samedi 24 décembre 2016

CQQCOQP

Mouarf ! On en apprend des choses sur ce blog ! ;-)

Au delà de la blague un rien scato du titre, nous allons voir que cette formule mnémotechnique fait partie des principaux outils de management et qu'elle est beaucoup plus importante que ce que son acronyme peut laisser penser.

Au delà du fait qu'elle paraisse on ne peut plus simpliste, voire naïve, sa maitrise ouvre des perspectives énormes car elle permet de faire des analyses, de résoudre des problèmes, voire de faire des dissertations.


Un peu d'histoire

En fait, cette méthode apparait en Grèce antique. On ne sait pas trop qui est l'auteur, mais on peut supposer que c'est la formalisation d'une réflexion globale, un peu comme le CASI (Contribution Anonyme Sur Internet) de l'époque moderne.

La phrase originale est : « Quis, Quid, Ubi, Quibus auxiliis, Cur, Quomodo, Quando » et la réponse apportée à ces questions permet de "faire le tour" du problème.

En langue de Molière, si on suit la phrase magique, on a : Combien, Qui, Quand, Comment, Où, Quoi, Pourquoi.

Par contre, ce n'est pas une méthode miracle, c'est un système de questionnement qui vous invite à "sortir du cadre" et demande à ne pas se contenter du pré-formatté.

Par exemple, le mot le plus important de cette méthode est Pourquoi.

Mais il peut s'entendre (Voir l'article sur le VAKOG) de 2 façons différentes. Pourquoi faisons nous ceci ou cela, peut être interprété....
Autrement dit au sens premier, quelles raisons avons-nous d'agir, ou bien dans un second temps pour quoi faisons nous ceci ou cela, mais pris dans le sens de "pour quelle raison", quel est notre objectif...

Cette méthode s'interface bien avec la méthode CRIFER (que personnellement j'appelle COIFER)qui se base de la même façon sur les "Enjeux" et "Ce qui est en jeu".....
Nous reviendrons prochainement sur le pouvoir évocateur des jeu de mots et même sur le jeu de marelle...

Mais revenons à nos moutons, et faisons le point sur chacune des questions.


Les questions

Prenez toujours les questions au sens large et laissez votre imagination prendre le pouvoir. Pour une fois, triturez la question au lieu que ce soit elle qui vous triture.

N'hésitez pas à "délirer", cela peut vous ouvrir des perspectives dont vous n'aviez même pas conscience. Sortez des sentiers battus, et "sortez du cadre", c'est le plus productif.

Rappelez vous aussi que toutes ces questions ont deux aspects. Par exemple, pour "Qui ?", on peut se demander qui agit ou qui subit.

Mais encore une fois, ayez bien en tête le Pourquoi. "Pourquoi" on se pose toutes ces questions ou "pour quoi" on se les pose....

Maintenant, voyons-les plus en détail ces fameuses questions....

Combien

On introduit une notion de quantité. Pas seulement monétaire (de pognon pour les mal-comprenants) mais qui recouvre tout ce qui peut être quantifié (et qui a un rapport avec le Schmilblick).
On cherche à quantifier les choses : un effectif, un délai, une somme, bref, un inventaire réel des moyens nécessaires pour atteindre l'objectif.
Le "Combien ?" doit rester réaliste et tenir compte de vos contraintes.

Qui

Nous en avons déjà parlé. Qui agit ou qui subit. Mais aussi qui est impacté, quelles sont les caractéristiques de qui, qui peut il être constitué de plusieurs groupes distincts et si oui, lesquels.
Le but du jeu, à ce niveau est de sortir de la réflexion standard et d'essayer de voir la totalité de ceux qui sont impactés par votre objectif. Ce n'est pas forcément nominatif, mais peut "cibler" un groupe particulier de personnes. 
Bref vous faites l'inventaire des moyens humains et financiers et vous établissez le rapport entre le nécessaire pour atteindre l'objectif et ce dont vous disposez au moment de l'étude.

Quand

La notion de temps. Date de date en termes de délais ou de date butoir, lié à un évènement ou à un niveau de préparation.
Les questions de date sont trop souvent négligées ou totalement irréalistes. Le "Quand ?" peut aussi survenir à partir d'un élément déclencheur, et même lui être subordonné.
Par exemple, lorsque vous allez présenter un rapport, vous allez automatiquement définir le "Quand ?" dans votre préambule et même, souvent, faire un historique....
Ou bien vous faites un planning et / ou un rétro-planning.

Comment

Le mot "Comment" introduit la méthode. De quelle façon allons-nous techniquement atteindre notre objectif....
Il s'agit là de définir sa stratégie. Rien de moins.
Même si la formulation est difficile, il faut toujours tracer un plan d'action. Sans plan d'action, un objectif ne sera jamais atteint.
Et d'ailleurs, "comment" sait-on que l'objectif est atteint... Nous allons mettre ici en place les indicateurs qui vont donner le résultat, succès ou établissement d'une nouvelle stratégie (l'échec n'existe pas : l'objectif n'est pas atteint, il faut une nouvelle stratégie pour y parvenir).

Le ou les lieux, bien évidemment. Mais pas que....
On pense généralement aux lieux physiques, cartographiés. Mais on peut aussi se poser la question de savoir "Où ?" se situe le noeud du problème, "Où ?" se situe le point faible de la stratégie ou des personnes....
De suite, ça devient plus intéressant, non ? On continue, "Où ?" est l'argent, "où ?" sont les investisseurs, "Où ?" se place-t-on dans un processus, etc.....
Il va de soi que selon le lieu virtuel où l'on se place, le point de vue change.... C'est pour cela que le "Où ?" ne doit pas être négligé, contrairement à ce que je vois régulièrement où on se contente de répondre à des notions de cartographie pour répondre à cette question qui parait si simple....

Quoi

De quoi t'es ce qu'on cause ? Ben oui, il faut bien définir les choses, mais aussi le vocabulaire commun pour que les échanges soient fructueux.
Souvent j'entends dans ces échanges "Mais de quoi on parle ?". Oui, c'est excellent, on recadre la situation. On ne s'éparpille pas. Avec les corollaires du style "On fait quoi ?" qui sollicite des arbitrages ou une redéfinition des objectifs.
"Quoi ?" tout seul est difficile à appréhender. Mais dans une phrase, il prend plus de sens, et il introduit aussi le "pour quoi" on le fait.
"On parle de quoi ?", "On fait quoi ?", "Qui fait quoi ?", "On parle de xxx, mais c'est quoi exactement ?". Autant de phrases qui permettent d'avancer. On redéfinit les termes, le vocabulaire et on commence à fixer les bases de la stratégie en affectant les tâches ou en les redéfinissant....

Pourquoi

Ah la bonne question... Le mobile ou la finalité, que l'on peut traduire aussi par l'objectif visé ou par l'analyse de la situation actuelle.
Le "pourquoi" ou le "pour quoi". La définition des objectifs est cruciale, même dans vos objectifs de tous les jours.
Vous connaissez certainement la vieille blague :
"Au moyen âge, l'architecte qui construit une cathédrale vient sur le chantier au moment du repas et interroge des tailleurs de pierre en train de se restaurer.
A chaque tailleur, il pose la question "que fais tu ?" et les réponses sont les suivantes :
- Je me repose en me restaurant
- Je taille des pierres
- Je gagne ma vie
- J'essaie de faire des blocs de pierre les plus réguliers possibles
- Je fais partie d'une équipe qui fournit les blocs de construction
- Je bâtis une cathédrale"
Vous voyez la progression ? il y a beaucoup à voir dans cet exemple... à méditer....

Autre exemple, il y a pas mal d'années, l'industrie horlogère française avait pour fleuron, la société Timex. En séminaire les cadres de cette société ont défini pour objectif "Je fabrique des montres".
Au même instant, chez Seiko, même topo, avec pour objectif final "Nous mesurons le temps".
Laquelle des deux prospère encore aujourd'hui selon vous ? Comment ça, vous n'avez jamais entendu parler de Timex ????


Et on l'utilise comment ?

Ben déjà on emploie le terme "Comment", ce montre si besoin en est la pertinence de la chose.
On sait maintenant ce que veut dire CQQCOQP. Mais comment le mettre en pratique... Ben il y a 2 possibilités. La roue ou le tableau.

La roue

Au centre d'une feuille à l'italienne (en paysage), on inscrit notre question, et en dessous Pourquoi (il va de soi que si vous cherchez un lieu pour vous réunir, ce sera Où qui sera inscrit au centre, c'est la question principale qui importe). Puis on fait partir 6 rayons qui tournent autour de la question centrale et à chaque rayon, on associe une question.

Et ainsi de suite. A chaque question, on associe différents facteurs, qui eux mêmes peuvent contenir des sous facteurs. Ne perdez pas de vue l'objectif, nous sommes bien d'accord.

Mais vous allez voir apparaitre une trame qui va vous donner un plan. Soit un plan d'action, soit un plan pour l'écriture de votre dissertation.

Par exemple, vous voulez fêter l'anniversaire de Raoul, comme dans les Tontons flingueurs.

Anniversaire de Raoul Qui Sera invité / ne DOIT pas venir / Ne VEUT pas venir / Se révolte contre Fernand
Où ? Combien De personnes Inviter / de cadeaux à offrir / prix à mettre dans les cadeaux / récupérer d'oseille

Quand Il y a justement une réunion clandestine prévue ce soir, dans une péniche, et ça coïncide avec la date

Comment Fêter dignement la chose / montrer que c'est Fernand qui commande

Quoi Une fête ou une sauterie (comme dans Astérix) ou une réunion de conjurés / faire un exemple / frapper les esprits (et Raoul !)

Pourquoi Parce que c'est Fernand que le Mexicain a choisi comme tuteur de sa fille Patricia / faire passer le message / identifier les conjurés / faire un coup d'éclat


Il va de soi que de la définition des différents critères, le "Où ?" va commencer à prendre forme et répondre aux différentes contraintes qui sont énumérées.

Le mot le plus important de tous (comme je l'ai déjà dit...) est "Pourquoi". Il traduit les objectifs.
De cette définition, tout le reste va découler. C'est pour cela que j'ai volontairement pris un exemple ou la question principale est le "Où ?" et non pas le "Pourquoi ?"....

Le tableau

De la même façon, on peut créer un tableau à double entrée pour poser notre problème.



Comment Combien Pourquoi
Qui


Quoi





Quand



La méthode est la même, mais cette fois, on sépare.
Il suffit de remplir les cases vides et les choses vont commencer à vous apparaitre sous un jour nouveau.

Un autre exemple ?

Dissertez sur "La peine de mort". Oui, je sais, on a certainement dû vous faire le coup...
On me l'a bien fait à moi ;-))).

Reprenons notre trame : Comment est-elle infligée ? Est-ce un traitement humain (quoi) ? A qui est elle infligée ? Combien d'exécutions chaque année ? Dans quels pays est elle encore appliquée (où) ? Quand est elle appliquée (pour quels crimes ou autre possibilité, voir son évolution dans l'Histoire) ?

