmation.
Par l'intermédiaire de ses sens, un individu perçoit une information.

Elle est envoyée vers le cerveau reptilien.

Le processus est simple : cette information menace t elle l'intégrité de l'individu ?
  • Si oui, le reptilien fait son office et réagit d'instinct pour mettre en sécurité.
  • Si non, il fait monter l'info vers le limbique.

Attention : si une fonction vitale doit être remplie (se nourrir), mais qu'elle n'impose pas de condition d'urgence, elle sera quand même traitée en priorité, malgré la transmission vers le limbique.
On réfléchit mal avec le ventre vide... ça vous dit quelque chose ??? 

Simplement l'information transmise sera parasitée par le besoin vital. Si vous êtes déshydraté, quand vous êtes en rendez-vous avec la plus jolie fille du monde, votre besoin de liquide vous fera oublier sa beauté (et tout le reste), croyez moi...

Vous ne penserez plus qu'à votre verre d'eau bien fraiche... avant de revenir à vos amours... si elle est toujours là.

L'info arrive dans le système limbique. Ce qui arrive dans la plupart des cas, car il n'y a plus de tyrannosaure au coin de nos rues.

Et la, le système décide si l'info est plaisante ou pas...
  • Si elle lui parait plaisante, il l'envoie vers le néo-cortex pour y être traitée.
  • Sinon, ben il peut aller jusqu'à la bloquer.... oui, oui, comme ça, sans autre forme de procès.
En réalité il la laisse monter au cortex, mais tellement chargée négativement que c'est quasiment un échec garanti.

Le limbique affecte des poids positifs et négatifs (par rapport au plaisir) à toutes les données du problème, puis ensuite fait la balance entre les deux.

Si le poids positif est assuré, plus la différence à son avantage est importante, plus vous avez de chances de réussir.
Idem avec le poids négatif pour l'échec.

Vous retrouvez cette méthode des poids, dans les schémas de prise de décision, dans les mind-maps.

C'est là que nous retrouvons nos strokes.

Vous avez une petite voix dans votre tête (si elle veut vous persuader d'aller chasser les anglois hors de France, allez directement consulter) qui va vous parler.
Et elle va utiliser des strokes pour qualifier votre pensée.
Imaginons que vous soyez confronté à un problème quelconque comme faire une rédaction ou un rapport.

Si votre petite voix vous dit :
- Tu es nul en français,
- Tu ne sais pas rédiger,
- tu n'as pas assez de temps,
- C'est Alfred qui a le dossier complet et pas toi....
Evitez la proximité des fenêtres et des cordes....

Si votre petite voix vous dit :
- Tu as réussi a rédiger des dizaines de rapports avant celui-là,
- Tu es aussi bon qu'Alfred pour rédiger,
- Tu connais suffisamment le dossier pour en faire une synthèse...
Préparez le champagne.

Votre petite voix vous parle par strokes, et elle emmagasine aussi les strokes extérieurs. C'est pour cela qu'à l'armée ou au sport, on vous fait répéter ad libidum (jusqu'à la nausée) "on est les meilleurs".

C'est pour cela que les sportifs de haut niveau revisionnent en boucle leurs succès pour se dire "je suis très bon et je suis capable de faire mieux, de battre un record".

C'est aussi cette accumulation de strokes négatifs qui s'est frayé un chemin dans le cerveau d'une adolescente de 13 ans et qui a conduit au drame...

Et c'est une notion que nous reverrons en PNL, la projection positive qui construit au lieu de détruire.

Si vous aimez le sport, regardez la concentration des sportifs avant l'action. A quoi croyez-vous qu'ils passent leurs temps, avant l'épreuve, les yeux fermés ?
Ils se repassent sans fin le film du succès de l'épreuve qu'ils vont passer.
ils n'envisagent même pas l'échec.... Nous y reviendrons quand nous parlerons de la PNL.

Plus l'information est agréable, plus le limbique la laissera passer volontiers, mais en plus lui affectera une priorité importante, qui la fera traiter en urgence.
Plus on réussit, plus on réussira car tout devient agréable.




Maintenant que la voie est préparée, dans quelques temps, nous parlerons vraiment de PNL....

N'hésitez pas à critiquer ce billet....




jeudi 15 septembre 2016

Les Hackers et la motivation

Un autre s’est fait prendre aujourd’hui, c’est partout dans les journaux.
« Scandale  : Un adolescent arrêté pour crime informatique », « Arrestation d’un hacker après le piratage d’une banque »…
Satanés gosses, tous les mêmes.

Mais vous, dans votre psychologie de costume trois pièces et votre conscience technologique des années 50, avez-vous un jour pensé à regarder le monde avec les yeux d’un hacker  ?
Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qui l’avait fait agir et quelles forces l’avaient animé  ?
Je suis un hacker, entrez dans mon monde…
Mon monde, il commence avec l’école… Je suis plus éveillé que la plupart des autres enfants et les nullités qu’on nous enseigne m’ennuient…
Satanés gamins, ce sont tous les mêmes.

Je suis au collège ou au lycée. J’ai écouté les professeurs expliquer pour la quinzième fois comment réduire une fraction.
J’ai bien compris. « Non Mme Dubois, je n’ai pas montré mon travail. Je l’ai fait dans ma tête ».
Satané gosse. Il a certainement copié. Ce sont tous les mêmes.

