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dimanche 24 décembre 2017

Séquence émotions

"7 émotions", comme le chantait Sheila... ah non, zut, je m'ai trompé...
Cela fait longtemps que je vous parle (qui a dit "je vous bassine" ??) de ces fameuses "7 émotions", mais que je ne développe pas de billet dessus.
C'est chose faite avec cet article qui est à la fois très simple, et très complexe.

Très simple, car vous verrez que les notions abordées sont d'une simplicité vraiment enfantine, et complexes, car cela touche à la nature humaine profonde qui communique toujours à partir de ces 7 émotions de base.
Nous allons voir que quoi qu'il en soit, vous laissez toujours parler vos émotions.


Au commencement était la vidéo

Vous avez tous vu au moins une fois dans votre vie le générique de "Lie to me". Dans ce générique, on voit une succession de plans dans lesquels chacun des acteurs marque une émotion différente et des chiffres cabalistiques apparaissent en surimpression sur l'image, avec des mesures...
Bien que la série soit fictionnelle, elle se base sur la vie et les recherches du Professeur Paul Ekman (Wikipédia est votre pote).

C'est lui qui a découvert et posé les bases des recherches sur les "micro expressions" qui ont été une véritable petite révolution dans le monde de la psychologie.
Il a pu constater que tous les humains sur terre disposent d'un registre émotionnel de base de 7 expressions, quelle que soit leur culture ou leurs caractéristiques ethniques, preuve s'il en était besoin que nous somme tous identiques.
De par son passé personnel, il s'est focalisé sur les techniques de dépistage du mensonge, et c'est cette triste expérience personnelle qui est évoquée dans la série.

A partir donc, de son expérience personnelle, il étudié les différents types de mensonge et a découvert que pas mal d'individus pouvaient relativement bien dissimuler leurs émotions et mentir, le front serein et l'oeil clair (qu'est ce que je m'exprime bien ;-)...).

Mais la véritable avancée est venue du fait qu'il a mis en évidence que, systématiquement,  pendant une micro-seconde, un individu affichait la véritable émotion ressentie avant de la redissimuler derrière son masque.

Donc, nous savons désormais avec certitude que, quelle que soit notre volonté de dissimuler nos ressentis, notre visage affiche systématiquement les micro expressions qui trahissent un court instant les émotions qui nous traversent...
Mais ces émotions affectent également notre langage corporel mais aussi verbal.
Bref, tout notre corps est une immense machine à communiquer et crie la vérité sur notre pensée émotionnelle à qui sait la lire.


Le paradoxe

D'aucuns n'ont pas manqué de faire remarquer que le générique de la série, dès le départ, postule un paradoxe.

La série fait intervenir des acteurs (ben oui), et ces acteurs affichent donc des émotions pour nous faire comprendre le cheminement de la pensée des personnages.
Donc, on peut simuler toutes les expressions. Et de la même façon, les spectateurs "décoderont" la "bonne" expression. On peut donc communiquer nos émotions sans passer par le canal du verbe.

Donc sur une série sensée montrer que l'on peut distinguer les vraies émotions des fausses, on montre des acteurs qui affichent de fausses émotions, tout en nous faisant croire qu'elles sont vraies, puisqu'elles sont mesurées par les spécialistes en micro-expressions qui en déduisent le coupable.

Est ce que quelqu'un a un cachet d'acide acétyl-salicylique sur lui (et un peu d'eau) ?

Ces acteurs affichent donc, sur commande, une émotions plausible, sans trace de micro-expression prouvant qu'ils n'en pensent pas un mot.
Or, selon les travaux du Professeur Ekman, c'est un mensonge convenu, c'est à dire qu'ils n'ont pas besoin de dissimuler, puisque de toutes façons, tout le monde sait qu'ils sont acteurs et donc ils "trichent" sur leur émotions montrées.

Mais par voie de conséquence, logiquement, ils ne mentent pas... et n'ont donc pas de scrupule à le faire...
Car il y a une sorte de convention tacite par laquelle nous acceptons de facto que les acteurs nous mentent car c'est leur "métier" et eux n'ont donc aucun scrupule à le faire, car c'est socialement convenu entre nous...
Ca va ? Vous suivez ou bien .... ???

Ce qui pose le problème des avocats et des commerciaux (entre autres) qui sont dans une situation plus ou moins semblable, car ce sont des "menteurs professionnels" (ce n'est pas péjoratif, j'étais commercial). C'est à dire que leur profession les oblige à interpréter la Vérité.
Et le summum dans ce domaine, c'est l'agent infiltré... qui acquiert carrément une "nouvelle" personnalité, au risque de troubles de la personnalité.

Et ce qui nous ramène au mensonge des MPN (voir ce billet pour en savoir plus sur les MPN) qui n'ont strictement aucun scrupule à mentir.

Comment peut-on donc les dépister "scientifiquement" ?






Le syndrome d'Asperger

J'ai lu tout un tas de choses sur le net, établissant des rapports avec l'autisme, ou autres affections.
On va faire simple : un autiste est une personne qui ressent si violemment les émotions qu'il s'en protège car elles lui font mal. Il évite même le contact oculaire pour se protéger.
Une victime du syndrome d'Asperger ne sait tout simplement pas "décrypter" les comportements émotionnels des autres, et donc n'en tient pas compte.

Un exemple simple : une personne pleure.
Est-elle triste ? Ou pleure-t-elle de joie ? Ou bien est-ce une crise de fou rire ?
Un individu souffrant de ce syndrome est tout simplement incapable de décoder l'émotion qui préside au comportement.
Il va donc négliger le comportement affiché qu'il ne sait pas interpréter et continuer ce qu'il a entrepris, sans tenir compte du ressenti de l'autre.

Ce qui pose, à l'inverse, la question de savoir si certains individus sont plus capables que d'autres de "décoder" les émotions humaines ?

Bien entendu, un entrainement adéquat accroitra votre potentiel. Mais oui, certains individus ont une sensibilité propre à ce décodage.




Les 7 émotions


Depuis le temps qu'on en parle, on va les lister, non ?

Joie
Tristesse
Peur
Colère
Surprise
Mépris
Dégoût



La polémique

Donc le Docteur Ekman travaille sur une sorte de détecteur humain de mensonges, basé sur l'observation des micro expressions.
Si les choses étaient aussi évidentes que cela, nous n'aurions plus de crime impuni, tous seraient élucidés, comme dans Navarro ou NCIS, mais...ce n'est pas le cas.

C'est pour cela que le FBI n'a pas généralisé la méthode des micro-expressions, bien qu'à un moment, il fut question de former tous les agents de terrain à ce type d'analyse.

De plus, certains facteurs (paralysies faciales, prise de certains médicaments spécifiques, traitements chirurgicaux (botox, lifting, ...), entrainement spécifique,...) pouvaient altérer les résultats de l'observation.

Au final, pour un résultat probant, il faut énormément de moyens, et on revient presque au "mentalisme" classique de Patrick Jane.
D'ailleurs dans un des épisodes de la série "Lie to me", le Dr Cal Lightman, double fictionnel du Dr Paul Ekman apporte un détecteur de mensonge d'une tribu de papous.
Il s'agit d'un oeuf creux dont il ne reste que la coquille. En posant ses questions, Cal Lightman obtient le même résultat que le détecteur de mensonge : victime de son émotion, le suspect écrase la coquille d'oeuf dans sa main, et Lightman ironise sur la différence de coût des deux détecteurs.