Tout cela pour répondre à la question (objectif) : quelle est l'utilité de la peine de mort, pourquoi fait -elle encore partie de l'arsenal juridique répressif de certains pays ?

Un plan possible de votre dissertation se forme :

  • I (Thèse) La peine de mort se veut dissuasive (quand)
  • II (Antithèse) Mais on exécute plus d'innocents que de coupables (qui)
  • III (Synthèse = Donc) quelle est l'utilité de son maintien (pourquoi)

Vous pouvez en trouver 50 autres selon vos convictions et surtout, vous allez enfin sortir du cliché, je dis tout ce qui est pour, puis tout ce qui est contre et après, je suis emm...nuyé pour conclure....
Admirez aussi, au passage le syllogisme (Merci pour vos Bravos admirateurs....).
Notez aussi que le autres réponses aux questions peuvent vous fournir de la matière à caser dans vos 3 parties... A bon entendeur....
Et pour les juristes avec un plan en 2 parties et 2 sous-parties, vous voyez l’intérêt de la méthode ? Phénoménal, hein ?


Le mobile, le moyen, l'opportunité

Cette façon de procéder semble presque puérile, ben oui, on apprend les dissertations en 3eme....mais pourtant, on l'utilise aussi pour élucider des crimes.
Certes, les fonctionnaires de police utilisent la phrase "le mobile, le moyen, l'opportunité", mais revoyons le à notre sauce managériale...

Le mobile, c'est le pourquoi ; le moyen c'est comment, et l'opportunité, c'est à la fois où et quand.....
Reste combien ... de personnes sont dans le coup pour les complices éventuels et quoi qui est déjà défini puisqu'il s'agit du crime lui-même...

Comme quoi notre petite phrase du début n'est pas si anodine qu'elle en a l'air....
Mieux, je vous conseille de regarder certains épisodes de Barnaby (oui, je suis un No-life, et je passe ma vie collé devant ma télé) et vous le verrez mettre sur un grand tableau (et relier le tout avec des brins de laine (rouge pour les vicieux qui se posent la question)) les photos des suspects (Qui), le lieu de crime (Ou), attendre les résultats de l'autopsie pour connaitre les circonstances du décès (Comment), avec quelle arme (Quoi), la date et l'heure (Quand), et déterminer s'il y a des complices ou pas (Combien), tout cela étant lié par le mobile (Pourquoi et Pour quoi)...

Et vous retrouvez... le modèle de raisonnement en roue évoqué ci-dessus... CQFD....

Alors, on fait moins les malins, hein ?

Comme quoi, une petit phrase tout simple venue du fin fond de l'antiquité et attribuée à...personne en particulier révèle toute son acuité de nos jours....
A méditer...


Vous pouvez bien entendu, critiquer, commenter et râler, autant que vous le souhaitez, les commentaires sont libres et non modérés....
A vous de jouer, défoulez vous....

lundi 28 novembre 2016

Le cap des 15 000

Ouaou une fois de plus...

Le cap des 15 000 visites est franchi.

Un nouveau cap est franchi. C'est un élément important pour un webmaster de lire son compteur de visite. Certes, on peut se dire que ce chiffre en lui-même ne représente rien, mais c'est le nombre de personnes qui on pris quelques minutes de leur temps pour lire un article sur ce blog.

C'est aussi des heures passées à faire du référencement pour se retrouver bien classé sur les moteurs de recherche. 

En contrepartie, il y a aussi la satisfaction de savoir de vous trouvez ici des réponses à vos interrogations, et que vous revenez régulièrement pour trouver de nouvelles réponses.

Je tiens donc à vous remercier de votre présence, de votre participation.

Merci donc, amis lecteurs, de votre participation à cette aventure

vendredi 11 novembre 2016

Men in Black, nous avons 3 cerveaux

Nous avons 3 cerveaux, comme dans le fameux tabloïd de "Men in Black", et c'est véridiquement vrai, explications ci-dessous...

Bon, j'y vais un peu fort cette fois... mais il est vrai que les humains ont 3 niveaux dans leurs cerveaux, sauf ceux qui défilent au pas de l'oie, en uniforme noir, avec une petite moustache à la noix et une mèche folle (mais y'a pas qu'elle) sur le Front ;-) et qui sont bas de plafond ....

Comme vous l'avez certainement compris, on va de nouveau parler de mentalisme, et pour devenir mentaliste, il faut comprendre comment fonctionne notre propre cerveau. Une fois que l'on aura décortiqué le notre, on pourra s'occuper de celui des autres (s'ils le veulent bien).

Je pourrais vous parler des neurones et de la nourrice découverte récemment qui produit de nouveau neurones au fur et à mesure du temps, contrairement à ce que tout le monde croyait sur le fait que les neurones étaient perdus irrémédiablement.

Mieux, il semblerait que nous ayons une seconde nourrice dans le ventre (oui deux, seppuku, mais hara qui rira bien hara qui rira le dernier), qui va dans le sens de la philosophie orientale qui place le siège de l'âme dans le ventre, d'où le suicide rituel du seppuku qui "libère" l'âme.
Mais dans ce billet, je vais me recentrer sur le fonctionnement utile du cerveau.

Chose amusante, Tony Buzan, le créateur des mind-maps (cartes mentales dites aussi cartes heuristiques) a eu beaucoup de soucis à la fac avant de mettre au point sa technique des mind-maps.
En cours, plus il prenait de notes précises, plus il se plantait lamentablement à chaque examen.

Conscient de sa faiblesse qui le conduisait inexorablement à l'échec (j'aime bien mes phrases "classe" comme celle là), il se rendit un jour à la BU (Bibliothèque Universitaire) pour savoir comment fonctionnait un cerveau humain et de quelle façon il fallait apprendre pour réussir ses études.
Il trouva des dizaines d'ouvrages sur la chirurgie, l'anatomie du cerveau, les bulbes, les cervelets et autres hypothalamus, mais rien sur le fonctionnement réel du bestiau...

Je vous fais le version courte, il trouva (chez les auteurs antiques au départ) comment les cerveau "fonctionnait", par analogies et mots-clés.
Fort de cette trouvaille, il lança sa méthode de mind-mapping, dont s'inspirèrent les neuro-sciences et prépara le terrain à la PNL.



Le cerveau humain organe unique et complexe

Le cerveau est un organe vital de l'être humain, mais il n'est utilisé qu'à (environ) 1% de ses capacités. Il dispose de 100 milliards de neurones (oui, je sais ça en fait un sacré paquet : 100 000 000 000) et si on calcule le nombre de connexions neuronales que cela peut représenter, il y a de quoi avoir mal à la tête...
Bref, tous ces chiffres donnent le tournis (comme le disait René Cotty), mais rien n'indique encore comment il fonctionne.

Déjà, au XIX eme siècle, Paul Broca avait donné une définition du système limbique du cerveau. C'est dire que la découverte du fonctionnement "opérationnel" du cerveau ne date pas d'hier, mais nous avons aujourd'hui un modèle cohérent en 3 niveaux qui sont le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néo-cortex.

Bon, ceci étant posé, on va se prendre une bonne aspirine avant de passer à la suite...
Il semblerait que la théorie actuelle ait été formulée initialement par le Docteur Paul Donald Mac Lean, en 1946, à l'université de Béthesda (USA), où il travaillait sur le fonctionnement réel du cerveau.
Il théorise que le cerveau, organe unique, se compose de 3 étages bien distincts et "superposés".
Ces trois niveaux sont : le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néo-cortex.

Comme de juste, chaque fois qu'une information (récupérée par un de nos 5 sens, voir l'article sur le VAKOG) est transmise au cerveau, elle monte en suivant l'ordre des 3 couches, reptilien, puis limbique et enfin, néo-cortex.
Nous allons voir à quoi servent ces 3 zones. Je précise que je reste dans le cadre de ce billet sur le fonctionnement "réel" du cerveau, c'est à dire, ce qui nous intéresse en mentalisme.
Si vous voulez en savoir plus sur les composantes organiques de chaque zone, je vous invite à aller sur Google et Wikipedia pour avoir des précisions biologiques.



Le cerveau reptilien

A tout seigneur, tout honneur. C'est le premier niveau de filtrage. C'est notre premier cerveau, celui dont nous avons hérité de nos ancêtres qui étaient plus ou moins des reptiles.

Oui, il faut croire à la théorie de l'évolution, autrement dit le Darwinisme (et pas à la théorie du genre, qui, soit dit en passant et entre nous, n'existe pas). Sachez que nous partageons 99% de notre ADN avec le singe Bonobo, mais ce 1% d'écart représente plus de 40 milliards de mutations génétiques qui font de lui un simple cousin et de nous des humains (oui, je sais, parfois on croirait pas...).

Sa seule fonction (mais non la moindre) est d'assurer notre survie coûte que coûte. On le nomme cerveau archaïque car sa structure est vieille de 5 ou 600 millions d'années (bien que le football ne date pas de cette époque).

Pour ceux qui aiment la biologie (et dont je ne fais pas partie, sauf en ce qui concerne la reproduction des mammifères supérieurs), c'est le premier cerveau qui se forme dans le fœtus, entre la conception et le 15eme mois. Pour être le plus protégé possible, il est au centre de la masse cervicale. Il raccorde le cerveau avec la moelle épinière, pour le reste, wikipédia...
Il est identique à lui-même depuis la nuit des temps et nous fait toujours agir de la même façon stéréotypée, car il est incapable de s'adapter à la situation.

Par exemple, si votre voisin a soudainement peur et fuit, vous ferez pareil avant même d'avoir pu vous poser la question.

Ben c'est votre cerveau reptilien qui vous protège, et c'est pour cela que la peur est communicative : si votre voisin a peur, c'est qu'il a vu un danger. S'il y a danger pour lui, il y a danger pour vous. Donc inutile de réfléchir plus loin, l'important c'est de se mettre hors de portée et donc.... COURREZ !!!

C'est d'ailleurs pour cela qu'il ne s'adaptera jamais à aucune situation : sa seule préoccupation, c'est la survie et la reproduction. Ah ! un truc intéressant finalement....

Il déclenche toujours les mêmes processus instinctifs et des actes réflexes, mais se limite à cela, son répertoire comportemental est limité.
Il satisfait donc nos besoins primaires, et n'apprend pas de ses erreurs.

D'ailleurs la blague à deux balles quand vous étudiez ces comportements et que, à la pause, vous lorgnez ostensiblement deux filles qui passent non loin de vous, votre voisin vous demande (à tous les coups, ça ne rate jamais) "Ca y est, c'est ton reptilien qui est aux commandes ?".

Pour votre sauvegarde, il s'occupe de réguler votre respiration, votre rythme cardiaque, et surtout de localiser les sons, signes potentiels de danger ou il va falloir courir (et donc s’essouffler) pour se mettre à l'abri.

D'ailleurs, dès sa naissance, un enfant a peur de 2 choses : les chutes et les bruits sonores (sons à fort volume). Remerciez votre reptilien qui vous protège.

Outre sa mission de survie, respirer, boire, manger et dormir (Merci la pyramide de Maslow), le cerveau reptilien gère la défense du territoire et donc l'agressivité.