J’ai fait une découverte aujourd’hui. J’ai trouvé un ordinateur.
Attends une minute, c’est cool. Ça fait ce que je veux. Si ça fait une erreur, c’est parce que je me suis planté.
Pas parce qu’il ne m’aime pas…
Ni parce qu’il se sent menacé par moi…
Ni parce qu’il pense que je suis un petit malin…
Ni parce qu’il n’aime pas enseigner et qu’il ne devrait pas être là…
Satané gosse. Tout ce qu’il fait c’est jouer. Ce sont tous les mêmes.

Et c’est alors que ça arrive. Une porte s’ouvre…
Les impulsions électroniques déferlent sur la ligne téléphonique comme l’héroïne dans les veines d’un drogué.
Pour trouver dans un Forum le refuge contre la stupidité quotidienne.
« C’est ça… C’est ici que je dois être…»
Ici, je connais tout le monde… Même si je n’ai jamais rencontré personne. Je ne leur ai jamais parlé, et je n’entendrai peut-être plus parler d’eux un jour… Je vous connais tous.
Satané gosse. Encore pendu au téléphone. Ce sont tous les mêmes.

A l’école, on nous a donné des pots de bébé alors qu’on avait les crocs pour un steak…
Les morceaux de viande que vous avez bien voulu nous tendre étaient pré-mâchés et sans goût.
On a été dominé par des sadiques ou ignoré par des apathiques.
Les seuls qui avaient des choses à nous apprendre trouvèrent en nous des élèves de bonne volonté, mais ceux-ci étaient comme des gouttes d’eau dans le désert.

C’est notre monde maintenant… Le monde de l’électron et des commutateurs, la beauté du baud. Nous utilisons un service déjà existant, sans payer ce qui pourrait être bon marché si ce n’était pas géré par des profiteurs avides, et c’est nous que vous appelez criminels.
Nous explorons… et vous nous appelez criminels.
Nous recherchons la connaissance… et vous nous appelez criminels.
Nous existons sans couleur de peau, sans nationalité, sans dogme religieux… et vous nous appelez criminels.
Vous construisez des bombes atomiques, vous financez les guerres, vous assassinez et trichez, vous manipulez et vous nous mentez en essayant de nous faire croire que c’est pour notre propre bien… et pourtant c’est nous qui sommes les criminels.

Oui, je suis un criminel. Mon crime est celui de la curiosité.
Mon crime est celui de juger les gens selon ce qu’ils pensent et disent, pas selon leur apparence.
Mon crime est d’être plus malin que vous, quelque chose que vous ne me pardonnerez jamais.

Je suis un hacker, et ceci est mon manifeste.
Vous pouvez arrêter un individu, mais vous ne pouvez pas tous nous arrêter…
Après tout, nous sommes tous les mêmes.

The Mentor


Sacrée entrée en matière

Comme vous nez de le voir, je n'ai pas lésiné sur l'introduction (esprits mal placés, s'abstenir ;-) ). Mais pourquoi une telle logorrhée ?
Tout simplement pour introduire le sujet des hackers dont on parle beaucoup (surtout en ce moment, avec des politiques sécuritaires de plus en plus réductrices des libertés individuelles), mais qui reste synonyme de pirate informatique.

Nous allons voir que la réalité est bien plus subtile et donc bien plus complexe que cela...
En fait, comme le précise le Mentor (de son vrai nom Lloyd Blankenship), être un hacker, c'est avoir une mentalité très spécifique.
Nous allons tenter d'y voir un peu plus clair...


Une mentalité spécifique

Impossible de définir réellement ce qu'est un hacker, aussi difficile sinon plus que pour définir un gothique....
Il y a trop de personnes qui se réclament de la mentalité hacker et qui n'en sont pas et pas assez qui ont une mentalité de hacker mais qui ne s'en réclament pas.
Le hacker est une personne auto-déterminé dont la motivation n'est pas extérieure, mais bel et bien intérieure qui va tenter de comprendre un système, s'interfacer avec et le modifier à sa convenance sans motivation autre que le plaisir ou le triomphe des difficultés. C'est pour le "fun".
Le hacker ne fonctionne pas à l'appât du gain et c'est ce qui le rend si imprévisible et si difficile à contrôler. Il ne respecte que sa propre éthique, autrement son propre système de valeurs à lui. C'est ce qui, justement, ne plait pas à ceux qui souhaiteraient contrôler les individus.



C'est quoi un système ?

Vaste question. Un système est un ensemble d'éléments qui n'ont de signification qu'une fois reliés les uns aux autres.
Le système permet de "tourner en rond", de revenir à son point de départ. Par exemple, en économie, c'est Karl Marx le premier qui fait "boucler" son modèle économique.
C'est aussi le principe de la dialectique.

Un fil électrique avec sa fiche, une douille électrique, et une ampoule ne représentent rien.
L'ensemble monté constitue un système d'éclairage, qui fonctionnera une fois relié à un générateur.
Le système est complet et cohérent, il remplit une fonction.
Installer une simple rallonge constitue un acte (simple) de hacking. En faire un théâtre d'ombre chinoises ou une couveuse serait un détournement du système. C'est cela que vise le hacker.

Chaque système de base s'interface, se relie et interagit avec d'autres systèmes (plus ou moins complexes qui produisent d'autres systèmes plus ou moins complexes, qui s'interfacent à leur tour, etc...) pour produire le monde.

On peut y voir les prémices de l'Entropie ou de la Théorie du Chaos (ou un épisode de Mc Gyver, au choix). Nous en reparlerons dans un futur article.


Alors c'est quoi le hacking ?