Mais il connait les limites de son propre système, car lui-même pose les limites de sa découverte : on sait que l'homme a subi une violente émotion en entendant la question.
Reste à déterminer la véritable cause, et c'est là tout le problème. Il faut un ensemble de technique pour découvrir la vérité.
Et donc, avant toute autre chose identifier le type d'émotion qui a provoqué la réaction...
Vous avez une chance sur sept...

Et rappelez vous du détecteur de mensonges de la Comtesse de Ségur : un simple sac empli de farine...



Un don inné

Comme cela est montré dans la série, il semblerait que certains individus aient une connaissance "naturelle" de l’interprétation du comportement des personnes.
Malheureusement, ce sont les psychopathes... ou les gens entrainés.

Par exemple, une autre série que je cite souvent ici, "Mentalist", montre régulièrement dans les épisodes comment on peut savoir si une personne ment.
Ben sûr, ce n'est qu'une série télévisée. Mais elle se base là encore sur les 7 émotions de base et sur le langage corporel.
Que dit la personne en face ? Est elle triste ? En colère ? Cela justifie-t-il son innocence ? Cela expliquerait-il un passage à l'acte ?

Ceux qui savent jouer sur les émotions et les détourner à leur profit sont les psychopathes.
Prenons par exemple Ted Bundy, tueur sadique et asocial exécuté sur la chaise électrique et qui n'a jamais exprimé ni remords ni compassion envers ses victimes.

Il joue sur les émotions de ses victimes pour parvenir à ses fins, et il s'adapte en permanence à ses victimes.
Sa technique favorite consistait à feindre un handicap pour éveiller la pitié de ses futures proies. Pour endormir ses victimes, il agissait dans un lieu public, afin d'abaisser le plus possible leur seuil de vigilance.
Ensuite, il jouait sur la surprise pour agresser ses victimes et sur la peur pour les contrôler. Preuve de la puissance des émotions regardez sur Wikipédia l'horreur qu'il a fait subir à ses victimes et surtout leur nombre....
Etant lui-même sans émotions, il a pu en générer chez ses victimes pour parvenir à ses fins, preuve de la puissance de nos émotions.




Donc, je ne risque rien ?

Comme le dit Gomez "Caro mio" à propos de son frère Fétide (Fester) : "on n'a jamais rien pu prouver"....
Le système mis au point par Ekman était très prometteur : un détecteur de mensonges infaillible, car basé sur les émotions humaines, dûment enregistrées et répertoriées.

Pourtant, comme nous l'avons vu, l'interprétation est sujette à caution : Un homme passe au détecteur de mensonges pour un vol.
Or, il a peur qu'on découvre quelque chose dans sa vie dont il a honte (par exemple qu'il écoute Sheila en cachette).

La honte est un mépris de soi... et nous trouvons encore une de nos émotions de base.
Mais si nous émotions de base traduisent vers l'extérieur ce qui se passe dans notre for intérieur, l'inverse peut être vrai.
On va générer des émotions pour contrôler un individu.

Suivant ce principe même, Ted Bundy suscitait la peur pour contrôler ses proies. Il prenait le pouvoir.
Un peu comme une dictature en réduction... avec le peuple réduit à une seule personne...
L'émotion Peur est très forte, très violente, très communicative et il est très difficile d'y résister...

Revenons à notre malheureux suspect. Il va donc avoir le comportement d'un dissimulateur, sauf qu'il ne dissimule pas la bonne information, celle que les enquêteurs recherchent, mais le détecteur détectera bien qu'il dissimule quelque chose.
Tout est dans le Quoi ...

De Pinocchio, il faut se rappeler qu'un mensonge en entraine un autre et qu'au final, le mensonge va se voir "comme le nez au milieu de la figure". Et générer une émotion de honte.
Honte dont certains, comme les MPN pourront profiter pour générer de la culpabilité... et mieux vous contrôler.

Le moindre jeu télévisé, la moindre émission de télévision (surtout s'il faut envoyer du pognon) jouent sur vos émotions.
Alors apprenez à les connaitre, apprenez à vous connaitre... et apprenez à résister...

N'hésitez pas  critiquer, à commenter ou à jeter votre ordinateur par la fenêtre, si vous voulez réagir à cet article, surtout si vous êtes en colère.
Mon seul objectif est de vous rendre joyeux... ne l'oubliez pas...



dimanche 15 octobre 2017

Les principes de la PNL

C'est comme le Loup Blanc ou l'Arlésienne : tout le monde en parle, mais personne ne le voit jamais, cet article...

Bon, donc, comme promis, je m'y colle.
En fait, on parle beaucoup de PNL, on y fait énormément référence, mais la PNL est essentiellement protéiforme....
Chacun y voit ce qu'il veut bien y voir et y puiser les outils qui l’intéressent... ou pas.

Une simple recherche sur le net vous montre que le champ d'action de la PNL va des techniques de drague aux techniques d'épanouissement personnel, en passant par le management et le coaching, voire la sophrologie.


C'est quoi la PNL ?


Ben, c'est facile, personne ne sait bien définir ce que c'est... On sait ce que ce n'est pas, mais pour la définir, on utilise le terme de "techniques de changement".
Donc ce sont des techniques de progression et d’épanouissement personnel.
Me voila bien avancé, dis donc...

En gros, on va essayer de copier un modèle pour arriver au même résultat que lui. Lisez les interviews d'hommes célèbres. Tous sans exception vous confieront qu'ils ont eu un "modèle" qui les a inspirés.

Si une jeune fille blonde d'un mètre quatre-vingt aux yeux bleus veut être ma Muse, je me sens déjà inspiré... Mais ce n'est malheureusement pas de cela dont il s'agit...

Certes, ils ont suivi un "modèle", mais ils s'en sont détachés pour suivre leur propre voie, mais leur exemple les a "inspirés". C'est cela la PNL. S'inspirer d'un (ou plusieurs) modèle(s) et de leurs façons de se comporter et d'agir pour avancer vers un objectif "ultime", un Nirvana.

Et cela passe par ... l'étude du fonctionnement du cerveau et de son mode de fonctionnement. On sait reproduire un comportement par imitation et on choisit dans notre "base de données" personnelle un comportement que l'on pense adapté à la situation pour atteindre un but.
Celui qui a dit "on fait du copier / coller" prend la porte, mais n'a pas tout à fait tort...

PNL signifie Programmation Neuro Linguistique. Cela signifie que notre cerveau suit des "programmes" et que nous pouvons les "modifier", les "améliorer" par la rhétorique (Google est votre pote) en vue de satisfaire un objectif pour nous épanouir.

On est donc bien dans l'épanouissement personnel, encore que chacun s'épanouisse différemment. Y'en a certains qui s'éclatent en envoyant des missiles balistiques au dessus du Japon. Cela signifie simplement qu'ils sont pas tous enfermés....