Tout individu gère inconsciemment autour de lui des "zones" qui se matérialisent en "bras" (ou plus exactement en longueur de bras).


La théorie des bras

On parle à un inconnu à 2 bras de distance, autrement dit s'il tend son bras et vous le votre les mains sont au contact.
Quand on parle à une personne connue, on se tient à un bras de distance, et quand on parle à des proches, on se tient à 1/2 bras.
En dessous, c'est la distance intime, et donc, on peut aborder la reproduction de l'espèce, chose pour laquelle je me suis tant dévoué....
Tout viol de cette règle des distance entraine une réaction, soit de fuite, soit d'agression.

Souvenez vous à l'école (au bon temps des biplaces) quand votre voisin matérialisait une "frontière" entre les deux places du bureau avec sa règle et sa trousse, assorti de l'interdiction de "transgresser" en passant par dessus...."C'est MA moitié de bureau".
Ou comme on l'entend souvent dans le bus : "c'est MA place"... No comment




Le cerveau limbique

On monte à l'étage au dessus. Il est autour du cerveau reptilien et sous le néo-cortex. sa structure est plus récente... à peine 200 ou 300 millions d'années. Un vrai gamin.
Il se développe entre le 15 eme mois et les 4 ans du sujet. C'est le cerveau des mammifères animaux dits "inférieurs", comme les rats, par exemple.

C'est la que se situe le siège du plaisir et autres émotions (je vous rappelle que nous n'avons que 7 émotions de base en tout et pour tout et que c'est dans le cerveau limbique qu'elles ont leur source... nous y reviendrons).

C'est aussi le siège de l'apprentissage qui, avec le principe du plaisir, mémorise nos acquis avec le système punition / récompense...

C'est donc lui qui se charge de tout ce qui est au dessus de la survie avec les fonctions de mémoire et d'apprentissage, l'un n'allant pas sans l'autre.
C'est le régulateur biologique de l'organisme et il distribue les informations au cerveau supérieur (néo-cortex) que nous verrons après.

Mais parfois, il récupère la main, et il bloque le raisonnement (du cerveau de l'étage du dessus) pour laisser la place aux émotions. C'est le stress ou le trac qui paralyse le raisonnement construit.

C'est (je crois, car je ne suis pas un spécialiste de la biologie) la zone de notre corps la plus alimentée en sang. C'est dire son importance.

Quand je dis régulateur de l'organisme, il gère l'alimentation (la faim, la soif, mais aussi les excès de nourriture par plaisir), le sommeil, nos fonctions motrices, la régulation de température (la transpiration), la physiologie du corps et surtout...l'activité sexuelle.

Comme je vous connais bien, je fais un petit aparté sur l'activité sexuelle. Le reptilien s'occupe de reproduction. Point barre... tout humanoïde féminin susceptible d'être fécondé lui convient. Là, avec le limbique, on parle de copulation pour le plaisir, ce qui est différent, mais vise aussi à la reproduction... entre autres choses...

Il est le siège de nos émotions, et tout s'exprime pour lui en notions de plaisir. Il est totalement irrationnel et n'obéit qu'au principe de plaisir.

D'ailleurs, on parle souvent d'apprentissage par le jeu. L'apprentissage d'une logique fastidieuse et ennuyeuse est remplacé par le jeu et tout ce qui est ludique procure du plaisir.
On apprend donc par plaisir, et non pas par contrainte ou nécessité... Ceci est à rapprocher de ce que nous disions sur l’auto-motivation intrinsèque des hackers...

L'un n'allant pas sans l'autre, il comprend le déplaisir et gère donc aussi l'agressivité consciente, et la colère, lorsque l'agressivité n'est pas instinctive. On sent la colère "monter".

Il peut même, si le besoin s'en fait sentir, rendre le contrôle au cerveau reptilien afin d'assurer la survie instinctive coûte que coûte...

Bref, il distribue la main en fonction des besoins qu'il identifie : néo-cortex ou reptilien.
Dans ce dernier cas, toutes les fonctions supérieures sont annihilées et tout se passe sans réflexion. Lorsque des gens agissent ainsi (en situation de stress), après, ils parlent de "trou noir" dans lequel ils n'avaient plus aucun contrôle et ne se rappellent que très vaguement de ce qu'ils ont fait ou dit.

De fait, il gère aussi notre environnement social, et nous inculque les notions de famille et/ou de clan. Regardez une nouvelle fois l'âge de glace... Pour faire un vrai clan, il suffit d'avoir envie de faire un clan... Morale à retenir, non ?

C'est pour cela que les enfants sont créatifs et laissent toutes leurs émotions s'exprimer : avec le limbique, il n'y a pas de filtre, hormis le plaisir / déplaisir.
D'ailleurs les enfants en bas âge n'ont que 2 notions exprimées : "j'aime" et "j'aime pas"....

Comme je l'ai dit un peu plus haut, il s'occupe aussi de la mémoire, qui va de pair avec l'apprentissage. Rappelez vous toujours que notre cerveau est le muscle ;-) le plus efficace pourvu que l'on continue de lui faire faire de l'exercice.
D'ailleurs, les mentalistes apprennent à mémoriser les choses, notamment en associant des émotions avec les choses à mémoriser.
Plus l'émotion est forte, plus ils mémorisent fortement.

De même, une autre méthode consiste à déformer les objets en les exagérant, en les rendant grotesques, puis à inventer une comptine (ou une histoire) avec...

Bref, comme Rouletabille dans "Le parfum de la Dame en noir", il associe un souvenir, une émotion, une senteur. La mémorisation l'imprègne, elle est très forte et durera toute sa vie.
On retrouve (comme par hasard) les notions développées dans le chapitre sur le VAKOG.

La mémoire nécessiterait un billet (ou plusieurs) à elle toute seule (et il n'y a pas qu'un seul type de mémoire), nous ne ferons donc que l'effleurer ici. Sachez que toute la gestion se fait au niveau du cerveau limbique et qu'elle est associée aux émotions. Rappelez-moi de vous en parler ;-))

Le limbique permet alors la transmission de l'expérience au clan par le plaisir : ne mettez pas vos mains sur la tête, c'est une notion facile : rappelez-vous des contes et légendes de votre enfance... nous y reviendrons dans d'autres billets.

En synthèse, le limbique permet de vivre, de survivre, de se reproduire, en utilisant l'expérience due à l'apprentissage (la mémoire) et le tout est lié au plaisir.



Le néo-cortex

Bon, là on est au dernier étage (encore que d'aucun fixent une sorte de 4eme niveau dans les lobes frontaux, mais je n'en parlerai pas ici).

C'est la partie extérieure du cerveau, celle que l'on "voit" quand on imagine un cerveau et elle représente 85% du volume total du cerveau à elle toute seule.
Il prend la suite du développement cervical à partir de 4 ans et se poursuit jusqu'à l'âge de 9 ans environ.

Il s'occupe de la conceptualisation (il gère les symboles), de l'abstraction, de la réflexion, du langage et de la communication (rien que ça...).

C'est le cerveau dont sont équipés les mammifères dits "supérieurs", comme notre cousin, le Bonobo.
Les lobes frontaux nous différencient des animaux, car le néo-cortex est commun à tous les mammifères supérieurs, sauf ces lobes qui sont propres à l'Homme.

D'aucuns y placent le siège de la conscience (puto ergo sum), plus particulièrement dans le 4eme cerveau cité plus haut, mais comme cette notion dépend uniquement de votre propre système de valeurs, je n'en parlerai pas ici.

Sachez toutefois qu'il semble que l'altruisme prenne naissance justement dans ces lobes frontaux.

Il est composé de 2 lobes, appelés hémisphères. Celui de droite est le créatif, tandis que celui de gauche est celui de la rationalité.
Tony Buzan proposait d'ailleurs de faire travailler les deux hémisphères ensemble pour parvenir au génie.

De fait, le rôle du néo-cortex est de réfléchir et de créer des idées, formuler des réflexions intellectuelles, bref d'organiser tout notre système de pensée.

C'est d'ailleurs ce fameux néo-cortex qui peut nous projeter dans le futur pour réutiliser des outils qui nous différencie de l'animal. Pour une analyse plus fine, je vous invite à regarder "2001 Odyssée de l'Espace".

Ce n'est pas l'outil en lui-même qui fait l'homme, les singes utilisant des feuilles comme cuillères ou des bâtons pour prendre du miel ou des fourmis, mais bel bel et bien la conceptualisation de la notion de l'outil qui le fera conserver pour une utilisation ultérieure. Il raisonne par analogies, mais dans le futur. C'est ce qui différencie l'Homme de l'animal et c'est le Thème central de 2001.

L'Homme sait se projeter dans l'avenir, et c'est là toute la différence. Certes, en corollaire, on le voit bien dans "2001", il conceptualise très bien la notion l'objet en outil (ou en arme) mais en profite pour en foutre un bon coup en travers de la gueule de celui qui lui a fauché son point d'eau... Comme vous vous en doutez, c'est un autre débat.

Par contre, autant le limbique est le siège des émotions, autant le néo-cortex est le siège de la rationalité. Pas de fantaisie.

Comme nous l'avons dit plus haut, le coté gauche traite le calcul, le langage, la logique et il est le siège de l'analyse.

Donc le coté droit traite la beauté (ou l'harmonie), les associations (d'idées), les concepts et/ou modèles, bref, il est le siège de la synthèse.

Ce n'est donc pas pour rien que Tony Buzan invite à utiliser les deux hémisphères à la fois, au lieu d'avoir, un hémisphère privilégié, comme cela se produit dans 99% des cas.

On dit souvent que les individus ont soit un esprit d'analyse, soit un esprit de synthèse (pour être juste, on le disait bien avant Tony Buzan).

Et notre apprentissage de la vie se fera au travers de notre hémisphère privilégié. Alors, pour devenir un Homme plus complet, essayez de re-dynamiser l'autre hémisphère.




Les Strokes

Soyez polis !... Mais c'est quoi un stroke ?
C'est une assertion non demandée envoyée vers l'autre. Par exemple "Tu es très belle".

Il y a des strokes positifs, des strokes négatifs et des strokes conditionnels et non-conditionnels. Ce qui nous donne 4 cas :
  • Stroke Non Conditionnel Positif : "tu es belle !"
  • Strok Conditionnel Positif : "tu es belle avec cette robe"
  • Stroke Non Conditionnel Négatif : "tu es nulle !"
  • Stroke Conditionnel Négatif : "tu es horrible avec ces chaussures"

Pourquoi parler des Strokes en étudiant le fonctionnement du cerveau ?

Tout simplement parce que ces petites phrases qui paraissent anodines peuvent avoir un effet dévastateur, surtout si elles sont combinées avec un effet de répétition.

Les Strokes Non Conditionnels Négatifs ont poussé au suicide un petite fille de 13 ans. Voyez à ce propos, le téléfilm poignant "Marion, 13 ans pour toujours" (Marion Fraisse qui s'est pendue à 13 ans, le 13 février 2013) et vous comprendrez.