Le hacking comporte 3 étapes :
  1. - La première des étapes consiste à comprendre le fonctionnement du Système, quel qu'il soit
  2. - La seconde étape consiste à s'interfacer avec le système, ce que les geeks appellent bidouiller ou grenouiller
  3. - La troisième étape consiste à détourner le système de son but initial pour s'amuser

Car ne l'oublions pas : tout cela n'a aucune importance, ni aucun enjeu, si ce n'est le fait de pouvoir s'amuser...
La notion de rentabilité n'intervient à aucun moment.
C'est ainsi que sont apparus les logiciels libres qui se déclinent dans tous les domaines de la production humaine.
L'acte en lui même est gratuit quel que soit le coût (humain ou matériel) qu'il a nécessité. C'est "pour le fun".

A ce sujet, revisionnez "Point Break - Extrême limite", l'ancien, avec Keanu Reeves et Patrick Swayze, Nick Nolte... Nous y reviendrons.

On pourrait parler ici de Steeve Jobs et de Steeve Wozniak. Wozniak était un hacker de génie et Jobs un très bon commercial, mais ceci est une autre histoire. Regardez ce que Jobs a fait à Wozniak quand ils bossaient ensemble chez Atari (Breakout). Très explicite et Google est votre pote.


Historiquement était le MIT

Oui, le fameux Massachusetts Institute of Technology (MIT) mais tout aussi célèbre, quoique moins connu en france, "Caltech", le Californian Institute of Technology, ainsi que l'UCSD, University of California of San Diego.

Ces deux institutions majeurs et réputées emboitèrent le pas au MIT qui fut le précurseur. Toutefois, il n'y a pas de diplôme de hacker. On ne sanctionne pas un état d'esprit....
C'est la qualité du bidouillage qui confère la qualité de hacker, un peu comme par cooptation.
Etre un hacker, c'est l'être dans le regard des autres.

J'ai lu un jour une analogie qui expliquait merveilleusement bien ce principe : la philosophie.
On peut être diplômé en philosophie et ne pas être philosophe, et être philosophe sans avoir le moindre diplôme en poche.
(Oui, relisez bien, c'est extraordinaire de clarté et de cohérence).


Les hackers sont des saints ?

Certainement pas, vu que les hackers revendiquent n'avoir ni couleur de peau, ni dogme religieux, ni vénalité. Ils revendiquent simplement la connaissance libre pour tous, sans distinction autre que la volonté d'apprendre.
Mais les dérives sont vites apparues. Outre les dérives élitistes des débuts, des discours revendicateurs se sont mis en place.
Et on a catégorisé les hackers en chapeaux : les white hats, les red hats, les blue hats, les black hats.
  • Les white hats (chapeaux blancs) sont des gentils : ils voient un problème et vous le signalent gentiement. Ils ont vite disparu, car ceux qu'ils prévenaient les attaquaient aussitôt en justice... Sympa, non... C'est désormais une espèce protégée, en voie de disparition.
  • Les red hats (chapeaux rouges) sont les linuxiens. Il n'existe que Linux et tout ce qui sort de Linux n'existe pas. Vision simple des choses qui les isole un peu du reste du monde... mais pour eux, le reste du monde n'existe pas : c'est un concept....
  • Les blue hats (chapeaux bleus quelquefois dits grey hats : chapeaux gris) sont concernés uniquement par les techniques. La légalité de la chose leur est totalement étrangère... Ils ne font pas de dégats et sont respectueux des données. Ils cherchent l'exploit technique, le reste... se reporter à la fin des red hats pour avoir la suite en changeant red par blue...
  • Les black hats (chapeaux noirs) sont des méchants. Ils font des virus, dérobent des données, etc... Bref, ils sont malfaisants.


Bref, on parle d'ordinateurs...

Effectivement, nous ne parlons là que d'informatique. Mais les hackers s'attaquent aussi à la biologie (bio-hackers) ou à Ikea (Ikea-Hacking)...
Les bio-hackers font des expériences de biologie avec du matériel courant, comme on en trouve dans n'importe quelle cuisine...
Pareil pour Ikea où les meubles sont détournés de leur fonction initiale et ré-arrangés pour faire des compositions parfois géniales...

Vous ne me croyez pas ? Google est votre ami. regardez surtout les images, c'est stupéfiant....
Parfois, il y a un discours politique qui sous-tend l'action d'un hacker. Dans ce cas, on parle d'hacktivisme. La plupart du temps, le discours des hackers est plutôt anarchiste (si toutefois le hacker s’intéresse à la politique), mais actuellement, il peut revêtir n'importe quelle couleur politique.
Comme je l'ai dit au départ, le hacking est un état d'esprit. La modification des systèmes touche TOUS les systèmes.
Et le but ultime du jeu est de se faire plaisir, de se démarquer, de sortir de l'uniformité.


Petite histoire rapide des Hackers

A l'origine, il y a un club de modélisme ferroviaire au MIT (ce n'est pas pour rien que Sheldon Cooper a la passion des trains ;-) apprenez à voir au delà des apparences... il y a souvent une référence à comprendre) et ses membres louchent vers les premiers ordinateurs (de véritables dinosaures) pour ouvrir et baisser les passages à niveau de leurs maquettes.
Tout part de là.

Ils sont fascinés par ces systèmes et les possibilités qu'ils offrent pour faire "vivre" leurs maquettes.
Ils se mettent à concevoir les premiers programmes pour gérer leurs feux ou leurs passages à niveau.
Leurs études passent au second plan, certes, mais aussi leur vie sentimentale. Certains vont jusqu'à mettre leur santé en danger par privation de sommeil ou de nourriture.
Je ne parlerai pas de l'hygiène corporelle, qui passe souvent au troisième plan ;-))).