Retenez bien ces mots clefs : programmation du cerveau et rhétorique. Nous les retrouverons tout au long de cet article.


C'est tout nouveau comme technique ?


Pas du tout.... Les premières modélisation datent des 70's. Par contre, ces techniques datent de l'apparition du cerveau humain.

Le mérite de Grindler et Bandler est d'avoir amalgamé l'ensemble de ces techniques et de les avoir codifiées.
J'ai déjà parlé dans ces colonnes du livre "Comment se faire des Amis" de Dale Carnegie (en vente dans toutes les bonnes boucheries). On y trouve déjà des techniques de mentalisme.

En fait, tant Dale Carnegie que d'autres (Napoléon Hill, ou Grindler et Bandler) se sont demandé quels étaient les points communs qui relient des individus qui "réussissent" socialement parlant.
Existe-t-il une "recette" pour sortir du lot ? Par exemple pas besoin d'avoir fait polytechnique pour diriger une société qui fait dans l'informatique ou dans la génétique. Il suffit d'embaucher ceux qui savent.

Idem pour les auteurs qui ont du succès, les comédiens, et tous les artistes.
Et très tôt, l'idée est apparue que certaines personnes maitrisaient totalement les Relations Humaines, ce qui les aidait, mais ne faisait pas tout dans la réussite.
On a fini par se rendre compte des pouvoirs (normaux) du cerveau.

Ces techniques sont désormais regroupées sous le titre de neuro-sciences et étudiées, alors que les magiciens, les enquêteurs, les médiums, les joueurs (de poker ou autre), les hommes d'affaires, les commerciaux, les négociateurs, les voyants, les politiciens, les hypnotiseurs, les mentalistes, les avocats.... font tous appel à ces techniques depuis des siècles et sans le savoir.

Ca laisse rêveur, hein ??? Mais désormais nous avons ces modèles à notre disposition et nous pouvons les utiliser pour progresser nous-mêmes.
Oui, accessoirement aussi pour manipuler, mais nous en reparlerons.

Bref, regardons quelle est la route et quelles sont les recettes du succès.
Regardez "Cours après moi que je t'attrape" du Dieu vivant Steven Spielberg. La technique de la médaille pour séduire : un coup de mentalisme et donc de PNL, mais juste après la Seconde Guerre Mondiale... On n'invente rien.


Bon on commence ?

Ben oui, on y arrive.
Celui qui a dit "Enfin !" est viré.

Un petit exemple pour visualiser les choses. Une voiture roule sur une route et fait une sortie de voie. Elle tape dans un arbre et s'arrête. Pas de blessée.
Les portes s'ouvrent et les quatre passagers descendent. L'un fait une crise de nerf et tremble de tous ses membres. Le second pleure sans pouvoir s'arrêter. Le troisième rit à n'en plus finir. Le quatrième reste immobile et silencieux.

Tous ont vécu les mêmes faits, mais aucun n'a connu la même expérience et chacun a une réaction spécifique, sans que AUCUNE ne soit LA BONNE réaction.
Il y a 4 vécus différents, au travers de 4 prismes différents, d'un même fait.

Pour comprendre un peu mieux ce que chacun a vécu la PNL dispose un ensemble de "préceptes" (ce terme me parait mieux convenir que celui de "règles").

Selon les versions, vous trouverez sans doute un nombre légèrement différent de préceptes, mais globalement, je reste sur les définitions standard qui comportent 11 concepts.



1 « La carte n'est pas le territoire »

C'est celui dont vous entendre parler le plus souvent et c'est toujours celui que l'on cite en premier...
Ce précepte signifie que l'on ne voit JAMAIS LA réalité, mais uniquement SA réalité. Nous voyons le monde au travers de notre prisme personnel.

Nous pouvons faire des efforts pour tendre vers plus d'objectivité, mais nous seront TOUJOURS subjectifs.

Notre perception est faussée à la base : nous n'avons pas tous la même acuité visuelle, le même odorat ou la même sensibilité auditive. De plus, le décodeur (notre cerveau) possède un ensemble de règles de programmation qui sont des présupposées personnelles.

Celui qui croit en la Divinité pourra voir des "miracles" là où un agnostique athée ne verra qu'une "coïncidence", un hasard. Nous donnons un "éclairage" aux fait qui dépend de notre programmation cérébrale personnelle.

Aucune réalité ne l'emporte sur une autre : la votre est aussi valable que la mienne. Par contre votre réaction (et la mienne) dépendra de l'éclairage que vous avez donné à la scène et qui n'est pas le même que le mien.

Donc, pour communiquer réellement et sainement, il faut faire un effort pour accepter la vision de l'autre et surtout le respecter.

Plus les visions des choses sont éloignées, plus l'effort d'acceptation de la réalité de l'autre est important. Et donc lui garder tout son respect est plus difficile, d'autant que cela implique que les réactions seront radicalement différentes...


   

2 « Derrière chaque comportement, il y a une intention positive »

Chacun de nous est animé par des intentions inconscientes qui nous "incitent" à toujours faire les choix qui nous paraissent les meilleurs parmi tous les possibles.
Lorsque vous faites un choix à l'instant t, votre inconscient maximise votre choix en fonction de sa programmation. Ce choix est donc programmé.

Ce qui veut dire qu'à circonstances équivalentes, votre choix sera toujours inconsciemment le même, sauf... à changer de "programmation".

C'est à la fois tout simple et terriblement complexe, mais votre comportement (votre réaction) "trahit" votre pensée et donc votre programmation cérébrale.
C'est pour cela que les mentalistes qui sont en fait peu ou prou des comportementalistes disent que "le corps ne ment jamais"...

Pour modifier le "programme", on utilise de la rhétorique. Pourquoi modifier le programme me direz-vous ? Tout simplement parce que votre comportement "programmé" est peut être inacceptable pour d'autres et que nous vivons en société...

Il faut bien faire la différence entre compréhensible et acceptable. Par exemple les syndromes post traumatiques pour ceux qui reviennent du combat.

Dans les faits, des réflexes acquis pour survivre au front sont parfaitement compréhensibles, mais totalement inacceptables dans la vie civile "normale". Certes, j'ai grossi le trait, mais cela illustre bien le phénomène.


   

3 « À un moment donné de sa vie, toute personne fait le meilleur choix possible compte tenu du contexte et des ressources dont elle dispose »

En fait, chaque individu s'adapte en permanence à une situation donnée. Chacun "voit" la situation à travers son prisme personnel et sélectionne dans les possibles une réponse qui lui parait (à lui) la mieux adaptée à la situation tel qu'il la perçoit.

La réaction est donc conditionnée par notre vécu, nos valeurs et nous est donc spécifique, que nous ayons une réponse adaptée ou pas à la situation. C'est d'ailleurs une chose parfaitement illustrée par l'exemple de l'accident de voiture que je citais au départ.

Mais pour nous, c'est la meilleure réponse que nous puissions apporter au problème.

Pour faire simple, face à une situation difficile, chacun de nous réagit de son mieux, en fonction de sa "programmation" personnelle.