Faites toujours très attention aux Strokes, surtout ceux qui sont inconditionnels et nous allons voir pourquoi.

Essayez de n'émettre que des strokes conditionnels Positifs, et si vous en émettez un négatif, conditionnez le pour en atténuer la portée.

Je vous le répète et j'insiste, les Stroke peuvent devenir une arme de destruction phénoménale.



Comment fonctionne le cerveau

Ce n'est pas une question, mais bel et bien un affirmation.
Par l'intermédiaire de ses sens, un individu perçoit une information.

Elle est envoyée vers le cerveau reptilien.

Le processus est simple : cette information menace t elle l'intégrité de l'individu ?
  • Si oui, le reptilien fait son office et réagit d'instinct pour mettre en sécurité.
  • Si non, il fait monter l'info vers le limbique.

Attention : si une fonction vitale doit être remplie (se nourrir), mais qu'elle n'impose pas de condition d'urgence, elle sera quand même traitée en priorité, malgré la transmission vers le limbique.
On réfléchit mal avec le ventre vide... ça vous dit quelque chose ??? 

Simplement l'information transmise sera parasitée par le besoin vital. Si vous êtes déshydraté, quand vous êtes en rendez-vous avec la plus jolie fille du monde, votre besoin de liquide vous fera oublier sa beauté (et tout le reste), croyez moi...

Vous ne penserez plus qu'à votre verre d'eau bien fraiche... avant de revenir à vos amours... si elle est toujours là.

L'info arrive dans le système limbique. Ce qui arrive dans la plupart des cas, car il n'y a plus de tyrannosaure au coin de nos rues.

Et la, le système décide si l'info est plaisante ou pas...
  • Si elle lui parait plaisante, il l'envoie vers le néo-cortex pour y être traitée.
  • Sinon, ben il peut aller jusqu'à la bloquer.... oui, oui, comme ça, sans autre forme de procès.
En réalité il la laisse monter au cortex, mais tellement chargée négativement que c'est quasiment un échec garanti.

Le limbique affecte des poids positifs et négatifs (par rapport au plaisir) à toutes les données du problème, puis ensuite fait la balance entre les deux.

Si le poids positif est assuré, plus la différence à son avantage est importante, plus vous avez de chances de réussir.
Idem avec le poids négatif pour l'échec.

Vous retrouvez cette méthode des poids, dans les schémas de prise de décision, dans les mind-maps.

C'est là que nous retrouvons nos strokes.

Vous avez une petite voix dans votre tête (si elle veut vous persuader d'aller chasser les anglois hors de France, allez directement consulter) qui va vous parler.
Et elle va utiliser des strokes pour qualifier votre pensée.
Imaginons que vous soyez confronté à un problème quelconque comme faire une rédaction ou un rapport.

Si votre petite voix vous dit :
- Tu es nul en français,
- Tu ne sais pas rédiger,
- tu n'as pas assez de temps,
- C'est Alfred qui a le dossier complet et pas toi....
Evitez la proximité des fenêtres et des cordes....

Si votre petite voix vous dit :
- Tu as réussi a rédiger des dizaines de rapports avant celui-là,
- Tu es aussi bon qu'Alfred pour rédiger,
- Tu connais suffisamment le dossier pour en faire une synthèse...
Préparez le champagne.

Votre petite voix vous parle par strokes, et elle emmagasine aussi les strokes extérieurs. C'est pour cela qu'à l'armée ou au sport, on vous fait répéter ad libidum (jusqu'à la nausée) "on est les meilleurs".

C'est pour cela que les sportifs de haut niveau revisionnent en boucle leurs succès pour se dire "je suis très bon et je suis capable de faire mieux, de battre un record".

C'est aussi cette accumulation de strokes négatifs qui s'est frayé un chemin dans le cerveau d'une adolescente de 13 ans et qui a conduit au drame...

Et c'est une notion que nous reverrons en PNL, la projection positive qui construit au lieu de détruire.

Si vous aimez le sport, regardez la concentration des sportifs avant l'action. A quoi croyez-vous qu'ils passent leurs temps, avant l'épreuve, les yeux fermés ?
Ils se repassent sans fin le film du succès de l'épreuve qu'ils vont passer.
ils n'envisagent même pas l'échec.... Nous y reviendrons quand nous parlerons de la PNL.

Plus l'information est agréable, plus le limbique la laissera passer volontiers, mais en plus lui affectera une priorité importante, qui la fera traiter en urgence.
Plus on réussit, plus on réussira car tout devient agréable.




Maintenant que la voie est préparée, dans quelques temps, nous parlerons vraiment de PNL....

N'hésitez pas à critiquer ce billet....




samedi 15 octobre 2016

Le VAKOG

VAKOG toi-même. Rassurez-vous, il ne s'agit pas d'une formule magique, pas plus que d'un petit animal sympa. Il s'agit juste d'un moyen mnémotechnique pour se rappeler d'une chose très importante en mentalisme et qui va susciter l'empathie chez vos interlocuteurs.
On pourrait presque alors parler (dans ce cas), de formule magique. Aïe, pas sur la tête, ça fait mal....
Le terme VAKOG est l'acronyme (j'en emploie des mots compliqués, hein ?) de Visuel, Auditif, Kinesthésique, Olfactif et Gustatif.
Maintenant que vous voila bien avancés, on va passer aux explications....


Le VAKOG

Nous venons de voir l'explication de chaque initiale, mais avant de les examiner en détail, il vous faut passer une petite épreuve...
Là, ça commence à me plaire.
Tout d'abord, imaginez une scène simple : vous êtes en vacances et vous promenez dans un sous bois. Au cours de votre périple, vous arrivez devant une source qui alimente un petit lac qui donne naissance à un petit ruisseau.
Lorsque je vous décris cette scène, comment vous la représentez-vous dans votre tête ?
Oui, je sais, c'est encore plus difficile de l'imaginer dans la tête du voisin, mais nous y reviendrons.

Vous "voyez" le ruisseau serpenter, la légère brume d'écume qui émane de la cascade, le soleil atténué dans le sous bois qui éclaire la scène d'une lumière magique, la mousse verte au pied des arbres et le feuillage qui ondule doucement ?
Vous entendez le clapotis de la source au moment où elle touche l'eau du lac, le bruit de froissement que fait l'eau qui court dans le ruisseau, le bruissement du vent dans les branches ?
Vous éprouvez du plaisir à sentir la mousse sous vos pas, le sol est élastique. La température est idéale, il fait chaud, mais une petit souffle d'air court sur votre nuque et vous rafraichit. Vous rêvez de boire à la source d'eau fraiche et vous en salivez d'avance ?
Vous humez la délicate senteur de l'humus. Cette odeur de terre vous ravit et vous décelez que le vent vous apporte l'odeur d'un feu de bois ?
Vous rêvez de boire à cette source si pure. Vous vous délectez de son goût que vous savez être légèrement salé. Vous savez détecter le goût du soufre qui apporte d'énormes bienfaits à l'eau de source, mais celle-ci en est exempte ?

Dans toutes ces descriptions, une vous "parle" particulièrement. C'est en la lisant que vous vous immergez le mieux dans la scène.
Vous aurez remarqué que chacune de ces descriptions s'adapte à un de vos sens. Un de vos sens est votre sens privilégié. C'est au travers de ce canal que vous communiquez le mieux


Le VAKOG

Quand vous étiez à la communale, on vous a appris les 5 sens de l'être humain et on vous a expliqué que c'est au travers de vos 5 sens que vous appréhendiez le monde.
Maintenant, je vais vous expliquer la suite.
L'acronyme VAKOG classe ces 5 sens dans l'ordre de leur représentativité chez les individus. Il y a plus de visuels que d'auditifs, plus d'auditifs que de kinesthésiques, etc....
Pourtant, vous disposez de vos 5 sens, mais dans un ordre qui vous est propre, avec un sens, donc un canal, privilégié.
Ce qui veut dire que si vous êtes un auditif, ensuite un kinesthésique, puis un visuel, vous verrez le monde qui vous entoure et vous communiquerez avec votre entourage avec l'ordre de vos sens à vous.
Reprenez le descriptif ci-dessus. Difficile d'en faire mention, sans privilégier dès le départ un sens. On choisit le visuel, puisque c'est le plus communément répandu. Mais difficile de rester réellement objectif.
Mais vous utilisez tous vos sens, et, bien entendu, à l'insu de votre plein gré, un bon auteur de romans ou de scénarii en tiendra compte pour ses descriptifs et sa narration.
Si vous voulez immerger tous les lecteurs dans votre histoire, vous allez devoir intégrer des données de chacun de ces canaux.
Par exemple, un bon auteur qui décrit la scène ci-dessus écrira quelque chose reprenant tous les canaux, les uns après les autres.
"Vous cheminez sous les chênes centenaires sur un sentier gazonné ras, assez large et donc confortable, pour voir la source de X. Les bruits extérieurs vous paraissent assourdis par le feuillage dense. Le sol, couvert d'herbe verte, est souple sous vos pieds. Vous respirez à pleins poumons l'odeur légèrement acide de l'humus. La clarté du soleil couchant illumine la rivière de multiples couleurs vives qui font des reflets sur l'eau. Vous entendez le bruit rafraichissant de l'eau qui clapote, et le bruissement de l'eau qui circule dans le ruisseau. Vous avez hâte de rentrer dans le lac et de sentir l'eau fraiche apaiser votre corps, dont les muscles sont noués par la marche et le laver de la poussière mélangée à la sueur qui colle sur votre corps. Ensuite, vous pourrez boire cette eau fraiche, si fraiche, qui a un goût de mousse et qui désaltère à la fois le corps et l'esprit".
Oui, c'est pas du Victor Hugo, mais vous avez compris le principe et c'est l'essentiel.


Le VAKOG

Bien entendu, le VAKOG sert aussi à la manipulation. Puisque vous avez un canal privilégié, celui qui veut bien communiquer avec vous va utiliser en priorité ce canal, et sera en empathie avec vous.
regardez bien (je suis un visuel) comment la chose va se passer. Votre interlocuteur va noter vos expressions toutes faites ...
- Regarde comment cela se passe en .....
- J'entends ce que tu me dis, mais (ou écoute, je vais te dire...)
- J'en tremble, j'en ai des frissons ....
- Ca sent pas bon cette affaire (où je le sens pas ton truc....)
- Cette affaire me laisse un mauvais goût (ou cette affaire me laisse un goût amer...)