Ils vivent la nuit car les ordinateurs sont plus disponibles aux heures auxquelles tout le monde dort.
Et ils s'organisent pour accéder le plus souvent et le plus longtemps possible à ces machines.
Ils s'opposent à l'administration qui veut faire des plannings précis car ces petit bijoux de technologie coutent une fortune, et il n'est pas question de les laisser en libre accès à des potaches bidouilleurs. Toutes les salles sont alors fermées à clé.

Mais les hackers se fichent des règlements et même de la morale : ils se font des "passes" pour assouvir leurs obsessions (je parle des clefs, hein ;-) ).

C'est aussi pour cela que tous les hackers de tous temps et du monde entier luttent contre la "mise sous clefs" des choses et surtout du savoir.



Comment fonctionne un hacker ?

Lorsqu'un hacker est confronté à un problème, il suit invariablement une méthode spécifique pour le résoudre.
Traditionnellement, il y a 3 façons de régler un problème :
  • La confrontation (on s'oppose aux influences négatives par la violence)
  • La fuite (on change de crémerie pour éviter la confrontation)
  • La négociation / collaboration (on abandonne un avantage en espérant une compensation)
Vérifiez avec l'actualité récente, et vous trouverez ces 3 méthodes employées constamment...

Un hacker utilisera une 4eme possibilité. Il cherchera à comprendre le système, s'interfacera avec, l'utilisera, puis le détournera pour atteindre ses objectifs propres et jouer avec....
S'il n'y arrive pas seul, il constituera une équipe motivée sur le sujet pour arriver à ses fins.



Le hacker carbure à la passion et à l'auto-défi

Et pour ramener ma science, je vous invite à aller voir la théorie de l'auto-détermination sur Wikipedia ou autres....
Selon cette théorie, la motivation humaine dépend de 3 besoins psychologiques :
  • Le besoin d'autonomie (faire ses propres choix, autrement dit, la motivation auto-déterminée)
  • Le besoin de compétence
  • Le besoin d'appartenance sociale

Quand ces 3 besoins sont satisfaits, on ressent un bien être intense, mais le besoin d'autonomie est le moteur principal (selon Deci & Ryan), même s'il y a différents niveaux d'autonomie.
Faites vos propres recherches sur le net... vous verrez que le sujet y est abondamment traité.

Cette motivation peut être intrinsèque : on veut faire telle ou telle chose et on y ressent du plaisir...
C'est la principale source d'action chez les individus et on en retire une satisfaction maximale.
Mais elle peut aussi être extrinsèque. Dans ce cas l'individu attend une récompense en échange de son action. L'action le valorise.

Si le besoin initial fait prendre conscience à l'individu qu'il va en retirer une valorisation à plus ou moins long terme, on parle de régulation identifiée.
Autrement, on joint l'utile à l'agréable.

Par contre, si l'individu accepte l'activité qui à l'origine résulte d'une puissance extérieure, et intègre le notion de plaisir, on parle de régulation introjectée.
Si enfin, on contraint l'individu par un système de récompense et de punitions, on parle de régulation externe. La notion de plaisir est absente, elle est remplacée par la notion de profit.

Il existe aussi des cas d'amotivation, où un individu se rend compte qu'il n'a plus aucune motivation à continuer à faire ce qu'il fait et n'en retire aucun bénéfice à plus ou moins longue échéance...

Ceux qui parviennent à satisfaire leur besoin d'autonomie agissent donc par motivation intrinsèque et régulation identifiée.
On parle quelquefois de "remise en question" : pourquoi est ce que je continue à faire ce que je fais ?

Il va de soi que le besoin de compétence est vite trouvé chez un hacker. De même, le besoin d'appartenance sociale se fait directement par la reconnaissance des autres qui le considèrent comme un hacker.
Rappelons-le encore une fois, comme pour l'art et l'artiste, c'est dans l'oeil des autres que se trouve le hacker. Ce sont ses pairs qui le reconnaissent.
Donc le hacker se lance un défi à lui même et fait abstraction de toutes les données autres pour se consacrer librement à son objectif.
Il y trouve sa propre satisfaction qui passe par sa propre autonomie et ses propres choix. Il satisfait sa passion.

Mais cela correspond souvent à un engagement vers l'autonomie totale, et le refus des contraintes.


Le Hacker est un OVNI

Le Hacker peut entamer un projet titanesque si tel est son bon plaisir, quelles que soient les oppositions qu'il va rencontrer. Il ne marche pas à la récompense, ni à la punition, ce qui le rend peu malléable et totalement indépendant.
Il ne subit aucune motivation extérieure, il agit pour l'amour de l'art, même si le besoin de reconnaissance (un des plus forts chez l'être humain) peut ne pas y être étranger.
Il sait qu'il peut agir sur son environnement et donc, il a tendance à devenir élitiste et à cloisonner une sphère à ses semblables qui ont un intellect sur développé.

On retrouve cette notion dans un épisode de "The Big Bang Theory" dans lequel Penny tance vertement ses amis au motif qu'ils se moquent de son amoureux qui a peur de les voir faire "exploser la lune".
Elle leur rappelle qu'ils ont eux-mêmes souffert de cette exclusion par rapport à leur intelligence supérieure et qu'ils devraient être les mieux à même de comprendre ce que pouvait ressentir le pauvre garçon dont ils se moquaient.
Rassurez-vous, ils font amende honorable, car ils ont compris la leçon.

