Les faits, les opinions, les sentiments

Pour continuer notre exploration des choses inexpliquées, nous devons avant toute autre chose expliquer comment fonctionne un cerveau humain...

Notre cerveau manipule 3 types de données. Ni plus, ni moins.

Vu comme ça, cette information parait complètement délirante, mais elle nous montre comment va fonctionner notre perception des choses.

Dans les années 70, apparurent les neuro-sciences. Des travaux jamais menés auparavant concernaient le mode de fonctionnement du cerveau. Ce n'était pas de la neuro-chirurgie, ce n'était pas de la psychologie, c'était répondre à la question, comment "fonctionne" un cerveau humain.

Une véritable révolution que peu de gens ont identifié comme étant fondamentale pour l'homme.

Des dizaines de travaux ont été menés et nous allons nous intéresser au fonctionnement de notre intellect.

Cette fois, pour illustrer notre propos, nous allons simplement voir comment deux personnes vont communiquer, pour échanger une information simple.

On pose une question simple ;

- Quel est le chiffre d'affaires de votre société ?

Les réponses sont généralement :

- Je pense qu'il est de xxx euros.

- J'aimerais qu'il soit deux fois plus important

- Je l'estime à xxx euros

- Je souffre pour le maintenir à un certain niveau

etc.....

Outre le fait que chacune de ces phrases commence par "Je", ce qui implique pas mal de choses qui n'ont pas vocations à être expliquées ici, on se rend compte qu'aucune des réponse n'est :

- Mon chiffre d'affaire est de xxx euros annuels.

En fait, les réponses à cette question initiale sont classables en 3 catégories.

- Les sentiments (ou émotions) : j'aimerais, je souffre...

- Les opinions : je pense, j'estime...

- Les faits .... qui n'utilisent pas un verbe d'état pour exprimer la réponse.

La seule réponse viable à la question posée est bien entendu la dernière...

Cela vous parait évident ?

Soyez modeste et observez autour de vous...

Personne ne répond à une question par un fait... tout le monde interprète la réalité, et c'est heureux car nous sommes des êtres humains...

Prenez des questions sociétales...

Par exemple pour ou contre la peine de mort ?

Cette question fut débattue dans les années 80 et a enflammé les esprits. Qui était pour, qui était contre... On citait des exemples, on prenait à témoin les autres pays et leurs façons de faire....

De part et d'autre on avançait des idées, des arguments aussi irréfutables d'un coté que de l'autre...

Mais concrètement, personne n'a jamais débattu de statistiques.... 

Les esprits s'étant calmés, quelques années plus tard, la même question s'est posée pour les USA.

Et là, mystérieusement, des chiffres sont apparus :

2/3 des personnes exécutées sont coupables. Ce qui signifie que 1/3 des exécutés sont innocents.

80% des condamnés à mort appartient à des couches sociales défavorisées. Ce qui signifie que si vous avez les moyens de vous offrir les services d'un bon avocat au lieu de l'avocat commis d'office, vous avez plus de chances d'échapper à la peine capitale.

D'autres statistiques sont apparues, notamment sur l'ethnie d'origine des condamnés à mort, qui ont révélé d'autres données sociales des plus intéressantes.

Peu importent ces résultats, mais une chose est sure, dès que le débat a été dépassionné, les choses sont redevenues plus factuelles. Et donc les choses sont devenues analysables. On  pu trouver des solutions.

Voila où je voulais en venir. Les opinions et les sentiments obscurcissent notre jugement. Non pas qu'il ne faille pas avoir d'opinion ni de sentiment, mais que ces deux facteurs ne sont pas des bons critères d'analyse. Et dans le domaine des phénomènes inexpliqués on est dans l'opinion ou le sentiments, et très rarement dans le rationnel et le factuel.

Encore un fois, prenons un exemple pour illustrer notre propos : le Saint Suaire de Turin.

Est-ce un canular ? Ou le linceul qui a entouré le corps de Jésus Christ ?

Imaginez les implications que cette réponse peut avoir, et donc le déchaînement des passions que cette réponse induit.

Malgré les analyses scientifiques à répétition, donc la tentative d'apporter une réponse factuelle à la question, il y a toujours des grandes querelles d'experts pour relancer encore et encore le débat...

Historiquement, on sait qu'il existe d'autres Suaires. On sait aussi que la plupart de ces Suaires sont des faux car à l'époque moyenâgeuse, les différents monastères et les autorités séculaires se livraient (pour différentes raison, et pas seulement pécuniaires) au trafic de reliques.

Ceci n'implique rien en faveur ou en défaveur du caractère de la nature du Suaire de Turin. Ce n'est pas parce que les autres sont des faux que lui même en est un. De la même façon, le fait que les autres soient des faux incite à douter de l'authenticité de celui-ci.

La seule façon d'en sortir ? La rationalité.

Il y a de très fortes chances que le Suaire de Turin soit un faux, mais son caractère sacré lui est conféré par la croyance des gens.
Donc, à l'époque du débat sur le Suaire, le Pape Jean-Paul II a tranché en disant que peu importait que le suaire soit vrai ou pas. Il est sacré pour ceux qui voient en lui le Saint Suaire et à ce titre, restera une relique sacrée.

Réponse logique et rationnelle qui clôtura le débat...

Revenons donc à notre propos de départ. Les humains expriment des opinions et des sentiments et c'est heureux.

Par contre, pour analyser le monde qui nous entoure, il faut impérativement être factuel. C'est une condition sine qua non...

A fortiori lorsqu'on travaille sur des phénomènes par définition irrationnels.

Cet article était un préalable à la suite des articles sur tous les sujets que nous allons aborder.

Rappelez vous de toujours être factuel et de laisser la raison l'emporter sur vos opinions et vos sentiments.

Gardez vos opinions pour la politique, et vos sentiments pour votre vie sociale. Pour le reste, utilisez votre cerveau et analysez des faits...

Vous pouvez hurler et critiquer cet article, n'hésitez pas...