  

4 « Il n'y a pas d'échec mais que du retour d’expérience (feedback), des apprentissages »

Ah ! Une phrase à faire encadrer et à lire et à relire.
Un problème, c'est l'écart entre une situation théorique idéale que nous voulons atteindre et la situation actuelle.

Le fait de ne pas atteindre ce but est simplement que nous avons atteint un but, mais différent de celui recherché.

Au lieu de jeter le manche après la cognée, il faut se remettre en question pour trouver d'autres pistes pour atteindre le but escompté, en tenant compte de ce qui a provoqué la divergence de but lors du premier essai...
Et hasard ô combien, c'est justement le thème du précédent billet....lol

Dans cette quatrième règle, on parle de "retour d'expérience". On ne valorise pas le résultat. Parler d'échec est malvenu, car cela démotive, alors que, justement, il faut agir encore pour atteindre le "bon" résultat (qui est plutôt le résultat espéré que le "bon" résultat).

Mais pour ce faire, il faut se remettre en cause, "lâcher prise". Nous avons tous droit à l'échec.
Et si nous sommes assez réalistes, cela veut dire que nous devons accepter nous mêmes de nous tromper sans culpabilité mais aussi d'accepter les échecs des autres... Hé oui, eux aussi peuvent se tromper...

La seule règle est de ne JAMAIS laisser se perdre sa motivation pour atteindre le but ... encore une fois lisez le billet précédent...


   

5 « On ne peut pas ne pas communiquer »

Vous vous dites "ça y est, il est reparti dans la provoc...".
Ben non... lol

20% de notre communication est verbale. Ce qui signifie que 80% de la communication est non verbale (oui, mais j'ai fait des études ;-) ). C'est le corps qui parle et "le corps ne ment jamais".
Mieux, même si vous refusez de parler, vous donnez des informations et donc... vous communiquez. Refuser de communiquer... c'est communiquer et il est interdit d'interdire.
Lisez l'article sur la lecture froide (cold reading). Vous verrez que votre corps communique à l'insu de votre plein gré.

Nous communiquons en permanence, et mieux que sur Twitter et consorts (à bon entendeur ... Donald fais un peu le canard...)....

Et si nous émettons, d'autres reçoivent. Dès lors, que devient notre message ? Est-il correctement interprété, et la réponse de l'autre sera t elle correctement décodée par nous ?

Le choix même des mots donne la "coloration" de votre pensée : les forces "rebelles", le gouvernement "légitime" sont des mots que l'on entend souvent aux infos ces temps derniers...
Le présentateur, à l'insu de son plein gré, par le choix de ses mots donne "sa vision" des faits.

Mieux : un Bébé qui pleure communique : soit il a faim, soit il en a plein la couche .... et il veut vous inciter à agir...

Mais ... ne serait-ce pas de la manipulation ? Toute communication est une forme de manipulation. Et nous abordons là le thème central de ce blog... et nous y reviendrons, ne vous en faites pas : est ce que communiquer, c'est manipuler ??


   

6 « Toute personne a en elle les ressources nécessaires pour accomplir son objectif »

Ben oui, et je me tue à le dire. Yes You Can...
A chaque fois, je cite la fameuse phrase de Sénéque "Ce n'est pas parce que les choses nous paraissent difficiles...".

Tant que l'objectif est SMART (Simple, Mesurable, Atteignable, Réalisable, Temporel) vous pouvez l'atteindre. Et rappelez vous qu'il n'existe pas d'échec.
Vous serez surpris de savoir ce qu'une personne motivée peut accomplir.

D'ailleurs, à ce propos, je vous invite à réfléchir sur les Troubles Dissociatifs de l'Identité. Les individus qui ont plusieurs personnalités à l'intérieur d'un même corps.
Pour ne pas vous laisser tout seul à réfléchir, je vous donne une piste : vous connaissez le film "Split" de Night Shyamalan  ?

Ce réalisateur est connu pour partir d'une réalité scientifique et pousser ensuite la réflexion aux limites de son imagination.
Un des sujets qui le passionnent est justement le Trouble Dissociatif de l'Identité.

"Je pars d’un phénomène reconnu, auquel les gens croient, et je développe. Avec le trouble dissociatif de l’identité, chaque personnalité croit en sa propre existence, à 100%. Si l’une d’elles est persuadée d’être diabétique ou d’avoir du cholestérol, son corps peut-il en être affecté ? La question fait débat. Personnellement, je crois que oui. Et si l’une des personnalités croit qu’elle possède des pouvoirs surnaturels ? Qu’en est-il alors ?"

Pour son film "Split", il s'est basé sur le cas de Billy Milligan, un criminel en 1955 aux USA aux personnalités multiples (10 recensées par les psychiatres qui l'ont expertisé, mais il se vantait d'en avoir 24).
Ses personnalités allaient d'un scientifique anglais (Arthur) d'une vingtaine d'années, à une fillette de 3 ans (Christine).

Il fut arrêté mais non emprisonné, car reconnu comme étant non-responsable de ses actes. Par contre, il suivit un traitement psychiatrique et fut déclaré guéri en 1991, n'ayant plus qu'une seule personnalité.

La où la chose est impressionnante, c'est que une personnalité et une seule (à l'exclusion de tous les autres) était fumeur (Allen). Quand on pense aux difficultés qu'ont certains pour arrêter de fumer...
Et il y a d'autres comportements similaires ou une seule des personnalités est impactée, à l'exclusion des autres...

Comme quoi notre esprit peut faire beaucoup de choses... à condition d'y croire... (Google est votre pote).


   

7 « Le sens de la communication est donné par la réponse qu'on en obtient, quels que soient ses intentions et ses sentiments »

Lorsque vous communiquez, vous avez, en tête, une intention (peu importe quelle elle est).
Vous l'exprimez, que ce soit par des paroles, un comportement ou des actes.
Et en retour, vous recevez une réponse. Parfois la réponse ne correspond à rien à ce que vous escomptiez en envoyant le message.
Aucune importance...

Cela veut dire, tout simplement, que vous vous êtes mal exprimé et/ou que votre message initial a été mal interprété et donc la réponse est à des années lumières des retours "classiques" que vous attendiez.

Rappelez vous que l'échec n'existe pas, et donc, vous allez recommencer, en intégrant l'échec pour communiquer efficacement cette fois, en trouvant un modèle qui vous permette de mieux atteindre votre objectif.

Pour ce faire, il convient de "décoder" correctement le retour qui vous est fait pour trouver la cause de l'échec de la communication initiale.
Il faut trouver le bon canal, celui qui convient à votre interlocuteur. A vous de vous adapter.


   

8 « Le comportement d’une personne n’est pas cette personne »

Là, c'est clair...lol
Non ? Bon, c'est pas compliqué. Une personne a une personnalité qui a été façonnée par son vécu et qui donc ne peut pas être changée. Nous verrons dans un futur billet, le process.com et quels sont les facteurs qui peuvent modifier la personne.

Mais la personne a un comportement, qui, lui peut être corrigé. Elle peut apprendre à gérer son comportement pour progresser et s'améliorer.

Rappelez vous l'affiche célèbre du pop-art : "Ceci n'est pas une pipe", phrase illustrant le dessin d'une pipe.
La carte n'est pas le territoire, adapté à l'individu.