La plupart du temps, les hackers ont du mal à comprendre les valeurs de la Société qui les entoure. Ils s'affranchissent de ce système.
Mais il peut s'intégrer socialement, si on lui explique les règles. Et il peut aussi faire du hacking social : étudier le système, s'interfacer avec et le détourner de son but initial.
En fait, ce qui différencie le hacker c'est son mode de pensée : il a une pensée systémique qui ne s'apprend nulle part.

Il considère toujours des systèmes et n'a donc pas de jugement de valeur sur un individu. C'est ce que dit le "Mentor" dans son texte.
Il "sort du cadre en permanence".


Tout cela est bien beau, mais...

Cela sert à quoi ? Et bien à vous rappeler que la motivation intrinsèque est un moteur formidable et qu'il convient de la tenir comme la première des valeurs des individus.
Soit en développant ses compétences pour bénéficier de cette motivation, soit de la laisser se développer chez les autres, sans brimer leur créativité.
Le but du jeu est de développer cette pensée systémique (voire de l'adopter vous-même).

Au coeur de l'horreur des camps de concentration nazis, des détenus ont fabriqué des poupées avec le peu dont ils disposaient. C'est vous dire à quel point une motivation individuelle peut s'opposer à une énorme machine de mort et de destruction.

De tout ce qui est noté plus haut, il faut retenir une chose (la principale) : il vous est IMPOSSIBLE DE MOTIVER un individu. La vraie motivation vient de lui-même et pas de l'extérieur.
C'est le plus important à connaitre.

Ce qui nous amène naturellement à considérer que dans un groupe réuni dans un but précis, il y a 4 types d'individus :
  • Les compétents / Motivés
  • Les Non Compétents / Motivés
  • Les Compétents / Non Motivés
  • Les Non Compétents / Non Motivés


Les techniques de Management

Petit bonus pour recoller avec la thématique du blog, une application pratique au management d'équipe, dérivée de tout ce qui précède.
  • Vous avez affaire à des individus compétents et motivés : ils n'ont pas besoin de vous, alors déléguez, fixez des objectifs et mesurez les résultats.
  • Vous avez affaire à des individus non compétents mais motivés : envoyez les en formation, vous avez tout à y gagner.
  • Vous avez affaire à des individus compétents mais qui ne sont pas motivés. Tout doit passer par l'échange et le dialogue, autrement dit, le questionnement. Qu'est ce qui bloque la motivation de l'individu ? Et croyez moi, ce n'est pas une prime quelconque qui le motivera. Soyez à l'écoute...
  • Vous avez affaire à des individus non compétents et non motivés. Bon, ça s'appelle jouer la difficulté... La compétence ne pose aucun problème : il existe des formations pour tout. Mais là encore attaquez vous à la motivation. Pourquoi n'y a t il plus motivation ? Si vous levez ce verrou, le reste n'aura aucune importance et se résoudra très facilement.
De nos jours combien de personnes sont démotivées (je ne parle pas de découragement, je parle bien de démotivation). Regardez le succès du statut de micro-entrepreneur....
Il y a de réelles motivations à changer, mais par procrastination, le plus souvent, tout cela reste un voeu pieux. Mais cela illustre bien l'importance de la démotivation.
Nous avons vu qu'un individu n'agit QUE s'il a envie d'agir. C'est ce que la police appelle un mobile ;-).

Attardez vous toujours sur la motivation des individus et facilitez leur la culture de la motivation, vous verrez que le reste suivra.....



lundi 23 mai 2016

L'exorcisme d'Anneliese Michel

Bon après avoir parlé d'Amityville, et des démons réels, il était logique de revenir sur le sujet des exorcismes.
A cet effet, je vais vous raconter la tragique aventure d'une jeune femme victime de négligence criminelle et morte dans d'atroces souffrances car elle se croyait possédée.

Anneliese Michel

Je vais faire un récit succinct, car vous trouverez les faits sur Wikipedia et Google, sans problème.

Anneliese Michel naquit en 1952, dans une ville de Bavière. Jeune fille très pieuse (elle aurait fait pénitence aussi pour les péchés des autres), elle mena une vie sans histoire jusqu'en 1968 (à l'âge de 16 ans), date à laquelle elle fit une crise de tremblements pendant laquelle elle ne pouvait plus maitriser son corps.

Un médecin diagnostiqua une crise d'épilepsie, mais la jeune fille était, en plus, victime d'apparitions démoniaques. Elle fit un séjour d'un an en hôpital psychiatrique mais rien ne s'améliora et elle fit une dépression.

En 1973, les parents demandèrent donc un exorcisme pour délivrer leur fille de ses tourments, mais dans un premier temps, l'église refusa, car Anneliese Michel ne présentait pas les signes "habituels" de possession démoniaque.

Les crises devinrent de plus en plus fortes, et elle s'attaqua ensuite aux symboles chrétiens : crises de violence, auto-mutilation, destruction de crucifix, destruction d'images représentant Jésus, hurlements continus et surtout, elle refusait de s'alimenter. Au cours de ses crises, elle mangeait des insectes, mais elle ne prit plus d'alimentation "normale".

Malgré cela lors de ses crises, elle développait une force herculéenne, un des trois signes de possession démoniaque, ce qui signifie que les exorcismes débutèrent en 1975 pour se poursuivre jusqu'à sa mort, en 1976. Elle avait 24 ans.
Au cours de ces exorcismes, plusieurs "démons" s'exprimaient par sa bouche, mais des démons très connus, puisque humains décédés : Judas l'Iscariote, Néron, Caïn, Hitler, Lucifer pour ne citer qu'eux....