Une fois que le bon canal est isolé, votre interlocuteur va le privilégier et ainsi faire passer beaucoup plus facilement son message que s'il s'obstinait à ne pas utiliser le bon canal pour parler avec vous.
C'est une technique de base de la manipulation, d'utiliser le bon canal afin de rencontrer le moins de résistance possible à son discours.
Si le manipulateur est bon, il utilisera aussi les autres canaux, mais dans une moindre mesure, afin de saturer tous vos sens de son message.
C'est pour cela que quand vous étiez petit, on vous faisait apprendre, en lisant 3 fois "dans votre tête", 3 fois à voix haute, 3 fois en écrivant la leçon (ou en la recopiant).
On vous faisait généralement goûter avant et sortir de la cuisine, afin que les autres sens ne se mettent pas de la partie.
Si vous faites, le compte, vous avez lu 3 fois votre leçon en silence, puis 3 fois à voix haute.
Autrement dit, vous avez déjà lu 6 fois et entendu 3 fois.
Si on fait copier, vous reliez encore 3 fois, ce qui porte le total visuel à 9, et le kinesthésique à 3. Et si, en plus de l'écrire, on vous fait lire à voix haute, vous portez votre total à 6 pour l'auditif.
Résultat, vous avez bien respecté l'ordre standard du VAKOG et il est probable qui vous ayez pas mal appris votre leçon....
Vous avez saturé la totalité de vos sens. Votre cerveau finira bien par intégrer ces données, par un canal ou un autre, voire les 3 à la fois.


Le VAKOG

Bien sûr, cela peut aussi vous servir à choisir des cadeaux à offrir. Vous ne me croyez pas ?
Si votre sujet d'études est passionné de vidéo, il est sans doute Visuel, donc à lui les DVD, mais aussi les caméras, les appareils photos, les tableaux, les gadgets lumineux....
Dans le cas où votre sujet écoute de la musique, bienvenue aux CD, aux baladeurs, aux cartes iTunes (publicité gratuite), aux gadgets qui font le bruit des vagues ou du vent, voire de la pluie...
Pour les kinesthésiques, des stylos, des rafraichisseurs d'air, des carnets en cuir grainé et papier de luxe, sont tout à fait désignés.
Si toutefois, vous avez affaire à un gustatif, il y a plein de coffrets découvertes, pour le chocolat, le pinard, les truffes, etc... vous n'aurez que l'embarras du choix, et en prime, pas la peine de vous casser la nénette pour le cadeau de l'année prochaine : il aura tout dégusté avant le prochain cadeau.
Restent les Olfactifs. Certes, il y a le sempiternel coffret de parfum, mais vous pouvez innover : les truffes sont odorantes, les bougies sont parfumées et un chapeau en cuir sent une bonne odeur, de même que le Cognac...
Quand une tierce personne communique avec vous sur votre canal privilégie, il se crée instantanément un lien, une empathie.
C'est que que recherchent les manipulateurs. Par le simple emploi du bon canal de communication, vos défenses sont affaiblies ... car la communication se fait tout bonnement sans filtre.
A vous aussi de trouver votre canal privilégié pour vous en défendre. hé oui, le mentalisme, c'est aussi jouer en défense...
Certes, vous utilisez tous vos sens, mais vous ne les utilisez pas assez. Apprenez à tous les utiliser et à les développer.
Regardez les épisode de la série le "Mentalist". Dans cette série, il est le seul à "renifler" des cadavres. Le seul ? Non, le sheriff le fait aussi....
Vous voyez pourquoi, je vous disais dans le premier paragraphe que l'on peut imaginer dans la tête du voisin, ou plus exactement, le faire imaginer....
Cette étude est souvent négligée alors même qu'elle est, à mon avis, primordiale.
On ne saurait faire de mentalisme et donc de manipulation, sans savoir par quel canal passer.
Certes, nous avons bien d'autres sujets à voir, mais celui-là est un basique et il convient de le maitriser, même si d'autres techniques peuvent être employées, que nous verrons plus tard.
Je ne sais pas si vous avez remarqué le titre des paragraphes, mais il est toujours le même.
Vous avez donc lu plusieurs fois le même mot (et il est même placé plusieurs fois dans le texte). Il est probable que vous ayez dit "il commence à me courir avec son VAKOG (une fois en plus)". Résultat, non seulement, vous l'avez lu, vous l'avez prononcé, donc entendu et si vous rédigez une lettre d'insulte, en plus vous l'écrirez.
De quoi ne pas l'oublier de sitôt, ce fameux VAKOG (et une de plus)....


jeudi 15 septembre 2016

Les Hackers et la motivation

Un autre s’est fait prendre aujourd’hui, c’est partout dans les journaux.
« Scandale  : Un adolescent arrêté pour crime informatique », « Arrestation d’un hacker après le piratage d’une banque »…
Satanés gosses, tous les mêmes.

Mais vous, dans votre psychologie de costume trois pièces et votre conscience technologique des années 50, avez-vous un jour pensé à regarder le monde avec les yeux d’un hacker  ?
Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qui l’avait fait agir et quelles forces l’avaient animé  ?
Je suis un hacker, entrez dans mon monde…
Mon monde, il commence avec l’école… Je suis plus éveillé que la plupart des autres enfants et les nullités qu’on nous enseigne m’ennuient…
Satanés gamins, ce sont tous les mêmes.

Je suis au collège ou au lycée. J’ai écouté les professeurs expliquer pour la quinzième fois comment réduire une fraction.
J’ai bien compris. « Non Mme Dubois, je n’ai pas montré mon travail. Je l’ai fait dans ma tête ».
Satané gosse. Il a certainement copié. Ce sont tous les mêmes.

J’ai fait une découverte aujourd’hui. J’ai trouvé un ordinateur.
Attends une minute, c’est cool. Ça fait ce que je veux. Si ça fait une erreur, c’est parce que je me suis planté.
Pas parce qu’il ne m’aime pas…
Ni parce qu’il se sent menacé par moi…
Ni parce qu’il pense que je suis un petit malin…
Ni parce qu’il n’aime pas enseigner et qu’il ne devrait pas être là…
Satané gosse. Tout ce qu’il fait c’est jouer. Ce sont tous les mêmes.

Et c’est alors que ça arrive. Une porte s’ouvre…
Les impulsions électroniques déferlent sur la ligne téléphonique comme l’héroïne dans les veines d’un drogué.
Pour trouver dans un Forum le refuge contre la stupidité quotidienne.
« C’est ça… C’est ici que je dois être…»
Ici, je connais tout le monde… Même si je n’ai jamais rencontré personne. Je ne leur ai jamais parlé, et je n’entendrai peut-être plus parler d’eux un jour… Je vous connais tous.
Satané gosse. Encore pendu au téléphone. Ce sont tous les mêmes.

A l’école, on nous a donné des pots de bébé alors qu’on avait les crocs pour un steak…
Les morceaux de viande que vous avez bien voulu nous tendre étaient pré-mâchés et sans goût.
On a été dominé par des sadiques ou ignoré par des apathiques.
Les seuls qui avaient des choses à nous apprendre trouvèrent en nous des élèves de bonne volonté, mais ceux-ci étaient comme des gouttes d’eau dans le désert.

C’est notre monde maintenant… Le monde de l’électron et des commutateurs, la beauté du baud. Nous utilisons un service déjà existant, sans payer ce qui pourrait être bon marché si ce n’était pas géré par des profiteurs avides, et c’est nous que vous appelez criminels.
Nous explorons… et vous nous appelez criminels.
Nous recherchons la connaissance… et vous nous appelez criminels.
Nous existons sans couleur de peau, sans nationalité, sans dogme religieux… et vous nous appelez criminels.
Vous construisez des bombes atomiques, vous financez les guerres, vous assassinez et trichez, vous manipulez et vous nous mentez en essayant de nous faire croire que c’est pour notre propre bien… et pourtant c’est nous qui sommes les criminels.

Oui, je suis un criminel. Mon crime est celui de la curiosité.
Mon crime est celui de juger les gens selon ce qu’ils pensent et disent, pas selon leur apparence.
Mon crime est d’être plus malin que vous, quelque chose que vous ne me pardonnerez jamais.

Je suis un hacker, et ceci est mon manifeste.
Vous pouvez arrêter un individu, mais vous ne pouvez pas tous nous arrêter…
Après tout, nous sommes tous les mêmes.

The Mentor


Sacrée entrée en matière

Comme vous nez de le voir, je n'ai pas lésiné sur l'introduction (esprits mal placés, s'abstenir ;-) ). Mais pourquoi une telle logorrhée ?
Tout simplement pour introduire le sujet des hackers dont on parle beaucoup (surtout en ce moment, avec des politiques sécuritaires de plus en plus réductrices des libertés individuelles), mais qui reste synonyme de pirate informatique.

Nous allons voir que la réalité est bien plus subtile et donc bien plus complexe que cela...
En fait, comme le précise le Mentor (de son vrai nom Lloyd Blankenship), être un hacker, c'est avoir une mentalité très spécifique.
Nous allons tenter d'y voir un peu plus clair...


Une mentalité spécifique

Impossible de définir réellement ce qu'est un hacker, aussi difficile sinon plus que pour définir un gothique....
Il y a trop de personnes qui se réclament de la mentalité hacker et qui n'en sont pas et pas assez qui ont une mentalité de hacker mais qui ne s'en réclament pas.
Le hacker est une personne auto-déterminé dont la motivation n'est pas extérieure, mais bel et bien intérieure qui va tenter de comprendre un système, s'interfacer avec et le modifier à sa convenance sans motivation autre que le plaisir ou le triomphe des difficultés. C'est pour le "fun".
Le hacker ne fonctionne pas à l'appât du gain et c'est ce qui le rend si imprévisible et si difficile à contrôler. Il ne respecte que sa propre éthique, autrement son propre système de valeurs à lui. C'est ce qui, justement, ne plait pas à ceux qui souhaiteraient contrôler les individus.



C'est quoi un système ?

Vaste question. Un système est un ensemble d'éléments qui n'ont de signification qu'une fois reliés les uns aux autres.
Le système permet de "tourner en rond", de revenir à son point de départ. Par exemple, en économie, c'est Karl Marx le premier qui fait "boucler" son modèle économique.
C'est aussi le principe de la dialectique.

Un fil électrique avec sa fiche, une douille électrique, et une ampoule ne représentent rien.
L'ensemble monté constitue un système d'éclairage, qui fonctionnera une fois relié à un générateur.
Le système est complet et cohérent, il remplit une fonction.
Installer une simple rallonge constitue un acte (simple) de hacking. En faire un théâtre d'ombre chinoises ou une couveuse serait un détournement du système. C'est cela que vise le hacker.

Chaque système de base s'interface, se relie et interagit avec d'autres systèmes (plus ou moins complexes qui produisent d'autres systèmes plus ou moins complexes, qui s'interfacent à leur tour, etc...) pour produire le monde.

On peut y voir les prémices de l'Entropie ou de la Théorie du Chaos (ou un épisode de Mc Gyver, au choix). Nous en reparlerons dans un futur article.


Alors c'est quoi le hacking ?

Le hacking comporte 3 étapes :
  1. - La première des étapes consiste à comprendre le fonctionnement du Système, quel qu'il soit
  2. - La seconde étape consiste à s'interfacer avec le système, ce que les geeks appellent bidouiller ou grenouiller
  3. - La troisième étape consiste à détourner le système de son but initial pour s'amuser

Car ne l'oublions pas : tout cela n'a aucune importance, ni aucun enjeu, si ce n'est le fait de pouvoir s'amuser...
La notion de rentabilité n'intervient à aucun moment.
C'est ainsi que sont apparus les logiciels libres qui se déclinent dans tous les domaines de la production humaine.
L'acte en lui même est gratuit quel que soit le coût (humain ou matériel) qu'il a nécessité. C'est "pour le fun".