Encore une fois, il ne s'agit pas de changer le comportement par "Ukaze", mais bien de proposer des alternatives "acceptables" par la personne et d'enrichir ainsi son registre de réponses.

Si une personne est émotive, vous ne la rendrez jamais calme. Par contre, vous pouvez, parmi des dizaines de techniques, en trouver une qui lui soit adaptée pour apprendre à gérer son stress.

C'est la différence entre l'inné et l'acquis. Il va acquérir d'autres moyens de réponse... acceptables par sa propre nature et à la fois adaptés et acceptables par les autres....


   

9 « Le corps et l'esprit font partie du même système cybernétique »

Si vous faites du bateau, si vous tournez la barre, cela fait tourner le gouvernail. Mais l'inverse est vrai, si vous agissez sur le gouvernail, la barre pivote en conséquences.
Si vous employez souvent la locution "Ca me prend la tête", il y a de fortes chances pour que vous ayez souvent des migraines.

Pareil si vous dites "j'en ai plein le dos", vous aurez des problèmes dorsaux...
Si vous dites "j'en ai plein le... " cela sort du cadre de ce blog ;-)))

Ce qui se passe dans la tête se traduit dans le corps et donc les symptômes du corps traduisent le mal qui est dans la tête.

D'ailleurs, si vous avez bien suivi, c'est le principe même du cold reading. On observe le corps pour "observer" ce qui se passe dans la tête.

C'est purement et simplement du comportementalisme...


   

10 « Le langage est une représentation secondaire de l'expérience »

Bref, on ne traduit JAMAIS complétement sa pensée.

Poser des mots sur les maux aide à guérir, mais une expérience personnelle ne peut jamais être traduite in-extenso à un tiers.
Par exemple, si un femme, après avoir accouché, raconte son expérience à un homme, celui-ci ne peut percevoir qu'une infime partie de l'expérience de la parturiente (oui, hein, je mets des mots compliqués pour faire "classe").

Si elle raconte cette expérience à une fille n'ayant jamais accouché, elle aura déjà plus d'écho que chez le garçon, mais encore une fois, son vécu ne sera jamais transmis.

Avec une femme ayant déjà accouché, l'échange sera bien plus enrichissant, mais chacune ne pourra traduire QUE son expérience personnelle, et comme nous l'avons dit plus haut, les mots ne traduiront jamais la totalité de la réalité.
De fait, chaque expérience est unique et personnelle et ne peut pas être partagée en totalité.

C'est le principe des cérémonies "initiatiques" où l'on transmet une information lors d'un rituel et où chacun le vit de façon personnelle et unique et rend cette transmission, par essence, incommunicable...


   

11 « Plus un système est complexe (ou varié), plus le système qui le pilote doit l'être aussi »

Bon, encore des mots compliqués. Heureusement, c'est la dernière règle.
Imaginons un système simple, une ampoule commandée par un interrupteur. Système simple. La personne qui agit sur l'ampoule n'a qu'une action limitée à accomplir. Jour ! Nuit ! Jour ! Nuit !
Donc la personne qui agit sur ce système et qui donc, pilote le système, n'a pas besoin d'avoir recours à, ni de gérer, des notions complexes.

Mais plus le système à commander peut avoir d'états et de comportements différents, plus celui qui le pilote doit intégrer de complexité pour être réellement "aux commandes".
On illustre souvent cette règle par un paradoxe : "La dialectique du maitre et de l'esclave".

Si, si, vous pouvez chercher sur le net, ça existe, c'est tout public et c'est Hegel qui a développé cette notion.

Pour faire bref.... Les individus sont toujours dans un système d'affrontement. On établit toujours des relations dominant / dominé (Lacan et autres). Donc, toujours, à un moment d'une relation entre deux individus, il y a conflit.

Un des deux individus va "oser" prendre des risques et donc s'imposer et devenir "maitre". Celui qui ne prend pas de risque accepte de facto sa servitude.

Mais ensuite, le "maitre" s'endort sur ses lauriers. Il se la coule douce, tandis que l'autre acquiert de nouvelles compétences.

Et donc si "l'esclave" acquiert des compétences et se complexifie, à un moment, il dépasse par ses compétences et sa complexité le "maitre".
Et donc, il devient "maitre" à la place du "maitre" et ainsi de suite. Celui qui a dit "calife" est vi(zi)ré ;-)

Et ce, jusqu'à l'obtention d'un équilibre.
Pour prendre un exemple concret, regardez ce qui s'est passé avec les délocalisations et comme on en revient...

Et si vous voulez en savoir plus, lisez donc cet article.....


Ouf !

Oui, vous pouvez éponger vos petits fronts pleins de sueur. C'est fini et vous allez pouvoir attaquer la sieste...

Cet ensemble de règles est très simple dans la formulation, mais vous allez voir que chacune d'elle est un trésor fourmillant de complexité.

Bien entendu, il ne s'agit là que de la présentation générale de la PNL.
Prenez le temps de réfléchir sur chaque règle car elles sont bien plus profondes que ce qu'elles paraissent au premier abord.

Si vous arrivez à en appliquer quelques principes vous verrez à quelle vitesse vous allez vous même évoluer, car, ne l'oublions pas, et comme je le disais au début de ce (long) billet : ce sont des techniques de progression et d'épanouissement personnel.

Maintenant à vous de jouer.
Vous pouvez laisser un commentaire... si vous en êtes encore capable après avoir lu tout ça... ;-)




mercredi 30 août 2017

La lame XII du tarot : le pendu

Tiens, pour une fois, une incursion dans le domaine de l'étrange et du mystère ?

Bien sûr... Après tout, une fois n'est pas coutume.
Cette fois, nous allons tirer les cartes du tarot pour prédire l'avenir à un "consultant" (c'est le nom de ceux qui consultent les "voyants").
Etant moi même assez voyant depuis que j'ai fait poser un gyrophare sur le sommet de mon crâne, je vais donc vous donner une leçon de tirage prédictif au tarot.
Comme je suis plutôt du style paresseux, je vais me contenter d'une seule carte, la lame (c'est le nom des cartes aux tarots mais on pourrait aussi bien dire l'arcane) XII : le Pendu.


Premier abord

Je vous conseille de regarder sur le net les graphismes des cartes. Le style du tarot (dit) de Marseille est époustouflant d'un point de vue graphique.
Même le génial Jodorowsky a dessiné un jeu initiatique spécifique, reprenant cette iconographie.
D'autres styles existent mais me paraissent nettement moins esthétiques, mais c'est un point de vue subjectif et totalement assumé.

Bon, globalement, la lame (carte, il faut suivre un peu... ;-) ) nous montre un homme à l'envers, pendu par un seul pied.
Une simple analyse basique de l'image nous montre un homme "pieds et poings liés" et donc totalement impuissant à se sortir d'affaire.
Il est incapable de faire quoi que ce soit pour se libérer.
Autre constatation élémentaire (celui qui a dit "Mon cher Watson" est prié de prendre la porte ;-) ), le pendu, ayant la tête renversée voit donc de façon inversée.