La totalité des exorcismes fut enregistrée et de nombreuses photos furent prises. Vous les trouverez facilement sur le net (YouTube). Toutefois, je vous déconseille de les visionner si vous n'avez pas le coeur bien accroché, car c'est nerveusement très éprouvant. Vous verrez le contraste entre une charmante adolescente et la dégradation vers la personne décharnée qu'elle était devenue à sa mort.


La suite

La Justice s'empara de l'affaire et les parents ainsi que les prêtres exorcistes furent jugés et condamnés, mais à une peine symbolique. L'autopsie montre qu'elle est morte de faim et de soif, à cause de son refus total de s'alimenter. Ce qui l'a achevée est une pneumonie contre laquelle elle était trop affaiblie pour lutter.
Cette triste histoire a inspiré les films "l'exorcisme d'Emily Rose", ainsi que "Requiem".

A l'appui de leurs dires et pour leur défense, les prêtres et les parents ont produit des documents audio, dans lesquels il affirment entendre deux "démons" se disputer pour savoir lequel des deux sortira la premier (nous en reparlerons dans un prochain billet). De même Anneliese aurait vu une apparition de la Vierge Marie pour lui prédire que sa fin était proche.

Il faut savoir qu'en Allemagne, le clergé est très riche, et donc très puissant (un reportage dernièrement diffusé sur Arte l'explique en détail) car appointé par l'Etat qui prélève directement le "denier du culte" sur les impôts des citoyens, à la différence de la France qui est un Etat laïque depuis la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905. De fait, les juges furent défendus par un avocat célèbre et donc très compétent.

Les médecins firent valoir que la jeune fille était traitée pour épilepsie et dépression et certains effets secondaires des médicaments pouvaient expliquer certaines manifestations, mais que les choses avaient empiré suite à l'arrêt brutal du traitement.
De fait, ces traitements médicaux lourds suivi d'un arrêt brutal avaient certainement eu des conséquences directes sur la santé de la jeune fille, mais la Justice se trouvait devant un dilemme stratégique et en l’occurrence, face à un (sacré ;-) ) problème...

D'un coté, les médecins, et de l'autre, une organisation très puissante et très influente qui a accédé à la demande de la famille ainsi qu'à celle de l'adolescente elle-même pour une "guérison" spirituelle, mais létale. Les différents acteurs religieux de ce drame ne se sentaient même pas coupables, mais bel et bien triomphants car ils avaient sauvé une âme avant sa mort et l'avaient arrachée à l'enfer pour l'envoyer au Paradis....
Condamner l'église aurait pu entrainer des troubles à l'ordre public, ce qui était bien évidemment impensable. De fait, laisser filer les coupables d'un acte difficile à qualifier juridiquement (non assistance à personne en danger ou négligences ayant entrainé la mort sans intention de la donner (au minimum comme chef d'accusation, mais on pouvait aller jusqu'à homicide involontaire)) entrainait le risque de voir la porte ouverte à des rituels divers de guérison plus ou moins dangereux si aucune sanction n'était prise...

Car si le non lieu était prononcé, l'Etat aurait, de facto, validé l'éventuelle possession d'un individu par des forces démoniaques et donc tous les crimes de personnes déficientes psychologiquement ayant entendu des voix les poussant à l'acte pouvait entrer dans ce cadre, et les exonérait de leur responsabilité, sans même besoin d'expertise psychiatrique.
La possession démoniaque devenait ainsi un fait juridique....

La Justice choisit donc un moyen terme : les acteurs de ce drame furent condamnés, mais à des peines relativement légères pour ce type d'affaire : 6 mois avec sursis pour homicide involontaire. Qualification maximale du crime et peine légère en regard des faits. Mais cette qualification expliquait bien que le décés d'Anneliese n'était pas due aux démons mais bel et bien à une culpabilité humaine. Anneliese est donc bien morte de mauvais traitements, de dénutrition et de déshydratation, mais aussi de l'arrêt brutal de son traitement médical.


L'exorcisme

Chasser des "démons" d'un humain est une idée aussi vieille que le monde, puisque nos premiers ancêtres attribuaient les maladies aux démons, idée que l'on trouve toujours dans le chamanisme.
Aujourd'hui les exorcismes sont pratiqués par les Catholiques et les Musulmans. Je me bornerai à traiter de la partie Catholique car c'est elle qui concerne Anneliese Michel.
Traditionnellement, ce sont les évêques qui exorcisent, mais ils délèguent habituellement cette charge à un prêtre (dont l'identité est gardée secrète) et il en existe donc un dans chaque diocèse. Désormais ces prêtres reçoivent une formation spécifique pour diagnostiquer les cas courants de problèmes psychologiques afin d'éviter d'exorciser à tour de bras. De plus, l'Eglise distingue l'exorcisme privé (praticable par tout Catholique baptisé) de l'exorcisme solennel (exécuté par l'exorciste du diocèse). A titre d'information, Jean Paul II lui-même a pratiqué trois fois les rituels d'exorcisme (Google est votre pote).

Pour déterminer s'il y a possession, au cours des crises du "possédé",  il faut impérativement, au minimum les 3 critères suivants :
  • Se mettre à parler (ou comprendre) une langue inconnue, et de préférence une langue morte avec une voix différente de la voix "normale" de l'individu
  • Connaitre des secrets alors qu'on a aucune possibilité réelle de les connaitre
  • Faire preuve d'une force physique herculéenne hors normes.

De plus, le possédé blasphème systématiquement, avec violence et les objets symboliques cultuels le mettent dans une rage folle. Après la crise, en règle générale, il se calme et oublie tout.