A ce sujet, revisionnez "Point Break - Extrême limite", l'ancien, avec Keanu Reeves et Patrick Swayze, Nick Nolte... Nous y reviendrons.

On pourrait parler ici de Steeve Jobs et de Steeve Wozniak. Wozniak était un hacker de génie et Jobs un très bon commercial, mais ceci est une autre histoire. Regardez ce que Jobs a fait à Wozniak quand ils bossaient ensemble chez Atari (Breakout). Très explicite et Google est votre pote.


Historiquement était le MIT

Oui, le fameux Massachusetts Institute of Technology (MIT) mais tout aussi célèbre, quoique moins connu en france, "Caltech", le Californian Institute of Technology, ainsi que l'UCSD, University of California of San Diego.

Ces deux institutions majeurs et réputées emboitèrent le pas au MIT qui fut le précurseur. Toutefois, il n'y a pas de diplôme de hacker. On ne sanctionne pas un état d'esprit....
C'est la qualité du bidouillage qui confère la qualité de hacker, un peu comme par cooptation.
Etre un hacker, c'est l'être dans le regard des autres.

J'ai lu un jour une analogie qui expliquait merveilleusement bien ce principe : la philosophie.
On peut être diplômé en philosophie et ne pas être philosophe, et être philosophe sans avoir le moindre diplôme en poche.
(Oui, relisez bien, c'est extraordinaire de clarté et de cohérence).


Les hackers sont des saints ?

Certainement pas, vu que les hackers revendiquent n'avoir ni couleur de peau, ni dogme religieux, ni vénalité. Ils revendiquent simplement la connaissance libre pour tous, sans distinction autre que la volonté d'apprendre.
Mais les dérives sont vites apparues. Outre les dérives élitistes des débuts, des discours revendicateurs se sont mis en place.
Et on a catégorisé les hackers en chapeaux : les white hats, les red hats, les blue hats, les black hats.
  • Les white hats (chapeaux blancs) sont des gentils : ils voient un problème et vous le signalent gentiement. Ils ont vite disparu, car ceux qu'ils prévenaient les attaquaient aussitôt en justice... Sympa, non... C'est désormais une espèce protégée, en voie de disparition.
  • Les red hats (chapeaux rouges) sont les linuxiens. Il n'existe que Linux et tout ce qui sort de Linux n'existe pas. Vision simple des choses qui les isole un peu du reste du monde... mais pour eux, le reste du monde n'existe pas : c'est un concept....
  • Les blue hats (chapeaux bleus quelquefois dits grey hats : chapeaux gris) sont concernés uniquement par les techniques. La légalité de la chose leur est totalement étrangère... Ils ne font pas de dégats et sont respectueux des données. Ils cherchent l'exploit technique, le reste... se reporter à la fin des red hats pour avoir la suite en changeant red par blue...
  • Les black hats (chapeaux noirs) sont des méchants. Ils font des virus, dérobent des données, etc... Bref, ils sont malfaisants.


Bref, on parle d'ordinateurs...

Effectivement, nous ne parlons là que d'informatique. Mais les hackers s'attaquent aussi à la biologie (bio-hackers) ou à Ikea (Ikea-Hacking)...
Les bio-hackers font des expériences de biologie avec du matériel courant, comme on en trouve dans n'importe quelle cuisine...
Pareil pour Ikea où les meubles sont détournés de leur fonction initiale et ré-arrangés pour faire des compositions parfois géniales...

Vous ne me croyez pas ? Google est votre ami. regardez surtout les images, c'est stupéfiant....
Parfois, il y a un discours politique qui sous-tend l'action d'un hacker. Dans ce cas, on parle d'hacktivisme. La plupart du temps, le discours des hackers est plutôt anarchiste (si toutefois le hacker s’intéresse à la politique), mais actuellement, il peut revêtir n'importe quelle couleur politique.
Comme je l'ai dit au départ, le hacking est un état d'esprit. La modification des systèmes touche TOUS les systèmes.
Et le but ultime du jeu est de se faire plaisir, de se démarquer, de sortir de l'uniformité.


Petite histoire rapide des Hackers

A l'origine, il y a un club de modélisme ferroviaire au MIT (ce n'est pas pour rien que Sheldon Cooper a la passion des trains ;-) apprenez à voir au delà des apparences... il y a souvent une référence à comprendre) et ses membres louchent vers les premiers ordinateurs (de véritables dinosaures) pour ouvrir et baisser les passages à niveau de leurs maquettes.
Tout part de là.

Ils sont fascinés par ces systèmes et les possibilités qu'ils offrent pour faire "vivre" leurs maquettes.
Ils se mettent à concevoir les premiers programmes pour gérer leurs feux ou leurs passages à niveau.
Leurs études passent au second plan, certes, mais aussi leur vie sentimentale. Certains vont jusqu'à mettre leur santé en danger par privation de sommeil ou de nourriture.
Je ne parlerai pas de l'hygiène corporelle, qui passe souvent au troisième plan ;-))).

Ils vivent la nuit car les ordinateurs sont plus disponibles aux heures auxquelles tout le monde dort.
Et ils s'organisent pour accéder le plus souvent et le plus longtemps possible à ces machines.
Ils s'opposent à l'administration qui veut faire des plannings précis car ces petit bijoux de technologie coutent une fortune, et il n'est pas question de les laisser en libre accès à des potaches bidouilleurs. Toutes les salles sont alors fermées à clé.

Mais les hackers se fichent des règlements et même de la morale : ils se font des "passes" pour assouvir leurs obsessions (je parle des clefs, hein ;-) ).

C'est aussi pour cela que tous les hackers de tous temps et du monde entier luttent contre la "mise sous clefs" des choses et surtout du savoir.



Comment fonctionne un hacker ?

Lorsqu'un hacker est confronté à un problème, il suit invariablement une méthode spécifique pour le résoudre.
Traditionnellement, il y a 3 façons de régler un problème :
  • La confrontation (on s'oppose aux influences négatives par la violence)
  • La fuite (on change de crémerie pour éviter la confrontation)
  • La négociation / collaboration (on abandonne un avantage en espérant une compensation)
Vérifiez avec l'actualité récente, et vous trouverez ces 3 méthodes employées constamment...

Un hacker utilisera une 4eme possibilité. Il cherchera à comprendre le système, s'interfacera avec, l'utilisera, puis le détournera pour atteindre ses objectifs propres et jouer avec....
S'il n'y arrive pas seul, il constituera une équipe motivée sur le sujet pour arriver à ses fins.



Le hacker carbure à la passion et à l'auto-défi

Et pour ramener ma science, je vous invite à aller voir la théorie de l'auto-détermination sur Wikipedia ou autres....
Selon cette théorie, la motivation humaine dépend de 3 besoins psychologiques :
  • Le besoin d'autonomie (faire ses propres choix, autrement dit, la motivation auto-déterminée)
  • Le besoin de compétence
  • Le besoin d'appartenance sociale

Quand ces 3 besoins sont satisfaits, on ressent un bien être intense, mais le besoin d'autonomie est le moteur principal (selon Deci & Ryan), même s'il y a différents niveaux d'autonomie.
Faites vos propres recherches sur le net... vous verrez que le sujet y est abondamment traité.

Cette motivation peut être intrinsèque : on veut faire telle ou telle chose et on y ressent du plaisir...
C'est la principale source d'action chez les individus et on en retire une satisfaction maximale.
Mais elle peut aussi être extrinsèque. Dans ce cas l'individu attend une récompense en échange de son action. L'action le valorise.

Si le besoin initial fait prendre conscience à l'individu qu'il va en retirer une valorisation à plus ou moins long terme, on parle de régulation identifiée.
Autrement, on joint l'utile à l'agréable.

Par contre, si l'individu accepte l'activité qui à l'origine résulte d'une puissance extérieure, et intègre le notion de plaisir, on parle de régulation introjectée.
Si enfin, on contraint l'individu par un système de récompense et de punitions, on parle de régulation externe. La notion de plaisir est absente, elle est remplacée par la notion de profit.

Il existe aussi des cas d'amotivation, où un individu se rend compte qu'il n'a plus aucune motivation à continuer à faire ce qu'il fait et n'en retire aucun bénéfice à plus ou moins longue échéance...

Ceux qui parviennent à satisfaire leur besoin d'autonomie agissent donc par motivation intrinsèque et régulation identifiée.
On parle quelquefois de "remise en question" : pourquoi est ce que je continue à faire ce que je fais ?

Il va de soi que le besoin de compétence est vite trouvé chez un hacker. De même, le besoin d'appartenance sociale se fait directement par la reconnaissance des autres qui le considèrent comme un hacker.
Rappelons-le encore une fois, comme pour l'art et l'artiste, c'est dans l'oeil des autres que se trouve le hacker. Ce sont ses pairs qui le reconnaissent.
Donc le hacker se lance un défi à lui même et fait abstraction de toutes les données autres pour se consacrer librement à son objectif.
Il y trouve sa propre satisfaction qui passe par sa propre autonomie et ses propres choix. Il satisfait sa passion.

Mais cela correspond souvent à un engagement vers l'autonomie totale, et le refus des contraintes.


Le Hacker est un OVNI

Le Hacker peut entamer un projet titanesque si tel est son bon plaisir, quelles que soient les oppositions qu'il va rencontrer. Il ne marche pas à la récompense, ni à la punition, ce qui le rend peu malléable et totalement indépendant.
Il ne subit aucune motivation extérieure, il agit pour l'amour de l'art, même si le besoin de reconnaissance (un des plus forts chez l'être humain) peut ne pas y être étranger.
Il sait qu'il peut agir sur son environnement et donc, il a tendance à devenir élitiste et à cloisonner une sphère à ses semblables qui ont un intellect sur développé.

On retrouve cette notion dans un épisode de "The Big Bang Theory" dans lequel Penny tance vertement ses amis au motif qu'ils se moquent de son amoureux qui a peur de les voir faire "exploser la lune".
Elle leur rappelle qu'ils ont eux-mêmes souffert de cette exclusion par rapport à leur intelligence supérieure et qu'ils devraient être les mieux à même de comprendre ce que pouvait ressentir le pauvre garçon dont ils se moquaient.
Rassurez-vous, ils font amende honorable, car ils ont compris la leçon.

La plupart du temps, les hackers ont du mal à comprendre les valeurs de la Société qui les entoure. Ils s'affranchissent de ce système.
Mais il peut s'intégrer socialement, si on lui explique les règles. Et il peut aussi faire du hacking social : étudier le système, s'interfacer avec et le détourner de son but initial.
En fait, ce qui différencie le hacker c'est son mode de pensée : il a une pensée systémique qui ne s'apprend nulle part.

Il considère toujours des systèmes et n'a donc pas de jugement de valeur sur un individu. C'est ce que dit le "Mentor" dans son texte.
Il "sort du cadre en permanence".


Tout cela est bien beau, mais...