On peut dire qu'il voit les choses "sous un autre angle". Il voit des perspectives différentes.
C'est donc le moment de l'attente qui précède le changement tout comme le calme annonce la tempête.
Immobilisé de la sorte, il a tout loisir de s'interroger.
Il va réfléchir sur lui même sous d'autres angles, selon d'autres perspectives et amorcer ainsi son changement.


Que nous dit la PNL

La PNL nous donne une piste : lorsqu'une situation nous parait bloquée, que, quels que soient nos efforts, nous n'arrivons à rien, et même pas à avancer d'un cheveu vers la résolution du dit problème, il faut appliquer la technique du "lâcher prise".
Assez curieusement cette stratégie peut parfaitement s'appliquer à la lame XII.

Restons rationnels : face à une situation bloquée, si nous nous entêtons, nous n'arriverons à rien... qu'à nous épuiser.
Si nous lâchons prise, que nous acceptons cet immobilisme, alors nous avons de chances de changer... la situation ? Non ... Nous mêmes...
Nous pouvons nous demander si notre objectif est légitime ou s'il est bénéfique pour nous, voire... tout simplement changer de stratégie pour y arriver.
Vous n'avez jamais entendu "Allez ! on se pose !" ? Ben c'est exactement ça.

Il faut parfois faire un break, ne plus agir, soit parce que l'on ne peut pas, soit parce que cela ne sert à rien, pour se poser et réfléchir en profondeur à la situation pour en tirer des enseignements.
Après, selon vos opinions culinaires, vous pouvez aussi appeler ça méditer, faire le vide, descendre en soi, ou...pratiquer le lâcher prise... C'est tout pareil...

Que fait Dracula lorsque ses plans londoniens sont déjoués ? Il se replie chez lui pour se mettre en sommeil, en sécurité et échafauder un nouveau plan... il ne se fait pas de mauvais sang (oui, je sais mais je n'ai pas pu résister).

Le fait d'être immobile permet de voir de nouvelles perspectives de s'interroger sur le but à atteindre et d'élaborer de nouvelles stratégies ou de changer d'objectif.

C'est "renoncer pour avancer". On devient plus réceptif, on se pose les bonnes questions, et surtout, on développe de nouvelles capacités d'adaptation en intégrant les données de l'échec.
On apprend par ses échecs, ne l'oublions pas, et c'est ainsi que l'on triomphe de l'épreuve. La situation peut donc s'inverser du tout au tout, tête bêche ;-))) ...
Et hasard ô combien... c'est exactement la signification de la lame XII...


Ce que nous dit la voyante

Ben, grosso modo, elle vous dira pareil.

"Vous avez un objectif mais les astres sont contre vous pour le moment. Il convient de rentrer en vous au plus profond de votre moi intérieur, et de vous poser les bonnes questions pour trouver les ressources nécessaires afin de triompher de l'adversité".
"Il faut accepter les signes du Destin qui vous demandent d'y réfléchir à ceux fois avant d'entreprendre votre action"
Hé, avouez que j'aurais un bon voyant super extra lucide... ;-)

En fait, la carte lui fournira un support physique pour faire un commentaire de textes sur l'image et l'adapter à votre cas.
Nous avons vu la symbolique qui sous-tend la carte, et cette symbolique n'est ni plus ni moins que de la PNL...

Donc en fait, si on supprime le décorum bidon et la chouette empaillée (pauvre bête), on retombe sur une sorte de coach qui joue dans le mystère pour, somme toute, vous donner une recette bien connue et appliquée par les coachs en PNL.

Mais le fait de se parer d'une aura de mystère lui donne un ascendant : elle possède un mystérieux pouvoir dont elle vous fait bénéficier (moyennant finances, bien sûr ;-) ).
Et nous tombons allégrement dans le biais d'autorité.


Le biais d'autorité

Cela consiste à accepter comme vérité absolue l'avis d'un soi-disant "expert" que l'on considère comme spécialiste d'un sujet donné.

Si votre garagiste vous dit "c'est la tête de Delco qui est encrassée", ben... c'est la tête de Delco qui est encrassée, même si vous ne savez absolument pas ce qu'est une tête de Delco, ni si cela existe encore dans nos moteurs actuels.

Moi, j'aime bien les experts... sauf qu'ils arrivent toujours APRES la guerre pour dispenser leurs précieux conseils et vous expliquer ce que VOUS n'auriez pas du faire....

Comme je vous l'ai dit cinquante fois dans ces colonnes, faites toujours appel à votre sens critique, ne vous fiez pas à un seul avis et consultez plusieurs "experts" qui vont donneront des expertises souvent bien différentes.
La solution sera toujours un intermédiaire de tout cela.

Si vous voulez en savoir plus sur le biais d'autorité, demandez à Google de vous parler de l'expérience sur l'obéissance à l'autorité. Elle a été réalisée en 1961 par Stanley Milgram... et c'est électrique...



La réalité de la prédiction

Comme dans le sketch de Gad Elmaleh, nous passons notre vie à résoudre des problèmes. je dirais même, les problèmes, c'est la vie.

Ce qui veut dire que si, par le plus grand des hasards vous vous faisiez tirer les cartes aujourd'hui même (oui, toi aussi, tu es compris dans le lot) et que le tirage vous fasse apparaitre cette carte, elle aurait forcément une signification pour vous.

Simplement, au lieu de faire de la PNL, votre voyante vous donnera le même conseil de bon sens que celui que vous aurait donné un bon praticien de PNL...

C'est à dire, de vous recentrer sur vos objectifs et vos moyens pour au besoin, changer de stratégie. Cette technique a un nom simple, c'est le "lâcher prise" et que ce soit une voyante ou un praticien de PNL qui vous le conseille, quelle importance ?

D'ailleurs les bons médiums et autres farceurs sont en fait d'excellents mentalistes et ils connaissent, même intuitivement, ces techniques.

On est même en droit de se demander si chacune des cartes du tarot ne peut pas servir de support à une recommandation de PNL.

Par exemple,la mort est l'arcane (la lame ou la carte) XIII, mais dans le jeu, elle ne porte pas de nom.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, elle signifie mourir à soi-même et donc renaitre, un peu comme le mythique Phénix.

La fin de quelque chose est quelque part une nouvelle naissance. Le concept se trouve en PNL, mais se trouve aussi dans les confréries initiatiques et nous en avons des traces dans l'Egypte antique...
Les "diseurs de bonne aventure" n'ont donc pas l'exclusivité.
On retrouve cette idée de pouvoir repartir à zéro et de rebâtir. De refuser l'échec et de ne pas se laisser abattre...

Et si, finalement, les tarots n'étaient pas, tout bonnement, de façon naïve et un peu auréolée de mystères et de superstitions, les premiers supports de la PNL, qui auraient traversé les âges ?



A vous de jouer

Je laisse la dernière phrase du paragraphe précédent à votre sagacité. Sachez que la PNL existe, en fait depuis des siècles, mais que l'époque moderne n'a fait que la modéliser, la conceptualiser et la diffuser.

Les méthodes et les techniques existent depuis des siècles sous différentes versions.
Sénèque, repris par guillaume d'Orange, ne disait-il pas : 

"Ce ne sont pas parce que les choses sont difficiles que nous n'entreprenons pas, mais parce que nous n'entreprenons pas qu'elle nous paraissent difficiles".