Il va de soi que si vous voyez la tête d'une personne devenir verte et tourner à plusieurs reprises sur elle-même, le corps étant fixe, vous pouvez vous douter que c'est un cas de possession, même si le symptôme n'est pas décrit ci-dessus. Vérifiez quand même bien avant de pratiquer un exorcisme que vous n'êtes pas dans une salle de cinéma...

Souvent, le possédé nomme les démons qui le possèdent, et c'est une indication dont a besoin l'exorciste pour les chasser.
Le Pape Paul V a codifié un rituel en 11 points (Wikipedia est votre ami) pour l'exorcisme qui se fait (tiens donc !) en 3 fois....
Bien entendu, on y ajoute les éléments traditionnels tels que la confession, la prière (parfois collective), la communion, l'aspersion d'eau bénite et autres objets bénis (crucifix, etc...) et... le jeûne..... Oui, vous avez bien lu : le jeûne.... Vous comprenez mieux maintenant ?

Dernier point : un exorcisme ne peut PAS échouer. Il peut durer longtemps, mais sera toujours couronné de succès.


Comment expliquer ce drame ?

La psyché humaine est vaste et très riche. Mais parfois elle est très fragile. Si l'on prend le cas d'Anneliese Michel, elle a 16 ans lorsque les crises se déclenchent. En Bretagne, c'est l'âge de la "petite hantise", et surtout le passage à l'état d'adulte par des ados plus ou moins mal dans leur peau.
A cela il faut rajouter des troubles médicaux sévères, épilepsie et dépression. Le contexte dans lequel baigne Anneliese est assez contraignant et imprégné de mysticisme.

Prenons par exemple les noms des "démons" qui la possèdent et qu'elle nomme. Ce sont des tyrans et des dictateurs, mais toujours des humains.
Elle ne peut pas nommer Azatoth ou Astaroth, ni Azazel, Alastor (hé oui, c'est un démon, n'en déplaise à JK Rowlings), Abrasax (ophone) ou Abbadon (le démon de l'Apocalypse), et j'en passe (Belzébuth, Lilith (pour la parité homme/femme), Moloch....). Elle n'a pas la culture nécessaire et donc, elle manque de références. Elle a la culture d'une gamine de 16 ans et connait les monstres de l'Histoire. Comme son entourage est pieux, elle n'a pas connaissance des noms des vrais démons (pas de blasphème, pas d'invocation en prononçant un nom sulfureux). A priori, elle ne s'est jamais exprimé en araméen ou autre langue morte... Bref on peut douter de la possession.

Pour ce qui est de la force surhumaine, j'ai été confronté une fois à un coma éthylique d'une personne qui avait bu de l'alcool à 90° pour se saouler. Tentative de suicide ou expérience idiote, je n'en sais rien, mais à l'époque je pesais 78 kg pour 1.85 m et je tentais de tenir un bras (oui, un seul bras), et j'avais 4 autres copains du même gabarit pour tenter de maintenir le forcené afin de lui passer une camisole pour l'empêcher de se blesser. Un sur chaque membre et un assis dessus. Nous n'y sommes pas arrivés et il nous a fallu attendre le coma en faisant du rodéo. Pour la petite histoire, oui, nous avons réussi à le sauver, mais imaginez si cela était combiné à une crise d'épilepsie, comme Anneliese Michel....
En crise, l'être humain peut développer des ressources incroyables. En contre-partie, une fois la crise passée, il tombe dans un état d'abattement proportionnel à sa vitalité en crise.

Pour ce qui est des "secrets", il n'est nulle part fait mention de tels "secrets" dévoilés. On en aurait entendu parler vu l'importance prise par cette affaire.

Donc si on prend en compte les critères nécessaires à l'exorcisme... on ne les trouve pas... Alors ???


L'aspect psychologique

Nous y revenons toujours. Les troubles de la personnalité sont très complexes et revêtent des formes parfois déconcertantes. Il semblerait que ce soit Anneliese la première qui ait envisagé un cas de possession, sans doute par déception de ne pas guérir malgré sa Foi.
Qu'après, ayant toujours des malaises, elle ait voulu détruire ce en quoi elle avait placé sa confiance et qui ne "marchait pas" pour la guérir, il n'y a qu'un pas....
Il faut savoir aussi que les médicaments utilisés dans ce type de troubles de la personnalité est très dangereux et occasionne différents effets secondaires déstabilisants.
Le comportement est totalement altéré et la personne est capable de faire des choses réputées impossibles : Anneliese a pu faire jusqu'à 600 génuflexions d'affilée ce qui lui a occasionné des cassures au niveau de l'articulation des genoux. Signe de possession ou symptôme de maladie très profonde ?

Le mot le plus utilisé en cas de possession est Schizophrénie. La schizophrénie est une maladie qui apparait au début de l'âge adulte (vers 16 ans par exemple ?) et qui induit une perte de contact avec la réalité ainsi que des hallucinations et perturbe le processus de pensée par des délires.

Ses hallucinations peuvent impliquer l'ensemble des sens, mais le plus souvent, il s'agit d'hallucinations auditives (Allo ? Jeanne d'Arc ?) que le malade entend sous forme de voix imaginaires, "souvent étranges ou persécutrices".

De plus, cette pathologie s'accompagne le plus souvent de paranoïa et le malade s'imagine que chaque individu qui croise sa route est là pour l'espionner.