Cela sert à quoi ? Et bien à vous rappeler que la motivation intrinsèque est un moteur formidable et qu'il convient de la tenir comme la première des valeurs des individus.
Soit en développant ses compétences pour bénéficier de cette motivation, soit de la laisser se développer chez les autres, sans brimer leur créativité.
Le but du jeu est de développer cette pensée systémique (voire de l'adopter vous-même).

Au coeur de l'horreur des camps de concentration nazis, des détenus ont fabriqué des poupées avec le peu dont ils disposaient. C'est vous dire à quel point une motivation individuelle peut s'opposer à une énorme machine de mort et de destruction.

De tout ce qui est noté plus haut, il faut retenir une chose (la principale) : il vous est IMPOSSIBLE DE MOTIVER un individu. La vraie motivation vient de lui-même et pas de l'extérieur.
C'est le plus important à connaitre.

Ce qui nous amène naturellement à considérer que dans un groupe réuni dans un but précis, il y a 4 types d'individus :
  • Les compétents / Motivés
  • Les Non Compétents / Motivés
  • Les Compétents / Non Motivés
  • Les Non Compétents / Non Motivés


Les techniques de Management

Petit bonus pour recoller avec la thématique du blog, une application pratique au management d'équipe, dérivée de tout ce qui précède.
  • Vous avez affaire à des individus compétents et motivés : ils n'ont pas besoin de vous, alors déléguez, fixez des objectifs et mesurez les résultats.
  • Vous avez affaire à des individus non compétents mais motivés : envoyez les en formation, vous avez tout à y gagner.
  • Vous avez affaire à des individus compétents mais qui ne sont pas motivés. Tout doit passer par l'échange et le dialogue, autrement dit, le questionnement. Qu'est ce qui bloque la motivation de l'individu ? Et croyez moi, ce n'est pas une prime quelconque qui le motivera. Soyez à l'écoute...
  • Vous avez affaire à des individus non compétents et non motivés. Bon, ça s'appelle jouer la difficulté... La compétence ne pose aucun problème : il existe des formations pour tout. Mais là encore attaquez vous à la motivation. Pourquoi n'y a t il plus motivation ? Si vous levez ce verrou, le reste n'aura aucune importance et se résoudra très facilement.
De nos jours combien de personnes sont démotivées (je ne parle pas de découragement, je parle bien de démotivation). Regardez le succès du statut de micro-entrepreneur....
Il y a de réelles motivations à changer, mais par procrastination, le plus souvent, tout cela reste un voeu pieux. Mais cela illustre bien l'importance de la démotivation.
Nous avons vu qu'un individu n'agit QUE s'il a envie d'agir. C'est ce que la police appelle un mobile ;-).

Attardez vous toujours sur la motivation des individus et facilitez leur la culture de la motivation, vous verrez que le reste suivra.....



mercredi 10 août 2016

12000

Et bien, voilà : nous avons franchi le cap des 12 000 visites.

Je suis toujours ravi de voir l'intérêt que vous portez à la démystification et que vous souhaitez éviter de prendre des vessies pour des lanternes.

En ces temps troublés, où il faut plus que jamais rester éveillé et circonspect, il convient de vous reposer sur votre cerveau et analyser les choses, sans vous laisser manipuler par qui que ce soit.

Les escrocs et les marchands de rêve continuent leurs coupables activités : une personne que je connais et que j'apprécie a récemment été victime de l'un d'eux qui l'a plaquée après l'avoir persuadé de lui confier la gestion de son petit pécule. Inutile de vous dire qu'elle n'a jamais revu ni l'un, ni l'autre.

Et c'est le but de ce blog de vous apprendre à vous défendre et à avoir vos propres idées claires.

Donc encore merci de vos visites, merci de consulter ces articles et espérons que ceux-ci répondent de mieux en mieux à vos attentes.

Si vous voulez intervenir, ne vous privez pas de laisser des commentaires, surtout s'ils sont critiques....

merci et à bientôt


jeudi 14 juillet 2016

Mentalisme : La lecture Froide (Cold reading)

A tout seigneur, tout honneur : la technique phare du mentalisme, celle qui fait rêver (fantasmer ?) les petits et les grands (les grands surtout), j'ai nommé la Lecture Froide.
Contrairement à la lecture chaude qui se pratique bien avant l'entretien qui a déjà fait l'objet d'un billet, la lecture froide se fait en direct, sur l'instant et en face à face.

Hé oui, on revient aux fondamentaux du mentalisme avec cet article promis depuis longtemps et enfin disponible pour vos petits yeux tous fiévreux d'attente.

Il s'agit, précisons le bien, d'une simple communication non-verbale. Ce sont des techniques qui sont utilisées principalement par les commerciaux, mais aussi par les escrocs (oui, je reconnais qu'il y a une similitude quelque part, un vague cousinage) et autres charlatans en tout genre...
Il n'y a aucun ésotérisme là dedans, aucun pouvoir spécifique caché. Tout le monde peut s'y adonner, mais certains sont extrêmement doués naturellement, tandis que d'autres vont devoir s'entrainer durant des heures pour obtenir un résultat satisfaisant....

Quoi qu'il en soit, c'est une technique extraordinaire et je vous invite à vous y exercer. Les progrès sont particuliers, en dents de scie. On stagne longtemps, puis d'un coup on avance et ainsi de suite, au fur et à mesure de l'acquisition des mécanismes.



Les étapes

La lecture froide se pratique en plusieurs étapes. Mais elle commence systématiquement dès la mise en présence.
Comme toute technique de communication non-verbale (c'est à dire sans paroles échangées) l'opérateur (celui qui fait la lecture froide, le mentaliste) fait attention à tout votre comportement.
Votre façon de vous déplacer, votre attitude générale, votre aisance et votre occupation de l'espace.

Ensuite, il va détailler votre tenue. Votre style vestimentaire, vos bijoux, votre coiffure, les signes distinctifs (tatouages, symboles religieux, marques spécifiques, etc...).
Bref, il va lire votre "langage corporel".

Mais ensuite, le dialogue va s'engager. La lecture froide s'arrête t elle pour autant ?
Bien sûr que non....

Ce qui va être analysé ensuite, va être votre vocabulaire, vos intonations, votre accent, tout ce qui peut permettre votre identification sociale, ainsi que votre capacité à communiquer.
Enfin, lorsque l'opérateur va parler, il va rester dans le flou, mais lire vos réactions pour savoir s'il tape juste ou non et quelles émotions il suscite chez vous.

Pour vous dire à quel point ces techniques peuvent être puissantes, sachez que le FBI lui-même, en se basant sur des travaux scientifiques comme ceux de Paul Eckmann souhaitait mettre en place des mentalistes au même titre que des profilers. Mais dans la réalité, les choses ne sont pas aussi évidentes que dans les fictions télévisées, et le caractère un peu "music hall" de la chose n'a pas contribué à lui donner une respectabilité suffisante. Le coût était supérieur aux avantages (bref, ce n'était pas rentable), et pour être cohérent, cela concerne plus les commerciaux que les policiers.

Revenons maintenant dans la peau d'un mentaliste. Le grand secret, c'est qu'il ne traite pas les choses les unes après les autres, mais bel et bien toutes à la fois...
L'individu n'est pas un comportement plus un langage, plus des habits, plus des expressions... il est un tout complet et il s'analyse globalement, chaque fait accentuant ou contredisant les autres.

Je vais prendre un exemple simple : une jeune fille vous plait et vous la regardez. On compte l’intérêt manifesté pour une personne à la fréquence, à la durée et à l'intensité des regards échangés. Un véritable langage à lui tout seul, le regard. Supposons que vous échangiez de fréquents regards prolongés avec une jeune fille inconnue dans la salle d'attente d'un médecin.
Si la jeune fille vous regarde normalement, la tête légèrement inclinée sur le coté et avec un léger sourire, inutile de vous faire un dessin.
Par contre, si elle vous regarde sourcils froncés en poussant d'innombrables soupirs d'agacement...inutile de vous faire un dessin non plus...

Dans les deux cas l'échange oculaire à lui tout seul ne suffit pas à interpréter correctement la situation. Si ça se trouve, vous aurez même plus d'échanges visuels avec la deuxième qu'avec la première...

Vous comprenez bien qu'une donnée toute seule ne sert à rien, mais qu'elle doit s'accompagner d'un contexte. C'est la connaissance du tout qui donne la bonne interprétation.



Un rapide tour d'horizon

La gestuelle

Dès le premier contact, le mentaliste note votre allure générale. Ce qui l'intéresse, ce sont les choses flagrantes. Si vous boitez, vous avez, soit une malformation, soit vous avez eu un accident. Prédiction facile à venir... Mais est-ce un signe d'un tempérament aventureux ? Il va essayer de le déterminer en continuant d'observer. Votre pas est-il assuré ou timide ? Là encore, il grappille des renseignements. Vous marchez courbé vers l'avant ou la poitrine sortie ? Il pourra en déduire une forte assurance ou un manque.

En quelques secondes, vous êtes cartographié.

Bien sûr, quand on vous le détaille, cela parait évident, mais la plupart des gens n'analysent pas à ce point.

Regardez comment les gens s'assoient : si la personne s'enfonce au fond du fauteuil, elle se sent forte, assurée, tranquille en sécurité et sa tenue sera à cette image. Si la personne s'assoit délicatement d'une demi-fesse sur le rebord du fauteuil, c'est exactement l'inverse... à explorer avec les autres méthodes décrites ci-dessous.

Les bras croisés ou non (et en plus selon le type de croisement) donnent de nombreuses indications... C'est comme cela que l'on "apprend" à passer des entretiens... Il existe une "bonne" attitude pour affronter un jury ou des clients....

La tenue

Dans le même temps, le mentaliste va détailler votre tenue. Classique ? Sport ? Sexy ? Pour chacune de ces options, il va approfondir. Si vous avez une tenue sexy, par exemple, il va se poser la question de savoir si vous voulez séduire ou si vous avez un maque d'assurance qui vous pousse à vous affirmer ainsi. Si vous voulez séduire, est ce par provocation, pour susciter le désir ou par peur de l'abandon ? Là encore, il va croiser ces données avec celles que nous venons de voir et celles que nous verrons après.

Si vous portez des bijoux ou des tatouages, là encore, c'est carrément un livre ouvert que vous lui offrez. Les signes distinctifs religieux donnent des indications, c'est évident, mais une simple montre va révéler aussi énormément de choses. La forme de son cadran est elle ronde ou carrée ? Les chiffres fun ou classiques ? Est ce un chrono de plongée ou une mécanique à système (phases de la lune ou chrono, par exemple) ? Vous comprenez mieux où je veux en venir. En fait, pour qui sait les lires, les signes (les indices) sont énormes et abondants.

La coiffure

Et la coiffure à laquelle on ne fait jamais assez attention, alors qu'elle contient dans les cheveux de la Kératine comme les ongles, ce qui explique les penchants fétichistes. 