Exercice pour toute la classe, trouver ce même concept traduit en modèle de PNL.
Vous avez 20 minutes et je ramasse les copies. Vous pouvez d'ailleurs laisser un commentaire ou une critique cinglante, n'hésitez pas...



samedi 24 décembre 2016

CQQCOQP

Mouarf ! On en apprend des choses sur ce blog ! ;-)

Au delà de la blague un rien scato du titre, nous allons voir que cette formule mnémotechnique fait partie des principaux outils de management et qu'elle est beaucoup plus importante que ce que son acronyme peut laisser penser.

Au delà du fait qu'elle paraisse on ne peut plus simpliste, voire naïve, sa maitrise ouvre des perspectives énormes car elle permet de faire des analyses, de résoudre des problèmes, voire de faire des dissertations.


Un peu d'histoire

En fait, cette méthode apparait en Grèce antique. On ne sait pas trop qui est l'auteur, mais on peut supposer que c'est la formalisation d'une réflexion globale, un peu comme le CASI (Contribution Anonyme Sur Internet) de l'époque moderne.

La phrase originale est : « Quis, Quid, Ubi, Quibus auxiliis, Cur, Quomodo, Quando » et la réponse apportée à ces questions permet de "faire le tour" du problème.

En langue de Molière, si on suit la phrase magique, on a : Combien, Qui, Quand, Comment, Où, Quoi, Pourquoi.

Par contre, ce n'est pas une méthode miracle, c'est un système de questionnement qui vous invite à "sortir du cadre" et demande à ne pas se contenter du pré-formatté.

Par exemple, le mot le plus important de cette méthode est Pourquoi.

Mais il peut s'entendre (Voir l'article sur le VAKOG) de 2 façons différentes. Pourquoi faisons nous ceci ou cela, peut être interprété....
Autrement dit au sens premier, quelles raisons avons-nous d'agir, ou bien dans un second temps pour quoi faisons nous ceci ou cela, mais pris dans le sens de "pour quelle raison", quel est notre objectif...

Cette méthode s'interface bien avec la méthode CRIFER (que personnellement j'appelle COIFER)qui se base de la même façon sur les "Enjeux" et "Ce qui est en jeu".....
Nous reviendrons prochainement sur le pouvoir évocateur des jeu de mots et même sur le jeu de marelle...

Mais revenons à nos moutons, et faisons le point sur chacune des questions.


Les questions

Prenez toujours les questions au sens large et laissez votre imagination prendre le pouvoir. Pour une fois, triturez la question au lieu que ce soit elle qui vous triture.

N'hésitez pas à "délirer", cela peut vous ouvrir des perspectives dont vous n'aviez même pas conscience. Sortez des sentiers battus, et "sortez du cadre", c'est le plus productif.

Rappelez vous aussi que toutes ces questions ont deux aspects. Par exemple, pour "Qui ?", on peut se demander qui agit ou qui subit.

Mais encore une fois, ayez bien en tête le Pourquoi. "Pourquoi" on se pose toutes ces questions ou "pour quoi" on se les pose....

Maintenant, voyons-les plus en détail ces fameuses questions....

Combien

On introduit une notion de quantité. Pas seulement monétaire (de pognon pour les mal-comprenants) mais qui recouvre tout ce qui peut être quantifié (et qui a un rapport avec le Schmilblick).
On cherche à quantifier les choses : un effectif, un délai, une somme, bref, un inventaire réel des moyens nécessaires pour atteindre l'objectif.
Le "Combien ?" doit rester réaliste et tenir compte de vos contraintes.

Qui

Nous en avons déjà parlé. Qui agit ou qui subit. Mais aussi qui est impacté, quelles sont les caractéristiques de qui, qui peut il être constitué de plusieurs groupes distincts et si oui, lesquels.
Le but du jeu, à ce niveau est de sortir de la réflexion standard et d'essayer de voir la totalité de ceux qui sont impactés par votre objectif. Ce n'est pas forcément nominatif, mais peut "cibler" un groupe particulier de personnes. 
Bref vous faites l'inventaire des moyens humains et financiers et vous établissez le rapport entre le nécessaire pour atteindre l'objectif et ce dont vous disposez au moment de l'étude.

Quand

La notion de temps. Date de date en termes de délais ou de date butoir, lié à un évènement ou à un niveau de préparation.
Les questions de date sont trop souvent négligées ou totalement irréalistes. Le "Quand ?" peut aussi survenir à partir d'un élément déclencheur, et même lui être subordonné.
Par exemple, lorsque vous allez présenter un rapport, vous allez automatiquement définir le "Quand ?" dans votre préambule et même, souvent, faire un historique....
Ou bien vous faites un planning et / ou un rétro-planning.

Comment

Le mot "Comment" introduit la méthode. De quelle façon allons-nous techniquement atteindre notre objectif....
Il s'agit là de définir sa stratégie. Rien de moins.
Même si la formulation est difficile, il faut toujours tracer un plan d'action. Sans plan d'action, un objectif ne sera jamais atteint.
Et d'ailleurs, "comment" sait-on que l'objectif est atteint... Nous allons mettre ici en place les indicateurs qui vont donner le résultat, succès ou établissement d'une nouvelle stratégie (l'échec n'existe pas : l'objectif n'est pas atteint, il faut une nouvelle stratégie pour y parvenir).

Le ou les lieux, bien évidemment. Mais pas que....
On pense généralement aux lieux physiques, cartographiés. Mais on peut aussi se poser la question de savoir "Où ?" se situe le noeud du problème, "Où ?" se situe le point faible de la stratégie ou des personnes....
De suite, ça devient plus intéressant, non ? On continue, "Où ?" est l'argent, "où ?" sont les investisseurs, "Où ?" se place-t-on dans un processus, etc.....
Il va de soi que selon le lieu virtuel où l'on se place, le point de vue change.... C'est pour cela que le "Où ?" ne doit pas être négligé, contrairement à ce que je vois régulièrement où on se contente de répondre à des notions de cartographie pour répondre à cette question qui parait si simple....

Quoi

De quoi t'es ce qu'on cause ? Ben oui, il faut bien définir les choses, mais aussi le vocabulaire commun pour que les échanges soient fructueux.
Souvent j'entends dans ces échanges "Mais de quoi on parle ?". Oui, c'est excellent, on recadre la situation. On ne s'éparpille pas. Avec les corollaires du style "On fait quoi ?" qui sollicite des arbitrages ou une redéfinition des objectifs.
"Quoi ?" tout seul est difficile à appréhender. Mais dans une phrase, il prend plus de sens, et il introduit aussi le "pour quoi" on le fait.
"On parle de quoi ?", "On fait quoi ?", "Qui fait quoi ?", "On parle de xxx, mais c'est quoi exactement ?". Autant de phrases qui permettent d'avancer. On redéfinit les termes, le vocabulaire et on commence à fixer les bases de la stratégie en affectant les tâches ou en les redéfinissant....