Prenons la définition de Wikipédia :

"Elle se sent surveillée, persécutée, en danger ou croit que la télévision lui envoie des messages. Elle est convaincue d’avoir le pouvoir d'influencer les événements dans le monde, d'être contrôlée par une force extérieure ou que d'autres individus peuvent lire dans ses pensées. Les hallucinations sont d'ailleurs couramment en relation et viennent renforcer ces idées délirantes".

Si la personne a une culture Catholique et est profondément imprégnée de religions, comment vont s'orienter ses pensées et de fait, ses hallucinations ?

Un autre symptôme touche la parole. Le malade prononce des phrases incohérentes et des mots sans suite. Les cas les plus sévères vont jusqu'à inventer des mots....
Relisez le "parler en langues" qui peut déclencher l'exorcisme et vous comprendrez mieux les imbrications....


L'aspect médical - une mauvaise concordance

Bref, le malade donne à peu près tous les symptômes qui nécessitent un exorcisme. Pire, le malade développe des "symptômes négatifs" (Wikipedia est toujours un pote à vous) qui vont confirmer l'apparence de possession.... Le malade semble s'enfoncer dans l'autisme et vit dans son monde, sans pouvoir plus s'occuper de lui-même, il perd toute motivation à agir, et se révèle incapable d'éprouver du plaisir. N'oublions pas non plus que la jeune fille souffre d'épilepsie, ce qui peut provoquer des crises spectaculaires.

Dans une crise épileptique, le sujet est victime d'hallucinations sensorielles, de troubles du langage, de vomissements et de diarrhées, et accomplit des mouvements anormaux.
Bref, tous les symptômes de la possession "classique", mais dus à une maladie parfaitement connue.Imaginez ce que peut donner une crise épileptique chez un schizophrène et donc l'amplification du phénomène hallucinatoire et des symptômes.....
Maintenant, nous connaissons de mieux en mieux toutes ces maladies, mais il y a presque 50 ans de cela, la science ou plutôt la médecine ne disposait pas de l'arsenal des outils aussi précis que les scanners actuels.

La schizophrénie a d'ailleurs commencé à être étudiée dans les années 70.... Les études montrent que dans un cas sur trois, l'état du patient s'améliore durant les premières années. Dans un cas sur trois, le second tiers, donc, l'état du patient s'améliore après 20 ou 25 ans, mais dans le dernier tiers, l'état du patient se dégrade....
Et que penser si, en plus, le patient est épileptique ? Tous les symptômes sont amplifiés, et si Anneliese se trouvait dans le troisième et dernier tiers....

Bref Anneliese a été victime d'une rare conjonction de maladies et d'un environnement favorable à l'idée d'une possession démoniaque. Cela a causé sa perte dans d'atroces souffrances, sans traitement médical.



Existe-t-il d'autre cas ?

Hé bien oui.... Recherchez l'affaire des démons de Loudun sur Google... on est dans le pacte avec le diable pour la possession des âmes (mais pas que des âmes...) de bonnes soeurs à Loudun.
Les soeurs "voient" des fantômes, éprouvent des envies indignes de leur condition monastique et ... cessent de s'alimenter....
C'est un phénomène d'hystérie collective et qui donne les mêmes symptômes, chose que l'on retrouve aussi dans les cas d'acculturation (Wikipedia for ever).
Les pouvoirs du cerveau sont surprenants et on a toujours tendance à négliger le facteur psychologique et le facteur humain pour faire rentrer tous les cas dans des moules pré-formattés....

On peut se rendre compte à travers ces exemples de la persistance des symptômes à travers le temps et l'espace et donc, effectivement il est clair que ce soient les signes qui doivent déclencher l'exorcisme, car, en réalité, on tourne en rond...
Le schizophrène se comporte comme un possédé et la possession est plausible puisque l'on voit des schizophrènes
En fait la schizophrénie a été "reconnue" très tôt, mais non comme une maladie, comme les psychopathes qui sont devenus les vampires et les dédoublements de personnalité (ou un début de schizophrénie) qui ont donné les loups-garous....

Pensez à Jeanne d'Arc : que serait-elle devenue aujourd'hui si elle expliquait que des "voix" célestes lui avaient confié une "mission" ??? Douche froide et électro-chocs ??? Petites pilules roses comme pour les "Visiteurs" qui ne sont pas nés d'hier ?
Pas étonnant que nos "pesteux bruns" actuels l'aient choisie comme emblème, non ???

Pour l'affaire de Loudun, Richelieu a "récupéré" l'affaire pour se débarrasser "proprement" d'un adversaire gênant... Wikipédia est votre ami.
Pour Anneliese Michel, c'est un malheureux concours de circonstances et l'obstination d'individus convaincus d'agir pour le bien qui ont provoqué cette catastrophe humaine.
Impossible pour eux de se remettre en question et de sortir du cercle qu'ils ont eux-mêmes construit. Ils avaient raison, point. C'est tout le problème du dogme....
Une fois la pauvre jeune fille perdue, autant limiter la casse, tout en essayant de prévenir une récidive quelconque.... d'où la décision de Justice aussi disproportionnée.

La jeune fille était tout simplement malade, et il fallait la soigner tant bien que mal.
Que ces tristes affaires nous servent de leçon pour toujours rechercher la "substantifique moelle", et ne pas nous contenter d'observer la surface des choses.
Le cerveau humain est un outil merveilleux dont nous connaissons à peine 1% du fonctionnement.
Il peut avoir des dysfonctionnement, mais cela doit nous inciter encore plus à traiter les autres avec respect et humanité.... surtout ceux qui ont leurs capacités diminuées du fait de la maladie.

A vous de commenter ... si vous vous en sentez le courage