Regardez la place que tiennent les cheveux dans les histoires (Samson et Dalila, entre autres) et le nombre de publicités qui y font référence. Et aussi dans les blagues méchantes sur votre collègue qui a des pellicules.
Comme les ongles, les cheveux contiennent de la kératine (oui, je sais, je radote). Une substance qui n'a pas besoin de la chaleur du corps pour continuer son effet de croissance. Les fétichistes collectionnent les ongles et les cheveux. Une coïncidence ?

Au siècle dernier, les amoureux échangeaient une mèche de cheveux, portée dans un bijou autour du cou, ou dans une montre gousset. Et nos illustrations de morts vivants montrent des cadavres aux cheveux et aux ongles longs. Comme la kératine n'a pas besoin de chaleur, les cadavres ont les ongles et les cheveux qui poussent...

Les cheveux sont des instruments de séductions au point que certains les cachent.... et que Shinead O'Connor s'est rasé la tête pour passer une audition et qu'on s’intéresse à sa voix et pas au reste...

Les tatouages

Là, nous abordons un sujet si sensible qu'il nous faudra un billet spécialement dédié aux tatouages pour mieux expliquer tout le mysticisme qui s'y rattache. Quoi qu'il en soit, sachez qu'on ne sacrifie pas la surface de sa peau inconsidérément et que le tatouage est une expression tribale primordiale. Chaque tatouage a donc une signification bien précise pour celui ou celle qui la porte. Une sorte de marque qui se rapporte à un état d'esprit, un évènement ou à une personne.

Ce n'est pas une invention, car les tatoueurs refusent désormais de tatouer un nom d'amoureux sur la chair, car si le couple venait à se séparer, le tatouage resterait ad vitam aeternam et ne permettrait pas de faire son deuil, ou donnerait une mauvaise image à un nouveau prétendant qui lirait la liste de ses prédécesseurs....
Il faut savoir aussi que le tatouage est très symbolique et que certaines religions en font une obligation tandis que d'autres le condamnent sans appel...

Les dialogues

Dès que vous ouvrez la bouche, vous donnez des informations, même si vous n'en avez pas conscience. Votre accent, votre élocution, votre débit de paroles, votre vocabulaire, la cohérence de votre discours vous trahissent. Ou plutôt trahissent votre personnalité. Un simple "oui" (ou non, ne soyons pas racistes) va indiquer votre origine selon votre accent. Si votre voix est assurée ou chevrotante, si elle est forte ou fluette, autant d'éléments d'appréciation que le mentaliste mettra dans son escarcelle.



7 émotions et pas plus

Mais ce n'est pas fini. Avant tout, sachez que vous ne pouvez éprouver en tout et pour tout que 7 émotions de base. Pas une de plus, pas une de moins (on va éviter le cas des sociopathes). Je reviendrai sur ce sujet dans un prochain billet, car c'est un sujet vital pour tout ce qui est mentalisme et qui sert de base à la série télévisée "Lie to me". Ce qui veut dire que lorsque vous allez dialoguer avec un interlocuteur, selon ce que vous ressentez vous allez afficher (que vous le vouliez ou non) une de ces 7 expressions. Il verra donc en temps réel votre réaction.
Pour voir votre réaction face au discours tenu, le mentaliste va utiliser dans son discours deux effets très connus : le "tir aux petits plombs" et "l'effet Barnum".

Le tir aux petits plombs

Votre interlocuteur ne vous connait pas. Il va devoir se caler sur vous et sur vos réactions pour s'orienter dans sa réflexion. C'est typique des "médiums".

- Je "vois" un de vos proches qui est mort d'un problème à la poitrine ou au ventre.
Vous allez certainement entendre le "consultant" du "médium" répondre :
- Oui, mon grand père est mort d'un cancer du foie.

Mais même si la personne ne répond pas de façon verbale le "médium" peut lire les réactions. Si le consultant réagit sur le mot poitrine (ou ventre, c'est selon) le "médium" va "voir" plus précisément...
- Non, pas le ventre... je sens que c'est plutôt la poitrine. Et il attend confirmation....

Quelques fois même, votre corps aura réagi avant même que votre esprit ait eu conscience de l'écho qui s'éveille en lui.
Au fait, essayez de trouver dans vos connaissances, même votre cercle proche, qui est forcément plus restreint, une personne qui ne soit pas morte d'une affection à la poitrine ou au ventre.... Tous vos organes vitaux sont là.

Et si vous ne réagissez pas, le "médium" sentira autre chose : il s'orientera vers la tête ou un accident, mais il serait bien étonnant que la première condition ne soit pas remplie.

Remarquez aussi l'emploi de "un de vos proches" qui ouvre la porte à environ un millier de personnes. Selon vos réactions, on procédera par dichotomie : votre famille (générale), vos parents (ce qui inclut les grands parents et les cousins), vos propres parents (parents ET grands parents). Et avec qui avez vous envie de communiquer par delà de la mort ? Pas avec le concierge, nous sommes bien d'accord. Donc dès le départ, les choses sont biaisées.

En fait le "médium" vous questionne et va dans le sens que vous lui indiquez par vos émotions et vos réactions. Je connais d'ailleurs un tour de magie très impressionnant basé sur ce principe et quand on me l'a fait la première fois, j'ai été épaté (oui, moi aussi ça m'arrive). Puis, comme il faut toujours aller au plus simple, j'ai eu l'illumination du "truc". Mais je vous garantis qu'il est excellent.


Autre technique émotionnelle

Quelquefois, pour arriver à identifier un "marqueur" de vos réactions, le mentaliste va faire un truc déconcertant : vous tutoyer d'entrée, affirmer une chose d'une fausseté flagrante, quelque chose de bizarre à seule fin d'identifier chez vous des marqueurs comme la surprise, la honte (ou la gêne, ce qui s'en rapproche bien), etc...
Ne croyez pas qu'il soit fou ni même original... Il teste vos réactions pour noter par la suite comment vous réagissez à son discours....


L'effet Barnum

Une vieille technique qui aurait été mise au point par le génial Barnum lui-même. On assène une vérité comme absolue en se basant sur des probabilités quasi certaines.
- Quand vous étiez enfant, vous avez eu un accident qui vous a marqué
Essayez ça marche avec tout le monde y compris vous et moi. Parce que vous, vous allez chercher le votre, d'accident, et vous allez certainement en trouver un ....
Par exemple, en apprenant à monter à bicyclette, ou en apprenant à nager, etc.... Vous avez fait une chute ou failli vous noyer (enfin, vous avez bu la tasse) ou encore autre chose... et rassurez-vous, on est tous passés par là...

Mais tout l’intérêt de la stratégie c'est de donner cette affirmation générale comme étant une vérité certaine VOUS concernant. C'est vous qui allez faire le boulot et chercher le fameux accident dans votre passé.

Dans votre entrée, vous avez certainement un récipient (c'est vague, hein ?) dans lequel vous mettez tout un tas de choses dépareillées (dont un stylo qui n'écrit plus, mais de vieilles clés, des boutons de costume pour le cas où, etc....).
C'est exactement le sketch de Gad Elmaleh, et ça marche.....

Une chose et son contraire

Un "truc" encore souvent utilisé, c'est l'assertion générale et son contraire immédiat. Compliqué à comprendre formulé ainsi, mais prenons un exemple :
- Vous êtes une personne ouverte, mais vous pouvez vous montrer méfiant si les circonstances le veulent.
Ben oui, comme à peu près tout le monde.

- Vous avez un monde intérieur très riche, mais vous savez vous ouvrir aux autres
Là encore, c'est la même méthode sauf que c'est la phrase inversée.
A noter que les deux valeurs sont positives. On vous valorise toujours. Passer la brosse à reluire est la meilleure façon de vous manipuler en passant pour une personne à la fois clairvoyante et sympathique.
Et je vous rappelle qu'à peine un quart d'heure avant sa mort, Mr de La Palice était encore en vie.



L'environnement

Dans les lignes ci-dessus, on part du principe de la rencontre dans un environnement neutre. Mais le lieu de la rencontre est lui aussi révélateur. Si vous vous rencontrez dans un salon de la voyance, vous manifestez certainement un intérêt pour ...la voyance (je suis médium...). Si vous fréquentez ce type de salon, vous avez, soit un intérêt pour l'occulte, soit vous traversez une passe difficile, pleine d'interrogations et vous cherchez à vous rassurer devant l'adversité ou vous cherchez des réponses...
Si c'est dans un lieu choisi par vous, vous donnerez vos inclinations par ce simple choix. Si c'est chez vous ou dans votre bureau, les lieux reflèteront votre personnalité.
A bon entendeur.....



L’accréditation de sa supériorité

Le mentaliste va toujours avoir à coeur deux choses. Vous inspirer confiance, grâce à sa tenue, toujours correcte, mais sympathique que l'on retrouvera, comme de juste dans son comportement et dans ses vêtements, mais surtout, il va tenter d'accréditer sa supériorité sur vous. C'est le classique de l'escroquerie, et revoyez "L'arnaque" si vous avez besoin de vous en convaincre.

Le truc du mentaliste, c'est de donner l'illusion qu'il sait pour vous inciter à baisser la garde et à donner plus que ce que vous ne vouliez. Si vous voulez comprendre le "truc" regardez le comportement de Patrick Jane à propos de la boite en plastique qui se trouve dans le coffre-fort de l'enquêteur du CBI. Un morceau d'anthologie.

Il ne sait absolument pas ce qui se trouve dedans mais donne le change pendant plusieurs épisodes avant de comprendre ce qu'il y a réellement dedans (Beuark).



Mentalisme, nouvelle technique

Au risque de vous décevoir, non, le mentalisme n'est pas nouveau. Tous les joueurs de carte en font... C'est la base indispensable des illusionnistes.

Mais vous n'êtes pas obligés de me croire sur parole. Alors relisez les aventures du chevalier Dupin par Edgar Allan Poe (qui a été inspiré par les mémoires de Vidocq pour créer son personnage). Vous verrez que les techniques qui sont décrites dans le roman sont criantes de vérité.

Et à tout seigneur, tout honneur, le chevalier Dupin a engendré un autre détective hors pair.... Sherlock Holmes et aussi encore plus fort que lui, son frère Mycroft Holmes...
Je pense à la scène où les deux frères font assaut de déductions en regardant des étrangers dans le parc et dans lequel Mycroft dépasse encore Sherlock...

Les techniques ne sont pas nouvelles, mais elles sont pour la première fois décrites de façon cohérente et expliquées au plus grand nombre....

Point de magie dans tout cela, mais uniquement des observations et des déductions. Rajoutez un peu de psychologie appliquée et vous obtenez un cocktail détonnant appelé mentalisme et qui donne l'impression qu'une personne peut lire dans l'esprit d'une autre personne. Tout est dans l'enrobage....



Qui peut le faire ?

La réponse est simple : tout le monde. Il suffit de s'entrainer. Certes, il faut un peu de temps, mais tout cela est extrêmement facile. Lisez vos classiques, entrainez vous et surtout...utilisez votre cerveau...

Dans de nombreux autres articles nous aurons l'occasion de revenir sur ces techniques, voire d'en détailler quelques unes...

Vous pouvez laisser un commentaire, si vous le souhaitez...