Pourquoi

Ah la bonne question... Le mobile ou la finalité, que l'on peut traduire aussi par l'objectif visé ou par l'analyse de la situation actuelle.
Le "pourquoi" ou le "pour quoi". La définition des objectifs est cruciale, même dans vos objectifs de tous les jours.
Vous connaissez certainement la vieille blague :
"Au moyen âge, l'architecte qui construit une cathédrale vient sur le chantier au moment du repas et interroge des tailleurs de pierre en train de se restaurer.
A chaque tailleur, il pose la question "que fais tu ?" et les réponses sont les suivantes :
- Je me repose en me restaurant
- Je taille des pierres
- Je gagne ma vie
- J'essaie de faire des blocs de pierre les plus réguliers possibles
- Je fais partie d'une équipe qui fournit les blocs de construction
- Je bâtis une cathédrale"
Vous voyez la progression ? il y a beaucoup à voir dans cet exemple... à méditer....

Autre exemple, il y a pas mal d'années, l'industrie horlogère française avait pour fleuron, la société Timex. En séminaire les cadres de cette société ont défini pour objectif "Je fabrique des montres".
Au même instant, chez Seiko, même topo, avec pour objectif final "Nous mesurons le temps".
Laquelle des deux prospère encore aujourd'hui selon vous ? Comment ça, vous n'avez jamais entendu parler de Timex ????


Et on l'utilise comment ?

Ben déjà on emploie le terme "Comment", ce montre si besoin en est la pertinence de la chose.
On sait maintenant ce que veut dire CQQCOQP. Mais comment le mettre en pratique... Ben il y a 2 possibilités. La roue ou le tableau.

La roue

Au centre d'une feuille à l'italienne (en paysage), on inscrit notre question, et en dessous Pourquoi (il va de soi que si vous cherchez un lieu pour vous réunir, ce sera Où qui sera inscrit au centre, c'est la question principale qui importe). Puis on fait partir 6 rayons qui tournent autour de la question centrale et à chaque rayon, on associe une question.

Et ainsi de suite. A chaque question, on associe différents facteurs, qui eux mêmes peuvent contenir des sous facteurs. Ne perdez pas de vue l'objectif, nous sommes bien d'accord.

Mais vous allez voir apparaitre une trame qui va vous donner un plan. Soit un plan d'action, soit un plan pour l'écriture de votre dissertation.

Par exemple, vous voulez fêter l'anniversaire de Raoul, comme dans les Tontons flingueurs.

Anniversaire de Raoul Qui Sera invité / ne DOIT pas venir / Ne VEUT pas venir / Se révolte contre Fernand
Où ? Combien De personnes Inviter / de cadeaux à offrir / prix à mettre dans les cadeaux / récupérer d'oseille

Quand Il y a justement une réunion clandestine prévue ce soir, dans une péniche, et ça coïncide avec la date

Comment Fêter dignement la chose / montrer que c'est Fernand qui commande

Quoi Une fête ou une sauterie (comme dans Astérix) ou une réunion de conjurés / faire un exemple / frapper les esprits (et Raoul !)

Pourquoi Parce que c'est Fernand que le Mexicain a choisi comme tuteur de sa fille Patricia / faire passer le message / identifier les conjurés / faire un coup d'éclat


Il va de soi que de la définition des différents critères, le "Où ?" va commencer à prendre forme et répondre aux différentes contraintes qui sont énumérées.

Le mot le plus important de tous (comme je l'ai déjà dit...) est "Pourquoi". Il traduit les objectifs.
De cette définition, tout le reste va découler. C'est pour cela que j'ai volontairement pris un exemple ou la question principale est le "Où ?" et non pas le "Pourquoi ?"....

Le tableau

De la même façon, on peut créer un tableau à double entrée pour poser notre problème.



Comment Combien Pourquoi
Qui


Quoi





Quand



La méthode est la même, mais cette fois, on sépare.
Il suffit de remplir les cases vides et les choses vont commencer à vous apparaitre sous un jour nouveau.

Un autre exemple ?

Dissertez sur "La peine de mort". Oui, je sais, on a certainement dû vous faire le coup...
On me l'a bien fait à moi ;-))).

Reprenons notre trame : Comment est-elle infligée ? Est-ce un traitement humain (quoi) ? A qui est elle infligée ? Combien d'exécutions chaque année ? Dans quels pays est elle encore appliquée (où) ? Quand est elle appliquée (pour quels crimes ou autre possibilité, voir son évolution dans l'Histoire) ?

Tout cela pour répondre à la question (objectif) : quelle est l'utilité de la peine de mort, pourquoi fait -elle encore partie de l'arsenal juridique répressif de certains pays ?

Un plan possible de votre dissertation se forme :

  • I (Thèse) La peine de mort se veut dissuasive (quand)
  • II (Antithèse) Mais on exécute plus d'innocents que de coupables (qui)
  • III (Synthèse = Donc) quelle est l'utilité de son maintien (pourquoi)

Vous pouvez en trouver 50 autres selon vos convictions et surtout, vous allez enfin sortir du cliché, je dis tout ce qui est pour, puis tout ce qui est contre et après, je suis emm...nuyé pour conclure....
Admirez aussi, au passage le syllogisme (Merci pour vos Bravos admirateurs....).
Notez aussi que le autres réponses aux questions peuvent vous fournir de la matière à caser dans vos 3 parties... A bon entendeur....
Et pour les juristes avec un plan en 2 parties et 2 sous-parties, vous voyez l’intérêt de la méthode ? Phénoménal, hein ?


Le mobile, le moyen, l'opportunité

Cette façon de procéder semble presque puérile, ben oui, on apprend les dissertations en 3eme....mais pourtant, on l'utilise aussi pour élucider des crimes.
Certes, les fonctionnaires de police utilisent la phrase "le mobile, le moyen, l'opportunité", mais revoyons le à notre sauce managériale...

Le mobile, c'est le pourquoi ; le moyen c'est comment, et l'opportunité, c'est à la fois où et quand.....
Reste combien ... de personnes sont dans le coup pour les complices éventuels et quoi qui est déjà défini puisqu'il s'agit du crime lui-même...

Comme quoi notre petite phrase du début n'est pas si anodine qu'elle en a l'air....
Mieux, je vous conseille de regarder certains épisodes de Barnaby (oui, je suis un No-life, et je passe ma vie collé devant ma télé) et vous le verrez mettre sur un grand tableau (et relier le tout avec des brins de laine (rouge pour les vicieux qui se posent la question)) les photos des suspects (Qui), le lieu de crime (Ou), attendre les résultats de l'autopsie pour connaitre les circonstances du décès (Comment), avec quelle arme (Quoi), la date et l'heure (Quand), et déterminer s'il y a des complices ou pas (Combien), tout cela étant lié par le mobile (Pourquoi et Pour quoi)...

Et vous retrouvez... le modèle de raisonnement en roue évoqué ci-dessus... CQFD....

Alors, on fait moins les malins, hein ?

Comme quoi, une petit phrase tout simple venue du fin fond de l'antiquité et attribuée à...personne en particulier révèle toute son acuité de nos jours....
A méditer...


Vous pouvez bien entendu, critiquer, commenter et râler, autant que vous le souhaitez, les commentaires sont libres et non modérés....
A vous de jouer, défoulez vous....